La chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers à la cour d’appel de Casablanca a condamné le PDG du groupe immobilier Bab Darna, jeudi 12 janvier 2023, à 15 ans de prison ferme.
L’affaire décrite comme étant la plus grande arnaque immobilière de l’histoire du Maroc qui défraie les chroniques et les courts de tribunaux depuis plus de trois ans de procès et plus de 39 audiences avait suscité polémique et indignation générale de l’opinion publique.
Les victimes de cette vaste arnaque immobilière, dont la diaspora marocaine qui n’a pas échappé à cette escroquerie, ont certes accepté le verdict pénal, mais demandent que l’Etat assume ses responsabilités, exigeant en cela que leur argent leur soit restitué, mais aussi que toute la chaîne des responsabilités ayant permis un tel scandale soit définie et jugée.
Cela étant, le verdict sous forme de lourde sentence de la Cour d’appel de Casablanca du moins en ce qui concerne le directeur général de Bab darna est donc tombé hier jeudi, après la procédure délibérations et non sans avoir donné aux mis en cause l’occasion de s’exprimer une dernière fois. C’est ainsi que PDG du groupe immobilier Bab Darna, Mohamed El Ouardi a écopé de 15 ans de prison ferme par la chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers à la cour d’appel de Casablanca.
Un notaire assermenté baignant dans l’arnaque en même temps que son compère, à son corps défendant, a pris 12 ans de prison. Il a été condamné au même titre que son sponsor El Ouardi pour participation à la falsification de documents officiels, escroquerie et émission de chèques sans provision. Mais pas seulement.
Quant aux autres mis en cause, ils ont été condamnés à des peines d’emprisonnement ferme, allant de 4 à 8 ans de prison ferme. C’est le cas notamment du directeur général, du directeur commercial, de la directrice administrative et financière, du directeur technique, du comptable…
De lourdes peines en rapport à l’escroquerie, l’arnaque, la falsification, la fraude, les fausses promesses d’acquisition d’une douzaine de projets immobiliers tous standings confondus qui se sont avérés in fine, virtuels ou inexistants dans l’espace et le temps.
Pour info, El Ouardi et ses multiples sociétés immobilières de Bab darna qui ont commercialisé ces projets n’étaient propriétaires d’aucun des terrains. Plus de 1 200 réservataires l’ont appris à leurs dépens. On estime le montant du préjudice à restituer aux victimes par le groupe Ba darna à plus de 400 millions de dirhams.
Pour la gouverne, El Ouardi serait également soupçonné d’avoir transféré les fonds de ses victimes vers le Panama. Les fonds auraient été utilisés dans un groupe d’investissement panaméen appelé « BOD CAPITAL », dont le siège central se trouve au Panama. La Brigade nationale de la police judiciaire (NPJ) de Casablanca avait été chargée de l’enquête.
