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Helen Gloag, l’Ecossaise devenue impératrice du Maroc

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En son temps, l’impératrice Helen Gloag a prouvé une chose : au XVIIIe siècle, la traite des esclaves et la piraterie étaient légion. Cette Ecossaise fut capturée par des corsaires, ces capitaines de navire, pour devenir plus tard l’impératrice de la dynastie alaouite.

Née en janvier 1750 à Wester Pett près de Muthill, un village du Perthshire, ancien comté du centre de l’Écosse, Helen est la fille d’un forgeron qui s’est remarié après la mort de sa mère. La malheureuse, belle et confiante, rousse aux yeux verts, se retrouve alors en proie à une belle-mère abusive. Dans leur récit intitulé «Skull And Saltire : Stories of Scottish Piracy» (Black & White Pub Ltd, novembre 2005), les auteurs Jim Hewiston et Lan Black reviennent sur l’histoire de la piraterie écossaise et décrivent Helen Gloag comme une «femme attirante et fine».

Jim Hewiston et Lan Black décrivent Helen Gloag comme une «femme attirante et fine». / DRJim Hewiston et Lan Black décrivent Helen Gloag comme une «femme attirante et fine». / DR

Un cadeau au sultan

Le livre raconte que «pendant son adolescence, Helen comprit très vite que sa relation avec sa belle-mère ne s’améliorerait jamais». A 19 ans, la jeune femme décide de fuir sa famille et son village pour entamer un nouveau chapitre de sa vie dans le Nouveau Monde, ces terres découvertes au XVIe siècle par les Européens au-delà de l’océan Atlantique. «L’un des territoires particulièrement ciblés était la Caroline du Sud. Helen décida alors d’embarquer pour un voyage vers la côte est de l’Amérique», lit-on dans «Skull And Saltire : Stories of Scottish Piracy».

D’après plusieurs récits historiques, le navire d’Helen quitte le port de Londres pour l’Amérique en mai 1769. Hewiston et Black rapportent que «les premières semaines du voyage se déroulèrent sans incident jusqu’au matin où des voiles furent aperçues sur l’horizon atlantique». En fait, le navire transportant Helen et d’autres immigrants écossais «fut attaqué par les corsaires de Salé».

Capturés par ces pirates marocains, les hommes sont tués et les femmes réduites à l’esclavage. Helen est emmenée en Afrique du Nord et vendue sur le marché des esclaves. «Elle fut achetée par un riche marchand qui, pour en jeter plein la vue, l’offrit en cadeau au sultan», soulignent les deux écrivains.

Une impératrice influente

Helen Gloag débarque au Maroc, alors dirigé par l’empereur alaouite Mohammed ben Abdellah (1757-1790), et fait son entrée au palais, plus précisément dans le harem du sultan. Sa beauté occidentale en fait l’une des épouses favorites du souverain. Rapidement, l’Ecossaise parvient à impressionner ceux qui l’entourent. «Dès lors, les rumeurs sur la légendaire impératrice blanche se répandirent jusqu’en Ecosse. Les Ecossais remarquèrent que le Maroc relâchait peu à peu les prisonniers de leur pays, particulièrement les femmes esclaves, devinant ainsi l’influence de la désormais impératrice occidentale» en terre orientale, indiquent Hewiston et Black.

«Le Harem, scène des Mille et une Nuits», de Fernand Cormon. / DR«Le Harem, scène des Mille et une Nuits», de Fernand Cormon. / DR

D’autres témoignages suggèrent qu’Helen savait se faire entendre par le sultan, allant même jusqu’à influencer ses décisions, en particulier celles sur l’esclavage et le piratage. «Ses interventions auraient été à l’origine d’un certain nombre de libérations de marins et d’esclaves capturés par les pirates de Salé. Elle a également pu écrire de chez elle et a reçu à maintes reprises la visite de son frère Robert, à l’origine de la propagation de son histoire en Ecosse», confirme le site Undiscovered Scotland. D’autres sources avancent que le sultan marocain a fait d’elle sa quatrième épouse et l’a élevée au rang d’impératrice. Elle aurait aussi donné naissance à deux fils.

Une fin de vie méconnue

Cependant, les dernières années de la vie d’Helen demeurent un mystère pour les historiens. Après le décès du sultan Mohammed ben Abdellah en 1790 et sa succession par son fils Moulay Yazid (1790-1792), Helen et ses deux fils sont tués dans des circonstances inconnues. «Helen et ses deux fils ont été destitués» à la mort de leur père. «C’est un émissaire britannique qui a répondu aux appels à l’aide d’Helen et aurait retrouvé morts ses deux garçons», indique Undiscovered Scotland, ajoutant qu’«Helen a fini par disparaître complètement des radars du sultanat».

Si l’histoire de l’impératrice «rousse» est assez connue en Ecosse, il n’en va pas de même au Maroc. Le récit d’Helen Gloag reste pourtant intimement lié à l’histoire du royaume.


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