Les menaces à la sécurité de la région du Sahel pèsent sur l’équilibre sécuritaire maghrébin et elles proviennent de la profondeur africaine, causées notamment par des conflits ethniques et la multiplication de coups d’Etat militaires.
Selon Abdelouahed Oulad Mouloud, chercheur en relations internationales et affaires africaines, les différentes raisons de l’instabilité ambiante en Afrique et ses répercussions sur les pays du nord du continent en rappelant les efforts consentis par le Maroc, pour repousser les menaces en provenance de la région.
Dans un document de recherche, le spécialiste explique la transformation profonde de l’espace géographique des pays sahéliens africains devenant ainsi des bases arrières pour diverses organisations terroristes, de crime organisé, pour la migration irrégulière, le trafic de drogue et d’armes et les conflits ethniques.
Cette situation s’est amplifiée à cause de l’atmosphère d’instabilité sécuritaire et politique ambiantes dans plusieurs pays du continent qui subissent des conflits ethniques, souffrent de la multiplication des coups d’État militaires et des luttes de pouvoir.
Et cela, poursuit le chercheur, alimente des menaces pour la région du Maghreb qui voient à leurs frontières des gans de drogue et autres trouver refuge dans des zones sahariennes notamment au Sahel.
Compte tenu de l’immensité de la zone, et de la difficulté à contrôler ses frontières et de la prédominance de l’indice de fragilité de l’État dans la région, ces gangs trouvent un terrain propice pour faire circuler la drogue et la traite d’êtres humain à l’échelle mondiale, soutient l’universitaire.
Ce choix porté vers les zones sahariénnes africaines, ajoute le professeur à l’Université Qadi Ayyad, s’explique par des modifications des stratégies globales de commercialisation de drogue, de contrebande et de trafiquants, passant du continent américain, dans ses parties nord et sud vers d’autres zones géographiques exploitant des vides sécuritaires et géographiques comme dans la régions sahélo-saharienne.
En ce qui concerne l’efficacité de la vision maghrébine à mettre en place une approche sécuritaire pour la région, l’auteur a noté que la politique algérienne est confrontée à un ensemble de défis dans le domaine de la sécurité dans la région du Sahel, car les relations de l’Algérie avec les pays du Sahel sont caractérisées par la fragmentation et le manque de continuité.
Il cite à cet égard l’exemple de l’opposition de l’Algérie à une intervention étrangère dans le nord du Mali, sans toutefois proposer de solutions efficaces pour résoudre la crise.
Quant au Maroc et sa stratégie pour repousser les menaces, le chercheur a renvoyé aux rapports internationaux qui valorisent la politique de sécurité du Maroc dans la région dans la lutte contre la violence, l’extrémisme et le terrorisme, soulignant que dans ces rapports, il est mention de l’association d’éléments du polisario avec des groupes radicaux actifs en Afrique du Nord et au Sahel.
Outre le travail de renseignement du Royaume dans le domaine du terrorisme dans la région du Sahel, dit-il, l’approche marocaine s’est concentrée sur un certain nombre de domaines et plus particulièrement, dans le domaine de « sécurité spirituelle » comme élément de base pour déraciner les racines de l’extrémisme et de l’extrémisme religieux des groupes radicaux dans la région.
