Confrontée aux conditions climatiques défavorables, précisément à la sécheresse due au stress hydrique, la production des légumes et fruits au Maroc risque de connaître un déclin et créer un manque au niveau des marchés nationaux au cours des prochains mois.
Le Royaume a subi cette année, une période de sécheresse sans précédent, dont il n’a pas été témoin depuis plus de 40 ans, et ce, suite à la baisse de pluviométrie et à l’augmentation intense des températures dans plusieurs de ses régions, ce qui a généré un impact significatif sur l’agriculture nationale et la production des fruits et légumes les plus consommés par les Marocains.
Sollicité par Hespress FR, Lahoucine Adardour, président de la Fédération interprofessionnelle Marocaine de production et d’exportation des Fruits et Légumes (FIFEL), explique que « les problèmes de production des légumes et des fruits existent depuis toujours et nous avons maintenant plus que jamais besoin de solutions pour remédier à cette baisse », en ajoutant que « le manque de pluies et la sécheresse ont eu un impact sur la nappe phréatique qui est déjà sensible et qui a connu une grande diminution, notant que les couloirs ne disposent plus d’eau aujourd’hui ».
Le président de la FIFEL a précisé que « les difficultés rencontrées se résument en gros à la pénurie d’eau, au changement climatique, aux nouvelles maladies détectées dans les champs agricoles surtout ceux des tomates et les charges qui ont beaucoup augmenté, en particulier au cours de cette année, les frais ont généralement connu une hausse de 40 % » et a indiqué que « tous ces problèmes impactent sérieusement la production et la commercialisation des fruits et légumes, notamment les marchés nationaux ».
Concernant les prévisions, notre interlocuteur fait savoir qu’il y’a « une possibilité d’avoir un manque de produits agricoles au cours des prochains mois, nous ne savons pas quand exactement ». Il souligne que « cela provient du climat chaud qu’a connu la région de Souss-Massa ces derniers 21 jours, et qui a avancé la maturité de certains fruits et légumes supposés être récoltés en décembre. Finalement, ces fruits et légumes ont été récoltés au mois d’octobre dernier ».
« La production continue sauf que les quantités diminueront et ne pourront pas couvrir tous les besoins de la consommation des citoyens », ajoute-t-il.
Adardour a spécifié que ces problèmes concernent toutes les régions du Royaume et a fait connaître que lors de « chaque période, il y’a une région qui maîtrise la production des légumes et fruits, à titre d’exemple, la période hivernale est la période où la région de Souss maîtrise la production des tomates », ce qui signifie que la région productrice et celle qui alimente souvent le marché national.
« Malgré les complications et les obstacles rencontrés, les producteurs et les agriculteurs continuent toujours de déployer tous leurs efforts pour poursuivre la production puisqu’ils ont des engagements à respecter au niveau de la commercialisation. C’est le cas aussi des personnes qui ont investi dans le domaine et qui ne peuvent pas se permettre d’arrêter l’activité. Il y’aura une continuité de toute manière », a affirmé notre source.
Il est à noter que les représentants de la FIFEL ont tenu, ce mardi à Rabat, une réunion avec le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki, dans l’objectif de trouver des solutions visant à éviter la baisse de la production et à répondre aux besoins du marché national. Cette rencontre était également une occasion pour mettre en place des mesures ciblant l’accélération de la procédure des autorisations d’extraction d’eau depuis les nappes phréatiques et des solutions comprenant l’exploitation des eaux dessalées à utiliser pour l’irrigation des champs et permettre la continuité de la production et la relance du secteur agricole.
