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Le roi Hassan II était bienveillant à l’égard de la famille d’El Khattabi, selon Safia Al Jazairi

La relation entre Hassan II et Mohamed Abdelkrim El Khattabi II était-elle réellement empreinte de suspicion et de craintes réciproques ? Les livres d’histoire qui l’ont abordé mettent en avant surtout ce côté-là. Safia Al Jazairi, la petite fille de l’émir Abdelkader, apporte un autre son de cloche. Elle était l’épouse de Rachid, le neveu du héros de la guerre du Rif. Après son décès, elle s’était mariée avec Driss, le fils d’El Khattabi. Ces années passées à l’intérieur de la famille pourraient donner du crédit à cette version.

Hassan II demandait aux fils de convaincre leur père de rentrer au Maroc

Dans ses mémoires, publiés par le quotidien Al Massae, Safia tord le cou à certaines idées, estimant que Hassan II respectait les proches d’El Khattabi. «Il les traitait convenablement lorsqu’ils étaient au Maroc», affirme-t-elle. Preuve en est, selon ses dires, la prise en charge par le défunt monarque de la totalité des frais d’hospitalisation de M’Hamed (son beau-frère) en Europe. Une intervention royale que la famille avait appréciée en son temps. Safia avance que des émissaires du Palais auraient été présents au domicile des Khattabi le jour du décès de M’Hamed mais sans pour autant citer de nom.

La petite fille de l’émir Abdelkader, également mort et enterré loin de son pays, explique que Hassan II avait «à maintes reprises demandé au fils d’El Khattabi de convaincre leur père de mettre un terme à son exil en Egypte et rentrer définitivement au royaume». Des propositions que le rifain déclinaient arguant que «l’indépendance du Maroc demeure incomplète tant que Ceuta et Melilla sont entre les mains des Espagnols».

Après 1963, retour à la case départ                                    

Dans ses mémoires Safia Al Jazairi ne situe pas la période exacte de cette «proximité» entre le roi et sa belle-famille. Compte tenu de la position hostile de Abdelkrim à la constitution de 1962 concoctée par le pouvoir marocain, il est fort probable de la placer entre 1961 et 1962. Deux années cruciales dans le règne de Hassan II, marquées notamment par les différends entre le nouveau roi et certains symboles de la lutte pour la libération, réunis au sein de l’Union nationale des forces populaires, tel Mehdi Ben Barka ou Mohamed Basri (alias le Fqih).

Quoi qu’il en soit, la phase des «bonnes relations» a brutalement pris fin le 6 février 1963 avec le décès d’Abdelkrim. Les années suivantes connurent le retour de la méfiance du pouvoir vis-à-vis de la famille. Safia raconte même qu’au lendemain du putsch manqué du général Oufkir (1972), son beau-frère, Omar, a été enlevé et torturé pendant deux semaines par les forces de sécurité. Son seul crime, avoir soigné dans sa clinique de Kenitra le général Amokrane, un des meneurs du coup d’Etat.


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