Enquête: Plus de 72% des Marocains affirment que la corruption est répandue dans le secteur public

Bien que les efforts constants déployés par l’Etat se poursuivent pour réduire et mettre fin au phénomène de la corruption, plus de 72% des Marocains affirment que cet acte de perversion persiste toujours dans les institutions publiques et entrave la confiance des citoyens, a indiqué le Baromètre arabe.

Dans son dernier rapport sur le Maroc, le Baromètre arabe a révélé que plus de sept Marocains sur dix, soit 72 %, assurent que la
la corruption est prévalente dans les institutions étatiques et les agences nationales, un résultat similaire à l’enquête menée en 2018. Toutefois, les perceptions de la corruption ne sont pas partagées de manière égale, notant que les facteurs socioéconomiques constituent la différence démographique la plus importante.

Selon l’enquête, les Marocains ayant fait des études supérieures (67%) sont 7 points moins susceptibles de reconnaître la corruption par rapport à ceux qui ont un diplôme d’études secondaires ou moins (74%). En outre, 69 % des femmes affirment que la corruption est répandue, contre 75 % des hommes. Dans un écart plus frappant, les Marocains qui ne peuvent pas couvrir leurs dépenses (81%) sont 20 points plus susceptibles de dire que la corruption se propage dans les institutions de l’État et les agences nationales, par rapport à ceux qui peuvent couvrir leurs dépenses (61%).

De plus, le Baromètre arabe a interrogé les citoyens sur leur perception des efforts déployés par leur gouvernement pour lutter contre la corruption au sein des institutions publiques et des agences nationales. Dans l’ensemble, la moitié des citoyens marocains déclarent que le gouvernement s’attaque à la corruption dans une large ou moyenne mesure, et les pourcentages sont encore plus élevés parmi les Marocains les plus âgés, ceux qui ont un diplôme d’études secondaires et ceux qui ne peuvent pas couvrir leurs dépenses. La moitié des citoyens de 30 ans et plus (51%) disent que le gouvernement réprime la corruption, 42% des 18-29 ans affirment la même chose. Ceux qui vivent dans les villes sont 8 points plus susceptibles de dire que le gouvernement s’efforce de lutter contre la corruption que ceux qui vivent dans les zones rurales, soit 50 % contre 43 %.

Cependant, les recherches menées par Transparency International suggèrent que ce sont les plus pauvres qui font le plus souvent les frais des demandes de pots-de-vin, et les Marocains les plus aisés, qui sont moins susceptibles d’avoir souffert des ramifications de la corruption rampante, peuvent donc penser qu’elle n’est pas aussi répandue parce que le gouvernement fait un bon travail de répression.

Un autre signe des perceptions disparates des Marocains à l’égard des niveaux national et du gouvernorat est que les citoyens considèrent le niveau du gouvernorat comme moins corrompu que le niveau national. Interrogés sur le niveau d’omniprésence de la corruption au niveau du gouvernorat, quatre Marocains sur dix déclarent que presque personne ou peu de fonctionnaires sont corrompus, soit le taux le plus élevé de tous les pays de la région MENA interrogés.

Ceux qui ont fait des études supérieures sont 11 points plus susceptibles d’être d’accord avec cette affirmation que ceux qui ont un diplôme d’études secondaires ou moins (48 % contre 37 %). Parallèlement, les citoyens qui peuvent couvrir leurs dépenses ont deux fois plus tendance à penser que presque personne ou peu de fonctionnaires sont corrompus, par rapport à ceux qui ne peuvent pas couvrir leurs dépenses (56% contre 28%), précise le rapport.

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