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A plus de deux mois de l’Aïd al-Adha, les préparatifs vont bon train. L’opération de dénombrement d’ovins et caprins est en cours pour l’abattage lors de cette fête religieuse.
Il faut croire que l’ambiance est à l’optimisme chez les professionnels des viandes rouges et plus particulièrement celles des ovins et caprins. Aussi s’accorde-t-on volontiers et à l’unanimité sur l’abondance du cheptel national pour cette année. Nombre de professionnels de l’élevage ont confirmé, dans des déclarations à Hespress, que le cheptel national dépassera aisément les 6 millions de têtes d’ovins et de caprins, alors que la demande ne dépassait pas les 5 millions ces dernières années.
A cet égard, les professionnels du secteur soulignent que l’importation d’ovins sera de mise cette année même si elle le sera à petit pourcentage, compte tenu de l’abondance du cheptel à l’échelle nationale. L’importation en réalité ne visant qu’à rassurer le marché et surtout à lutter contre les intermédiaires. Il est utile de rappeler que depuis que l’Exécutif a pris la décision d’importer de la viande rouge pour les besoins nationaux en février dernier, ce sont quelque 22 000 têtes de bovins et 10 000 têtes d’ovins destinés à l’abattage qui ont été importés.
M’Hammed Karimine, président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar), a déclaré à propos que « le cheptel national a diminué en nombre de 30 % par rapport à avant 2020, en raison des répercussions de la sécheresse, de la pandémie de Corona et de la guerre d’Ukraine ». Tous ces faits ont alors incité les éleveurs à abattre leurs bêtes en raison du coût élevé du fourrage. Il a ajouté, cependant, que « la taille du cheptel restait cependant suffisante et de bonne qualité avant l’Aïd Al-Adha ». Le président de Fiviar a ajouté que « l’importation sera limitée à un petit nombre de moutons, dans le but d’envoyer des signaux positifs aux éleveurs et aux consommateurs, ce qui réduirait le nombre d’intermédiaires qui tenteront d’exploiter la situation agricole actuelle pour augmenter les prix ».
C’était d’ailleurs, le sujet lors de la réunion qu’a tenue le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lundi dernier à Rabat, avec les professionnels des viandes rouges afin de s’enquérir des préparatifs pour l’Aïd Al-Adha et d’examiner les moyens de développer la filière.
Lors de cette rencontre, il a été accordé une plus grande importance au consommateur qu’au producteur. On a constaté le bon état sanitaire du cheptel, grâce aux efforts en matière de contrôle, entrepris par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Mohammed Sadiki ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, le ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget Fouzi Lekjaa, le directeur général de l’ONSSA, Abdallah El Janati, ont participé à cette réunion qui a permis de faire le point sur les préparatifs de l’Aïd Al-Adha.
Mohamad Jebli, président de la Fédération marocaine des acteurs de la filière élevage (FMAFE), pour sa part a rejoint cet optimisme ambiant et a déclaré que « le cheptel national est largement disponible cette année, et qu’il n’y avait pas de problème avec le nombre d’ovins et de caprins », expliquant que « les professionnels sont disposés à vendre du bétail dès l’Aïd al-Fitr passé ». Et Jabli d’ajouter : “L’importation sera également ouverte, selon les besoins. Mais ce sera sans démesure, parce que la production nationale est disponible”, estimant que “le problème ne se pose pas dans la suffisance du bétail, mais plutôt dans les prix en raison du coût élevé du fourrage cette année ainsi que d’autres dépenses supplémentaires ou complémentaires qui les ont accompagnés ».
Le président de la FMAE a conclu sur cette triste constatation ‘le prix va augmenter malheureusement par rapport à l’année dernière en raison de la situation de la saison agricole ». A ce titre, le chef du gouvernement avait pourtant appelé, à garantir la disponibilité des produits, l’approvisionnement permanent du marché national à des prix raisonnables et veiller à préserver l’équilibre de la filière. Une fête en appelant une autre, Jebli a ajouté, ‘moutons et chèvres seront disponible dans les marchés hebdomadaires (souks) dans diverses régions du Royaume, à partir de la seconde semaine après la fin de l’Aïd Al-Fitr.