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Le Maroc doit être au RDV du virage pharmaceutique international

Cinq projets de loi entrant dans le cadre de la réforme du système de santé ont été examinés par le Conseil du gouvernement lors de sa réunion hebdomadaire jeudi dernier, notamment le texte portant création de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé. 

La pandémie du Covid-19 a vite fait prendre conscience de l’importance d’une réforme de notre système de santé qui a montré ses limites à tous les niveaux. Ainsi, la promulgation, à terme, de ces cinq projets de loi, permettra sans doute de transformer le système de santé et le propulser au rang des meilleurs notamment sur le continent africain, pourquoi pas, si ce qui est proposé est bien évidemment mis en place de manière judicieuse et réfléchie.

A ce sujet, Hespress Fr, s’est entretenu avec celui qui a toujours réclamé la mise en place de cette agence indépendante, voire même la création d’un « ministère » spécial, dédié au secteur de la pharmacie et du médicament, Dr. Hamza Guedira, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens  (CNOP).

Dr. Guedira a d’abord considéré dans sa déclaration que la gouvernance du secteur du médicament au Maroc à travers une Direction des médicaments et de la pharmacie (DMP) au ministère de la santé et de la protection sociale (MSPS), est un mode « caduc« , et ce, pour plusieurs raisons qu’il a jugé inutile d’évoquer à ce stade.

« La profession, et depuis au moins une dizaine d’années, a réclamé la création d’une Agence nationale de médicament. Bien entendu cette agence aura l’autonomie sur tous les plans par rapport au ministère. Et puis, cette agence devrait être bâtie sur un système totalement transparent, parce que depuis très longtemps, les différentes composantes de la profession connaissent des problèmes qui ont été à l’origine de contentieux quelque fois, et de tension aussi. Donc il y a toujours eu des relations un petit peu en zig-zag avec cette fameuse DMP au sein du MSPS« , a-t-il expliqué d’une part.

D’autre part, le président du CNOP a évoqué la vision clairvoyante du Roi Mohammed VI, qui a opté pour une stratégie de coopération Sud-Sud et donc une coopération avec les pays africains qui sont d’ailleurs demandeurs  » vu que le Maroc a réalisé une avancée par rapport à ses pays-là dans le secteur pharmaceutique et le secteur du médicament ».

« Le Maroc a cumulé un savoir-faire et investi dans ce secteur depuis les années 60, sur directives et orientations de Feu Hassan II. Donc depuis 6 décennies, nous avons pu construire une industrie pharmaceutique nationale qui est classée, en matière de qualité, zone-euro. D’autre part, l’Afrique, et dans le cadre d’une coopération multi sectorielle et dans le cadre de l’organisation africaine, a créé l’Agence africaine du médicament. Et le Maroc a été parmi les tous premiers pays à ratifier cette décision et donc intégrer cette agence africaine du médicament« , rappelle Dr. Guedira.

Suite à cela, le président du CNOP a estimé que le Maroc est rentrée dans une sorte de  » paradoxe, dans la mesure où nous ratifions la création de l’Agence africaine, mais nous n’avons pas d’agence nationale. C’est ce qui justifie, entre autres, le fait que nous avons fait relativement vite dans le lancement de la création de notre propre agence« , a-t-il soulevé.

 » Sur instructions du Roi Mohammed VI, le Maroc a entamé une refonte du système de santé, parce que nous avons considéré que notre système a atteint ses limites dans le cadre de son organisation actuelle, malgré le fait qu’on a pu tirer le maximum de ce système, notamment pendant la pandémie de la Covid-19 où nous avons réalisé un grand effort et avons pu gérer de manière extrêmement positive cette crise sanitaire« , s’est félicité Dr. Guedira.

Toujours en ce qui concerne la Covid-19, notre interlocuteur a estimé que la crise sanitaire a montré que les pays qui ont une industrie pharmaceutique dépendent trop de deux pays qui sont la Chine et l’Inde, vu que les deux fabriquent 95% de la matière première, ce qui a donné suite à plusieurs problèmes notamment la rupture des stocks de médicaments importants etc.

 » Aujourd’hui, il y a un virage au niveau de la stratégie internationale des produits pharmaceutiques, c’est de rapatrier la fabrication de la matière première. Le Maroc doit donc être au rendez-vous pour décrocher sa part dans cette nouvelle stratégie« , a préconisé Dr. Guedira.

Raison pour laquelle le gouvernement a opté pour une stratégie qui boostera l’industrie pharmaceutique nationale, a-t-il souligné, notant que les industriels étaient demandeurs et ils sont prêts à accompagner cette stratégie pour justement pouvoir aboutir à une sorte de souveraineté en matière de médicament.

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