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Le Maroc doit se diriger vers l’anglais ( Abdelhak Benkerroum)

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Le président du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM), Youssef Cheikhi, a donné, jeudi 2 mars à Casablanca, le coup d’envoi de la 5e édition de l’African Digital Summit (ADS) 2023. 

Le premier jour du sommet, organisé à l’initiative du GAM et qui s’impose depuis 4 ans comme La grande rencontre annuelle des annonceurs, marketeurs, agences et médias, a permis d’aborder nombre de sujets pour accompagner ces derniers, et les aider à mieux comprendre les enjeux liés au digital, identifier les meilleures solutions et anticiper les évolutions qui impacteront l’avenir de leurs boites.

Parmi ces sujets figure la transformation digitale : Quels modèles pour l’Afrique. Tout un panel a été animé sur ce sujet par Abdelhak Benkerroum, Entrepreneur, auteur, et universitaire basé à Shanghai en Chine. L’expert a ainsi expliqué comment la numérisation forcée qui a eu lieu depuis l’émergence du Covid-19, a accéléré la transformation numérique et radicalement changé les vies et les entreprises aux quatre coins du monde.

A l’occasion donc de la 5e édition de l’ADS, l’expert en digital Abdelhak Benkerroum a bien voulu répondre à nos questions sur ce secteur en constante évolution.

Hespress Fr : Vous avez évoqué dans votre panel la transformation digitale en Chine et en Afrique. Qu’en est-il du Maroc ?

Abdelhak Benkerroum : Je pense que le Maroc n’avance pas assez vite. Bien sûr, je me base sur mon référentiel qui est la Chine, une société ultra digitalisée. Les moyens de paiement, les services du gouvernement, l’infrastructure digitale de manière générale qui est très poussée.

Ma suggestion pour le Maroc, c’est d’arrêter de voir vers le Nord et commencer à voir vers l’Est. On regarde souvent vers l’Espagne, la France, l’Europe en général et on oublie de regarder vers l’Est, C’est là où ça se passe en digitalisation. La Chine, l’Inde, Singapour, la Malaisie. C’est tous des exemples de succès dans le monde de la digitalisation.

J’invite dans ce sens les entreprises marocaines, l’Etat, les étudiants, les entrepreneurs à regarder un peu plus vers l’Est.

Hespress Fr : Vous avez évoqué la Chine dans votre panel. Est-ce qu’on doit craindre la Chine et cette rapidité avec laquelle elle évolue ?

Abdelhak Benkerroum : Je pense que c’est une très bonne chose de se confronter aux entreprises chinoises, parce que ça nous met la pression pour qu’on agisse plus vite. C’est a dire aujourd’hui, il y a certains secteurs, si on les occupe, les Chinois vont le faire. Comme certains secteurs qui ont été occupé par les Français, les Espagnols ou encore les Américains.

La Chine, il ne faut pas la craindre, bien au contraire, il faut essayer de la comprendre. Lorsqu’on ne comprend pas on craint, mais quand on comprend on ne craint pas. J’invite souvent mes amis marocains à apprendre la langue chinoise, à lire sur la culture de la Chine et comprendre comment cette société fonctionne.

Aujourd’hui, une personne sur 5 sur cette planète est Chinoise. Et donc si on ne veut pas partir vers la Chine, c’est elle qui viendra vers nous. De plus, à peu près 10% de la population chinoise a un passeport. Déjà on les voit partout. Imaginez donc si 50% de la population chinoise a un passeport. Vous serez en tant que Marocain, dans n’importe quel secteur d’activité, amené à un certain moment à traiter avec des Chinois. Autant ne pas avoir peur, mais plutôt essayer de comprendre.

Au niveau continental, le Maroc est-il en avance ou en retard sur le plan digital?

Le Maroc par rapport à l’Afrique est en avance sur certains aspects et en retard sur d’autres.  Lorsqu’on parle des business angels … le Maroc est en retard. Nous avons de très beaux exemples au Kenya, au Nigeria, en Egypte qui arrivent à tirer leur épingle du jeu. Donc le Maroc a un effort à faire à ce niveau là.

Sur d’autres secteurs, je pense que le Royaume est déjà bien en avance. Je pense à certaines technologies dans l’aéronautique, l’aérospace, les technologies de l’industrie automobile, les fertilisants. Ce sont là des secteurs sur lesquels le Maroc a pu laisser une emprunte, digitaliser, innover. Mais sur d’autres secteurs, nous avons beaucoup à apprendre de l’Afrique autant qu’ils ont à apprendre de nous.

Selon vous, que doit améliorer le Maroc pour justement élever le niveau du secteur digital?

Créer un écosystème, c’est tout! C’est un cadre légal, un incubateur et un accélérateur. Il apporte de la transparence. On finira avec certaines pratiques culturelles qui nous freinent. Je ne suis pas un politicien, donc je peux parler de manière libre.

Il y a certains freins au développement, on les connait tous, et qui sont culturels et qui peuvent être traitées très vite. A nos de relever le défi et d’essayer d’infuser dans notre jeunesse, les plus petits, cet amour de la découverte, de l’innovation, de la digitalisation, leur apprendre à sourire sous d’autres langues.

Le futur se conjugue en anglais et non en français. Malheureusement, je vous parle en français, c’est d’ailleurs la première fois que je prends la parole en français durant ce Sommet. Mais je dis aux jeunes marocains, si vous n’êtes pas anglophone ou sinophone, vous êtes à côté de la plaque.

L’innovation, la recherche et le développement c’est en anglais. Après si vous voulez être journaliste, poète, écrivain, artiste, partez en France, apprenez le français.

Mais sinon la première étape, c’est l’anglais, l’anglais et l’anglais. Il faut être un anglophone à tous les niveaux, dès le jeune âge, à l’école, dans l’entreprise, le gouvernement, dans les aéroports, et les pratiques de tous les jours. Et je peux vous garantir que le Maroc fera un très grand pas vers l’avant.

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