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Economie marocaine : Entre défis et enjeux…

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PricewaterhouseCoopers (PWC), l’un des piliers des Big Fours de la finance, dans un récent Policy Paper, livre une analyse bilan de l’économie marocaine dans un contexte international très atone, marqué notamment par la montée des tensions géopolitiques.

La note, rédigée par Stéphanie Villers, Conseillère économique à PwC France et Maghreb, a d’entrée dans son prélude introductif, traité de différents sujets, notamment l’impact de la guerre russo-ukrainienne, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement depuis la crise sanitaire et la sécheresse sur l’économie marocaine. « La montée des tensions géopolitiques et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement depuis la crise sanitaire ont débouché sur des pressions inflationnistes. La hausse de l’indice général des prix a atteint 8,3% fin 2022. S’y est ajoutée localement une vague de sécheresse historique qui a entraîné un fort recul des cultures pluviales et a mis en exergue un niveau inquiétant des réserves d’eau menaçant l’agriculture irriguée. La dégradation des conditions climatiques a poussé les prix alimentaires à la hausse », peut-on lire dans ce document intitulé : « L’économie marocaine entre défis et opportunités ».

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Et de poursuivre: le Maroc a traversé en 2022 sa période la plus sèche depuis 30 ans. « D’après la Banque mondiale, la sécheresse a entraîné au Maroc une baisse de 15,3% de la valeur ajoutée du secteur agricole. Cela s’est matérialisé par une perte de plus de 200.000 emplois en milieu rural, touchant en particulier les ménages marocains les plus modestes. Près de la moitié du ralentissement économique a été induite par un recul brutal de la production agricole. La chute de la production a atteint 67% pour les céréales. Ainsi, les aléas climatiques constituent une source d’inquiétude grandissante et un défi incontournable pour les autorités publiques mais aussi pour le secteur privé », souligne la même source.

« D’après la CEO Survey PwC Maroc, 62% des dirigeants considèrent l’inflation comme une menace pour les 12 prochains mois »

Les ménages subissent, par conséquent, une inflation brutale et quasi inédite, indique PwC. « Le Maroc fait face à une inflation importée due à la fois à la flambée des prix de l’énergie et à la pression à la hausse exercée sur les prix des produits agricoles importés. Par ailleurs, les récoltes ont localement été largement impactées par une grave vague de sécheresse en 2022 qui s’est poursuivie par un hiver particulièrement rigoureux début 2023 », explique la même source, ajoutant que le Royaume, compte tenu de sa dépendance aux importations de blé et de pétrole, subit les conséquences de la guerre en Ukraine. « 20% de ses importations de céréales proviennent de la Russie et de l’Ukraine et 60% des besoins céréaliers sont couverts par les importations. Plus globalement, 40% des besoins de consommation courante sont garantis par les importations », fait observer PwC dans ce document, publié le 2 mai.

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Par ailleurs, d’après la CEO Survey PwC Maroc, 62% des dirigeants au Maroc considèrent l’inflation comme une menace pour les 12 prochains mois. Et face aux divers chocs (sanitaire, énergétique, climatique), les autorités marocaines ont mis en place des mesures de soutien pour atténuer leur impact dans les secteurs clés de l’économie (tourisme, transport, agriculture). Certains secteurs ont pu tirer leur épingle du jeu en 2022. Le secteur du tourisme, qui a repris à vive allure après la pause pandémique, a enregistré une progression de ses recettes de plus de 150% sur les 10 premiers mois de l’année. On observe également une poursuite soutenue de la filière automobile après son décollage enclenché en 2014. Mais ce sont les ventes de phosphates et engrais qui ont enregistré les plus fortes hausses, avec un rebond notable de 111% en 2022, surfant ainsi sur la flambée des cours mondiaux. Ces ventes ont représenté 23% des exportations marocaines.

Quand BAM intervient…

Dans ce contexte d’économie de guerre, PwC rappelle que Bank Al-Maghrib (BAM) a procédé en septembre 2022 au premier relèvement de son taux directeur. L’institut monétaire l’a ensuite augmenté graduellement. En mars 2023, le taux directeur a atteint 3%. L’objectif est de permettre d’enrayer la hausse des prix, en particulier alimentaires, qui affecte les ménages les plus modestes.

BAM a resserré sa politique monétaire à l’instar de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui fait face à la même problématique de lutte contre l’inflation importée à travers la flambée des prix des matières premières. Si, aujourd’hui, la hausse des prix se diffuse sur l’ensemble des composantes de l’indice, le déclencheur a bien été l’envolée des cours de l’énergie initiée par la reprise économique après Covid-19, puis amplifiée par les conséquences de la guerre en Ukraine.

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Cependant, BAM a du mal à agir sur l’évolution des prix des biens importés. Cela explique en partie le décalage observé dans le resserrement monétaire entre la BCE et BAM avec celui de la FED, qui a agi dès mars 2022.  PwC observe aussi que les taux d’intérêt réels au Maroc, mais aussi en Europe et aux États-Unis, restent négatifs. Ce qui signifie, selon le cabinet de conseil, que le recours à l’emprunt demeure attractif. Pour rappel, la croissance du PIB du Maroc réel est passée de 7,9% en 2021 à 1,2% en 2022, tandis que le déficit du compte courant s’est creusé de 2,3% à 4,1% du PIB.


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