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Le fils d’un dirigeant algérien expulsé de France pour vol

Le fils du plus proche conseiller du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s’est fait arrêter puis expulser de France pour avoir commis un vol alors que son père est connu pour être l’un des dirigeants les plus influents d’Algérie.

C’est un scandale qui a été gardé à l’abri, caché, pendant plusieurs années avant que le journaliste algérien exilé en France, Abdou Semmar, ne révèle les embrouilles d’un proche conseiller du président algérien en France.

Pour le journaliste, certains faits et affaires qui concernent les enfants de dirigeants algériens, « renseignent sur l’immoralité et l’irresponsabilité de leurs parents et les abus de pouvoir » qu’il peut y avoir en Algérie et en dehors de l’Algérie.

L’exemple du cas de Boualem Boualem, illustre bien les relations conflictuelles et bizarres que l’Algérie entretient avec la France.

Boualem Boualem est actuellement le personnage le plus puissant de la république algérienne, dans le système de Tebboune, mais pas chez les généraux. Le président algérien l’a choisi pour être son cerveau pour gérer les affaires de l’Etat.

Parmi tous les conseillers de Tebboune, il est le plus puissant au palais de la Mouradia, si bien qu’on lui donne le nom du « nouveau Said Bouteflika de la nouvelle Algérie » ou encore du « président bis ».

Abdou Semmar, explique dans sa vidéo sur Youtube, que Boualem Boualem est la personne qui gère pour Abdelmadjid Tebboune l’ensemble des dossiers stratégiques du pays et qu’il aurait par conséquent une « influence énorme » sur lui.

L’affaire de son fils en France est d’autant plus humiliante pour ce haut dirigeant algérien puisqu’il a été arrêté pour vol de chemises dans un centre commercial. Pire, le jeune homme, le dénommé Noureddine Boualem, vivait en situation irrégulière en France.

Le journaliste algérien a révélé que le fils du dirigeant algérien, également appelé « Monsieur écoutes »,  vivait comme clandestin en France depuis 7 ans et qu’il a été mis à la porte par son oncle médecin à Caen.

Il assure qu’il vivait « sans aucun titre de séjour » et qu’il a travaillé un temps comme peintre mais qu’il comptait surtout sur les envois d’argent de son père pour l’entretenir et payer un studio à 800 euros de loyer.

Nourredine Boualem a été arrêté en 2019 pour vol de chemises dans un centre commercial de Cean. Relâché, il a fait l’objet d’une « obligation de quitter le territoire français (oqtf) ».

Pour éviter l’expulsion, Noureddine a fui la France et s’est réfugié pour le reste de l’année 2019 en Espagne avec l’aide de son père et ses contacts au sein des consulats algériens en Espagne avant d’être exfiltré en Algérie dès la fin de l’année.

Son père était déjà très proche du pouvoir à l’époque, et a été officiellement nommé au poste de conseiller du président dès janvier 2020.

Selon Semmar, Boualem Boualem a nourri une grande rancœur contre la France suite à cette situation très gênante, voire humiliante.

« Pour le fils d’un dirigeant aussi influent que Boualem Boualem, qu’il se fasse arrêter pour vol de chemise, c’est quand même très très grave, c’est du jamais vu », s’est indigné le journaliste.

Avant de commenter: « Son père, conseiller important de la présidence, et il dirigeait le systèmes des écoutes de tout le système algérien, l’une des dictatures des plus sophistiquées au monde et lui, il vole des chemises à Caen ».

Boualem Boualem « est à lui seul, l’illustration de l’hypocrisie des dirigeants algériens vis à vis de la France », explique le journaliste, pour qui les dirigeants algériens reproduisent les mêmes rapports qu’ils entretiennent avec la France en privé au niveau officiel.

Le dirigeants algériens, schizophrènes, cherchent à avoir de bonnes relations avec la France tout en provoquant contre elle, des bras de fer interminables et des crises cycliques, affirme-t-il, citant pour illustration que sous la présidence de Tebboune, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris trois fois en 2020, 2021 et 2023.

A noter que Boualem père lui-même avait été soupçonné de vouloir fuir en France en 2019, quand il avait demandé un « visa pour études » en France. Les services consulaires français, auprès desquels la demande avait été introduite étaient dans l’embarras et s’interrogeaient pourquoi un magistrat, qui a officié pendant 23 ans à la cour de cassation, voulait faire un master en droit privé à la Sorbonne.

Les spéculations les plus folles avaient alors circulé sur les intentions de Boualem Boualem. Clairement, « Monsieur écoutes » voulait quitter l’Algérie et se réfugier en France pour être à l’abri des tentacules du régime en pleine chasse aux sorcières avec la chute du clan de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

A sa demande de visa long séjour, introduite un mois avant les élections de 2019, il avait joint une copie de sa demande de retraite pour raisons de santé, dans une tentative de rassurer les consulats français. Mais il était clair pour tout le monde qu’il avait peur de la victoire du candidat proche du général Ouassini Bouazza, ancien patron de la DGSI, pilier du système Gaid Saleh. Une telle victoire aurait signifié un long séjour en prison…

La mi-avril, il avait aussi suscité la polémique pour un « séjour suspect » en France. La sécurité militaire a été instruite d’ouvrir une enquête sur des informations insistantes affirmant que Boualem Boualem a profité de cette « visite privée » afin de rencontrer des interlocuteurs français dont des émissaires des services secrets français et l’Elysée.

Accusé de « rouler pour Tebboune », ce conseiller se trouve dans le collimateur de l’Etat-Major de l’armée algérienne et de son chef, Said Chengriha, qui voit d’un très mauvais œil, les prérogatives élargies consenties à ce « conseiller civil » que l’on soupçonne de comploter régulièrement au sein du palais présidentiel d’El Mouradia pour accroître le pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune au détriment de l’institution militaire algérienne.

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