Art & Culture
En Suède, le théâtre arabe raconte les défis de l’immigration
14.09.2020 - 19:36Leur pièce “Soleil de minuit” est basée sur des dizaines de témoignages de jeunes migrants arrivés en Suède depuis 2015, lorsque près d’un million de réfugiés, principalement de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, sont arrivés en Europe. Rapporté à sa population, le pays scandinave a été le pays de l’Union européenne à en accueillir le plus – près de 160.000 pour la seule année 2015.
Un défi pour l’Etat-providence suédois, sur fond de montée du sentiment anti-immigration, mais aussi pour les nouveaux arrivés, projetés dans un pays si différent des leurs. La troupe, dont la pièce raconte l’histoire d’un jeune couple de réfugiés qui peine à s’adapter à la vie en Suède, a été cofondée par une actrice syro-irakienne Helen al-Janabi, qui travaillait auparavant à la télévision et comme comédienne au théâtre à Damas.
L’idée lui est venue en 2015 avec son mari suédois, Oskar Rosen, face au peu d’activités culturelles accessibles aux jeunes arabophones. “Les jeunes générations perdent leur lien avec leur culture natale, parce qu’il y a un grand manque d’activités culturelles en arabe”, dit-elle à l’AFP. La troupe, qui emploie environ 30 personnes, fait des tournées dans de petits théâtres et des salles municipales, souvent dans des quartiers où sont récemment arrivés d’importantes communautés immigrées.
Avec quatre pièces écrites depuis 2016, ils se sont produits près de 400 fois pour quelque 20.000 entrées. Si les représentations sont en arabe, le troupe n’entend pas laisser de côté son public suédophone: un tableau LED au-dessus affiche la traduction en suédois de chacune des répliques.
Processus de demande d’asile, racisme, solitude: “Soleil de minuit” raconte l’histoire d’un couple – un Irakien et une Syrienne – face aux embûches de l’intégration, alors que l’opposition des Suédois à l’immigration a monté en flèche cette dernière décennie.
“Après le spectacle, une grande partie du public nous dit qu’ils se sont reconnus dans les personnages”, explique l’auteur de théâtre syrien Wassim al-Sharqi, 30 ans, qui a contribué à l’écriture de la pièce. “Je vis dans ce pays depuis plus de deux ans, c’est très dur de passer d’une société à une autre”, explique Farah Jarrar, un ancien travailleur humanitaire en Syrie.
Depuis que la Suède a interdit les rassemblements de plus de 50 personnes fin mars, la compagnie a dû interrompre ses spectacles et ne sait pas quand elle pourra retrouver les planches. “Nous avons suspendu nos travaux et nous essayons de survivre”, explique Oskar Rosen.
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