Le nouveau régime des dotations touristiques crée le désarroi parmi les usagers voyageurs à l’étranger

Décidément, la simplification du régime des dotations touristiques imposée par l’Office des Changes en début 2022 et appliquée progressivement par les banques marocaines à ce jour, suscite un tollé chez bon nombre de citoyens marocains.

Retour sur les faits. Avant 2022, et depuis que l’utilisation de la dotation touristique par carte bancaire pour les particuliers est possible, tout citoyen marocain doté d’un passeport pouvait réserver un montant en devises à piocher de sa dotation touristique annuelle (et/ou celles de ses enfants mineurs) et alimenter ainsi son compte en devises (avec la devise de son choix). Cette pratique permettait à bon nombre de voyageurs marocains à l’étranger de préparer leurs voyages (parfois même en alimentant progressivement ce compte en devises) et surtout, être à l’abri des tracas correspondant au fonctionnement du compte chèque en dirhams (compte utilisé au Maroc pour toutes les autres opérations).

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Or, depuis quelques mois et sous prétexte d’aller vers «une simplification pour tous les intervenants, y compris les banques», l’Office des Changes a supprimé cette flexibilité en imposant aux banques d’unifier les comptes chèques en dirhams et en devises de leurs clients. Résultat des courses : plus aucun moyen de réserver des devises à l’avance avant le voyage à l’étranger et, surtout, (et c’est là où le bât blesse), le citoyen n’est plus à l’abri une fois à l’étranger de surprises sur son compte bancaire qui rendrait impossible toute utilisation de sa dotation touristique. Aussi, des citoyens marocains voyageant à l’étranger se sont retrouvés dans de très mauvais draps car, contrairement au système préalable où le compte en devises était totalement séparé de leur compte ordinaire (et donc à l’abri de contamination par les opérations en MAD), leurs cartes ont été refusées pour des paiements critiques pendant leurs séjours en dehors des frontières (hôtels, transports…) car entre-temps, leur épargne ou leur autorisation auprès de leurs banques respectives ont été englouties par des imprévus (chèque remis à l’encaissement avant son terme par son bénéficiaire) ou pire encore, par un dysfonctionnement ou une fraude (prélèvement à tort, pisching sur cartes bancaires…). Ce qui les a mis pratiquement à la rue à des milliers de kilomètres de leur patrie !

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Ce genre de désagrément, voire de mésaventure dangereuse était tout simplement inenvisageable dans le système antérieur de séparation entre comptes en devises et compte en dirhams. Et dire qu’une telle réforme a été présentée par l’Office des Changes comme étant un vecteur de  simplification et de lisibilité pour les citoyens !


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