Le neveu du général Dlimi suggère que la mort de son oncle aurait été décidée par les Américains

En 2015, Hicham Dlimi revient de nouveau à la charge sur les circonstances du décès de son oncle, le général Ahmed Dlimi, survenu le 25 janvier 1983. Cette fois il a choisi de donner sa version des faits sur sa page Facebook pour revenir sur un fait historique qui suscite plutôt l’indifférence d’une large partie de la classe politique.

Une liquidation décidée par Washington ?

Le neveu, qui vit à Paris, accuse les Etats-Unis par le biais de l’agent de la CIA à Rabat, d’être derrière la mort de l’ancien n°2 des FAR. Selon lui, il s’agit d’une liquidation physique décrétée dans le but d’évincer la France et garantir, ainsi, à Washington une mainmise totale sur la fourniture d’armes au Maroc. Hicham suggère que le général était taxé par les Américains d’être un homme à la solde de Paris, proche des milieux de la gauche et auraient même diffusé des rumeurs sur une certaine collusion entre Dlimi et le pouvoir algérien.

Tout aurait été mis en place lors de la visite de Hassan II à Washington en 1982 au cours de laquelle le roi a eu des entretiens avec le président Ronald Reagan, le secrétaire d’Etat George Shultz, le secrétaire au pentagone Caspar Wenberger, le responsable du conseil national de sécurité, William Clark et le directeur de la CIA William Casey.

Une proximité qui «troublait profondément le général Dlimi, qui n’est tenu au courant ni par son souverain ni par ses collaborateurs de l’étendue des relations qu’il a décidé d’établir avec l’administration américaine», souligne Hicham. Seulement, les liens très étroits entre les Etats-Unis, notamment avec le Pentagone et la CIA, ne datent pas de 1982. Loin de là, puisqu’ils remontent aux premières années de l’indépendance.

Dlimi aurait échappé à des projets d’assassinats

Une fois la sentence prononcée, place à son exécution. Le neveu avance que son oncle aurait échappé à des attentats visant son élimination physique. Et d’énoncer qu’ «à deux reprises, le jet de Dlimi échappe à un sabotage, l’escorte du général découvrait dans la soute de son avion une charge explosive avec détonateur» et un troisième au Sahara, le véhicule blindé mis à sa disposition explosait alors que l’ancien bras droit de Hassan II avait opté pour un hélicoptère lors d’une inspection de la zone.

La quatrième tentative, l’accident de voiture, est survenu le 25 janvier 1983 à Marrakech, à la veille de la visite de François Mitterrand au Maroc. Etait-ce là un message au président socialiste de la part de Hassan II ?

Quel crédit accordé à la version de Hicham alors que Ahmed Tobji, l’ancien aide de camp de Dlimi, donnait dans son livre  «Les officiers de Sa Majesté : Les dérives des généraux marocains», édition Fayard en 2006, une autre explication à la mort du général ? Ahmed Kadiri, un ancien colonel de l’armée, actuellement à la tête d’un petit parti, révélait en septembre 2013, que le décès de Dlimi aurait été la conséquence de sa connaissance de «comportement immoraux» survenus au palais. Il en aurait même informé le roi. Ce dernier, toujours selon El Kadiri, n’aurait apparemment pas accepté que Dlimi soit en possession de telles informations. La suite est connue.


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