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Bruits de bottes au Maghreb ! | Hespress Français

Une des rares musiques politiques qui montent de la région du Maghreb ces derniers temps est celle, angoissante, des tambours de la guerre. Le régime algérien ne rate aucune occasion pour en augmenter le volume et multiplier les variations.

Dernier événement en date, « un conseil de guerre » improvisé à la hâte, présidé par Abdelmadjid Tebboune, en tant que ministre de la Défense en présence des seules directions militaires. Ce conseil de guerre qui a provoqué curiosités et interrogations aussi bien en Algérie que dans les pays voisins, est intervenu au lendemain d’une visite très remarquée en France du chef de l’Etat major de l’armée algérienne, Saïd Chengriha, au cours de laquelle il aurait demandé à la France de l’équiper d’armes stratégiques ainsi que de technologie de surveillance aérienne.

Ce « conseil de guerre » algérien aurait pu se tenir en toute discrétion, sans aucun publicité. La nature même des questions discutées impose le secret et le catimini. Mais le régime algérien a tenu à le médiatiser à outrance pour envoyer des messages à son voisin marocain sur le degré de préparation d’Alger au scénario de guerre et de confrontation généralisée.

S’il y a une constante dans le narratif politique algérien depuis que le duo Tebboune/Chengriha est au pouvoir, c’est de tenter d’exporter à l’opinion algérienne l’image d’un Maroc qui s’apprête à agresser l’Algérie et à envahir son territoire. Une stratégie destinée à maintenir une tension permanente et à fabriquer un ennemi et un danger extérieur prompt à détourner vers lui les frustrations des Algériens. La propagande algérienne fait monter la mayonnaise du rapprochement entre le Maroc et Israël pour justifier cette montée en puissance du discours guerrier à l’égard de son voisin.

Le Maroc a beau tenter d’expliquer que la véritable agression vient d’un régime qui nourrit et arme volontairement un instrument, le Polisario, pour porter atteinte à son unité et que s’il s’arme lui aussi c’est dans le seul objectif de défendre son territoire. Rien n’y fait. Le régime algérien a choisi le rôle de victime persécutée et de potentielle cible pour justifier l’escalade politique et les spectaculaires dépenses militaires.

Le Maroc, à travers les multiples discours du Roi Mohammed VI, a beau expliquer aux Algériens qu’aucun danger, aucune menace ne viendrait les toucher du territoire marocain et que la sécurité de l’Algérie fait partie intrinsèque de la stabilité marocaine. Le régime algérien affiche une posture autiste à l’égard de ce message de paix et cette main tendue marocaine de réconciliation.

Mais le scénario d’une guerre algérienne contre le Maroc est-il pour autant possible et envisageable dans le contexte actuel? Abdelmadjid Tebboune n’avait-il pas confié à des médias français que la rupture des relations avec le Maroc était une alternative à la guerre?.

Ce qui est indéniable aujourd’hui c’est que si l’armée algérienne décidait demain d’attaquer le Maroc, elle ne le ferait jamais sans le feu vert et la bénédiction des puissances étrangères comme la Russie à cause de son parrainage militaire sur l’Algérie, la France et derrière elle l’Union européenne, voire même les États Unis avec l’OTAN à la manœuvre régionale.

Car le déclenchement d’un nouveau conflit armé en Afrique du Nord entre l’Algérie et le Maroc, implique que des puissances internationales qui y possèdent des intérêts stratégiques soient consultées, car demain elles seront éventuellement parties prenantes.

Ces difficultés stratégiques éclairent la multitude des freins qui empêchent qu’un pyromane qui porte la haine du Maroc en bandoulière comme Said Chengriha, ne puisse réaliser ses fantasmes guerriers à l’égard du Maroc .

Par contre le régime algérien et dans l’objectif de maintenir l’ensemble de la région sous pression peut envisager la guerre par procuration et mobiliser les milices du polisario pour commettre des attentats contre les marocains au Sahara. Mais cette stratégie a aussi ses limites. La reprise de la guerre du polisario est difficilement envisageable dans le contexte actuel où l’ensemble de la communauté internationale cherche une issue pacifique à ce conflit.

Reprendre les armes sous incitation algérienne est un choix délicat pour le polisario qui donnerait ainsi du grain à moudre à tous ceux qui veulent le mettre sur la liste des organisations terroristes.

L’équation politique régionale et internationale n’est pas favorable à une reprise des combats. Violer le cessez le feu imposé par les Nations Unies est déjà une faute majeure, reprendre la guerre peut s’avérer une démarche mortelle pour le polisario.

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