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Edito. Briser le mur de la cécité

L’eau et l’air, plus que la terre sont indispensables à toute espèce vivante : humaine, animale ou végétale. Mais, paradoxalement, depuis longtemps, parallèlement au développement du savoir et des connaissances scientifiques, l’être humain n’a pas cessé de développer sa propre cécité, pour ne plus être capable de voir cette réalité si élémentaire.

Peut-on vivre sans armes ? Oui. Surtout en temps de paix. Peut-on vivre sans bijoux en or ou en diamant, sans voitures de luxe, sans avions privés, sans yacht, sans toilettes ou salle de bain en or massif (…) ? Oui. Bien sûr. Peut-on vivre sans eau potable ? Non. Absolument pas. Peut-on vivre sans aliments ? Pas pour longtemps (…). Voici quelques exemples de questions cruciales capables de « fissurer » ce « mur de la cécité ». Des questions pouvant aider les « gouvernants » à mieux comprendre leurs « gouvernés », et obtenir des réponses simples mais fondamentales, pour élaborer des politiques publiques sur la base des priorités exprimées. A condition de ne pas persister dans la pratique exclusive du monologue, obstacle à la naissance de tout dialogue…

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Les modes d’appropriation, de production, de distribution et de consommation, inventés par les humains à travers l’histoire, contiennent en eux-mêmes les graines de cette cécité devenue quasi-systématique. Ce mode de vie étendu à toute la planète Terre est appelé « Civilisation », par opposition aux  anciens modes de vie trop proches de la nature, qualifiés d’« archaïques », voire de « sauvages », ou tout au moins de « traditionnels », par opposition à la « modernité », expression de l’« égo-européo-centrisme », appelée à mouler/formater/standardiser toutes les formations sociales, pour l’adoption de normes dites universelles. C’est en fait là un processus destructeur de la diversité matérielle et immatérielle qui est aussi un processus de déshumanisation. Ce processus est-il irréversible ? L’humain est-il devenu totalement esclave de ce qu’il a créé ? La température du globe terrestre ne cesse pas d’augmenter. Les catastrophes naturelles se multiplient. L’eau potable se fait déjà rare dans plusieurs régions. Sa qualité se dégrade. Le niveau des océans et des mers ne cesse pas de monter, menaçant de couvrir des îles, voire des territoires entiers. L’air est irrespirable dans plusieurs mégapoles. Déforestation et désertification s’accélèrent. Plusieurs espèces animales et végétales, terrestres et aquatiques, disparaissent. De nouvelles maladies ravageuses apparaissent.

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La parenthèse du Covid semble vite oubliée. La violence armée reprend en Europe même, où elle a déjà fait des ravages, mais cette fois-ci avec un risque fort probable de recours à l’arme nucléaire. Inégalités et pauvreté ne cessent de croitre (…). Est-ce cela la civilisation ? Ce tableau sombre est appuyé par de nombreux rapports établis par des experts scientifiques, non pas pour pleurer et implorer le ciel ou rester les bras croisés, mais pour agir de toute urgence. Toute attente, toute indifférence, toute négligence ne peut être qu’une attitude irresponsable, voire criminelle. Le « mur de la cécité » est déjà fissuré. Ces fissures laissent entrevoir des lueurs d’espoir. Sans la recherche à satisfaire les besoins humains vitaux tout en respectant les équilibres environnementaux, l’économie politique et les politiques publiques qui en découlent, n’auraient aucun sens.


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