Art & Culture
“Comme des rois” Kad Merad bouleversant en père dans la galère
05.06.2018 - 21:01 Depuis “Je vais bien, ne t’en fais pas” sorti en 2006, Kad Merad a accédé à un registre dramatique. Avec “Comme des rois” de Xavi Molia, il franchit encore un pas dans ce cadre en s’immergeant totalement dans un personnage de père emmenant dans sa galère un fils déterminé à s’en sortir, Kacey Mottet Klein, tout aussi performant.
Xavi Molia, scénariste et réalisateur, mène de main de maître son récit, dans sa construction et son évolution. Un père (Kad Merad), en rupture de paiement de loyer, vit dans une cité de banlieue, avec sa femme (Sylvie Testud, toujours remarquable, mais trop discrète), et ses enfants. Menacé physiquement par ses bailleurs, il entraîne son grand fils Mika (Kacey Mottet Klein) dans des petites arnaques. Mais ce dernier a d’autres ambitions: devenir acteur. Il s’inscrit dans une école à Paris, mais il faut de l’argent et son père s’engage à l’aider…
Très beau portrait paternel que dresse Xavi Molia de cet homme désespéré et aimant, de sa femme, de sa famille, de son fils aîné. Il touche au paroxysme, dans son investissement maladroit mais sincère, selon des méthodes détournées, mais morales. C’est une des pièces au crédit de “Comme des rois” que de ne jamais mettre en porte-à-faux Joseph par rapport à ses agissements, répréhensibles aux yeux de la loi, mais justifiés au regard de sa situation. Homme de plus de 50 ans, en rupture de travail, menacé, père de famille, responsable, mais déphasé.
Aucun misérabilisme dans le film. Mais l’exposition d’une situation réaliste, sans naturalisme, juste. A laquelle participent grandement les scènes familiales auxquelles contribue à la perfection Sylvie Testud, dans la justesse de cette mère ignorante des agissements de son mari, menteur par protection.
Car il se cache des petits larcins commis avec leur fils, pour les sortir de la galère, alors que Mika ne cherche qu’à sortir de ce cercle vicieux. Merad, avec humour, est de ce point de vue remarquable, jouant sur les deux tableaux qui partipent de son rôle. Il n’en est que plus sensible.
La conclusion participe du principe, après une dernière tentative de larcin déjoué, lors d’une scène pleine de suspense qui verse le film dans le thriller. Un thriller social, où Kad Merad est remarquable, dans son échange avec les policiers, menteur et ému par la situation dans laquelle il a mis son fils. Arrivé au terme de leur aventure commune, que l’on ne dévoilera pas, ce père affecté comprend son fils, en est admiratif et lui laissera carte blanche, reconnaissant son talent. Un beau message d’espoir. Emouvant.
» Source de l'article: liberation
Xavi Molia, scénariste et réalisateur, mène de main de maître son récit, dans sa construction et son évolution. Un père (Kad Merad), en rupture de paiement de loyer, vit dans une cité de banlieue, avec sa femme (Sylvie Testud, toujours remarquable, mais trop discrète), et ses enfants. Menacé physiquement par ses bailleurs, il entraîne son grand fils Mika (Kacey Mottet Klein) dans des petites arnaques. Mais ce dernier a d’autres ambitions: devenir acteur. Il s’inscrit dans une école à Paris, mais il faut de l’argent et son père s’engage à l’aider…
Très beau portrait paternel que dresse Xavi Molia de cet homme désespéré et aimant, de sa femme, de sa famille, de son fils aîné. Il touche au paroxysme, dans son investissement maladroit mais sincère, selon des méthodes détournées, mais morales. C’est une des pièces au crédit de “Comme des rois” que de ne jamais mettre en porte-à-faux Joseph par rapport à ses agissements, répréhensibles aux yeux de la loi, mais justifiés au regard de sa situation. Homme de plus de 50 ans, en rupture de travail, menacé, père de famille, responsable, mais déphasé.
Aucun misérabilisme dans le film. Mais l’exposition d’une situation réaliste, sans naturalisme, juste. A laquelle participent grandement les scènes familiales auxquelles contribue à la perfection Sylvie Testud, dans la justesse de cette mère ignorante des agissements de son mari, menteur par protection.
Car il se cache des petits larcins commis avec leur fils, pour les sortir de la galère, alors que Mika ne cherche qu’à sortir de ce cercle vicieux. Merad, avec humour, est de ce point de vue remarquable, jouant sur les deux tableaux qui partipent de son rôle. Il n’en est que plus sensible.
La conclusion participe du principe, après une dernière tentative de larcin déjoué, lors d’une scène pleine de suspense qui verse le film dans le thriller. Un thriller social, où Kad Merad est remarquable, dans son échange avec les policiers, menteur et ému par la situation dans laquelle il a mis son fils. Arrivé au terme de leur aventure commune, que l’on ne dévoilera pas, ce père affecté comprend son fils, en est admiratif et lui laissera carte blanche, reconnaissant son talent. Un beau message d’espoir. Emouvant.
LA FICHE
Genre : Drame
Réalisateur: Xabi Molia
Pays: France
Acteurs : Kad Merad, Kacey Mottet Klein, Sylvie Testud, Tiphaine Daviot, Clément Clavel, Amir El Kacem
Durée: 1h24
Sortie : 2 mai 2018
Synopsis : Joseph ne parvient pas à joindre les deux bouts. Sa petite entreprise d’escroquerie au porte-à-porte, dans laquelle il a embarqué son fils Micka, est sous pression depuis que le propriétaire de l’appartement où vit toute sa famille a choisi la manière forte pour récupérer les loyers en retard. Joseph a plus que jamais besoin de son fils, mais Micka rêve en secret d’une autre vie. Loin des arnaques, loin de son père…
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