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Le Maroc peut devenir une puissance maritime

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Dans presque tous les domaines, le Maroc dispose d’éléments constitutifs d’un potentiel exceptionnel. Ainsi, géographiquement, le Maroc relie l’Afrique à l’Europe, tout en faisant partie du « Monde Arabe ». Sa façade maritime s’étale sur presque 3 500 km en Mer Méditerranée et dans l’Océan Atlantique. Couvert de moyennes et de hautes montagnes, dans le Rif au nord, au Moyen Atlas, dans le Haut Atlas et l’Anti Atlas, le Royaume se prolonge dans le désert, ce qui lui permet de maintenir et de développer une forte liaison avec l’Afrique Subsaharienne.

Entre les montagnes et le littoral, s’étendent des plaines fertiles qui ont fait du Maroc, un pays agricole de grande renommée. A cela s’ajoute un sous-sol riche en minerais, en particulier les phosphates avec plus de 70% des réserves mondiales. Mais le premier capital du Maroc réside dans sa jeunesse dynamique et assoiffée d’apprendre et d’entreprendre. La grande diversité culturelle est aussi l’une des principales caractéristiques du Royaume. Au cours des 20 dernières années, nombreuses sont les réalisations accomplies, en particulier au niveau des infrastructures de base (extensions des routes et autoroutes, lignes ferroviaires à grande vitesse, ports et aéroports). Et pourtant, malgré cela, ce potentiel réel demeure insuffisamment exploité, pour ne pas dire mal exploité. C’est notamment le cas de l’espace maritime qui s’étend sur deux façades, d’une part face à l’Europe, en Mer Méditerranée, d’autre part, face au continent américain, dans l’Océan Atlantique. Comment se fait-il que malgré l’importance de cette étendue du littoral, le Maroc ne soit pas devenu une puissance maritime ? Est-ce le fait que la plupart des dynasties qui ont régné au Maroc tirent leurs origines des zones sahariennes/désertiques ?

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Pendant l’« âge d’or » de l’« Empire chérifien », les principaux flux commerciaux se déroulaient à travers le désert. Flux qui vont s’affaiblir avec le développement du commerce maritime par les Etats européens. Pour l’« Empire chérifien », la mer ou l’océan était plutôt perçu comme une source de dangers, de menaces, voire d’invasions. Pourtant, l’importance de la piraterie, dans les côtes maritimes du Maroc, est bien établie. La ville de Salé, « capitale des pirates », en porte toujours les traces. Par ailleurs, Ibn Batouta, né en 1304, à Tanger, est bien connu en tant qu’explorateur et fondateur de la géographie dans le monde. Entre 1 325 et 1 349, il a parcouru pas moins de 120 000 km, explorant l’ancien territoire du Khanat bulgare de la Volga au nord, jusqu’à Tombouctou au sud, et de Tanger à l’ouest, jusqu’à Quanzhou, en extrême Orient. Ses mémoires ont été compilés sous le titre « Voyages » (Rihla). Aujourd’hui, la construction de deux grands ports, l’un au sud à Dakhla, face à l’Atlantique, l’autre au nord-est à Nador, face à la Méditerranée, a été entamée. C’est dire que la prise de conscience de la dimension stratégique de la mer, au plus haut niveau de l’Etat, existe et a connu un début de déclinaison.

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Par ailleurs, la diaspora marocaine est bien connue à travers le monde entier. Le marocain est un « voyageur-né ». La chanson de Hussein Slaoui « Ya mouja ghani ghani » (Ô vague, chante, chante !), nous rappelle le Fado portugais ou les superbes poèmes d’un Stéphane Mallarmé. La mer ne fait plus peur aux marocains qui ont la soif de découvrir et de connaitre, avec la capacité de s’adapter dans la diversité. C’est là une richesse qui coule dans les veines des marocains. Ainsi, le Maroc dispose, dans le domaine maritime, d’un véritable potentiel, matériel et immatériel. Alors d’où vient cette insuffisance dans notre rapport à la mer ? La volonté politique peut devenir un élément déclencheur pour transformer ce potentiel en source de prospérité et de bien être individuel et collectif, dans le respect des écosystèmes naturels. C’est le principal message contenu dans le dernier discours royal. Au gouvernement de se mettre au travail.   


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