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Les arbres des zones arides risquent l’aridification climatique

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Dans un contexte mondial marqué par un fort changement climatique et une accélération de l’extinction des espèces, des chercheurs estiment que 44% à 88% des espèces d’arbres des zones arides chaudes subiront une aridification climatique avec un risque élevé de déclin, y compris dans le désert du Sahara.

Dans une étude intitulée « La biodiversité des arbres des zones arides chaudes est susceptible de décliner dans un monde plus sec » publiée dans la revue Global Change Biology, des chercheurs de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) des universités d’Avignon et d’Aix-Marseille font savoir que le risque de déclin des arbres dans les zones arides chaudes a été négligé alors que l’approvisionnement en eau est déjà un facteur limitant pour la vie végétale dans ces zones.

Les écologues précisent que les écosystèmes des zones arides chaudes sont parmi les plus vulnérables au changement climatique, alors que les arbres fournissent des services essentiels aux populations humaines dans ces environnements, tels que les combustibles dérivés du bois, la régulation de l’eau, les services agricoles ou spirituels. Ils jouent un rôle central dans l’atténuation de la désertification et ils fournissent des services écosystémiques cruciaux pour 2 milliards de personnes.

Les terres arides chaudes représentent par ailleurs 19 % des surfaces terrestres du monde et abritent environ 1.100 espèces d’arbres. Le récent État des arbres du monde rapporte que sur les 58.497 espèces d’arbres connues dans le monde 30 % sont menacées d’extinction et 142 pourraient déjà être éteintes.

Selon les chercheurs, une grande proportion des espèces d’arbres, soit de 44% à 88% des espèces des zones arides chaudes étudiées devraient subir une aridification climatique avec un risque élevé de déclin même dans les conditions les plus optimistes. Elles sont 62 à 88% à ne pas être suffisamment armées pour faire face à un climat aux conditions encore plus arides, traduisant l’effet d’une désertification plus étendue. À l’échelle continentale, ce risque varie entre 21% dans le désert du Sahara à 90% en Australie.

Ce résultat, soit les 21% qui représente un taux minime comparé à l’Australie, est conforme à plusieurs études suggérant l’augmentation des précipitations dans certaines zones arides et désertiques chaudes comme dans le désert du Sahara.

Le désert du Sahara est l’une des terres arides chaudes les plus récentes au monde avec une forte instabilité climatique limitant probablement les rayonnements évolutifs des lignées adaptées aux conditions xériques et permettant sa colonisation par des lignées plus mésiques. A titre d’exemple, les chercheurs citent l’arbuste rustique Tamarix ramosissima Ledeb, communément appelé Tamaris très ramifié, Tamarix africana Poir ou Tamaris d’Afrique, et l’arbuste Juniperus turbinata Guss, tous caractérisés à la fois par une forte exposition et une forte vulnérabilité, ou Ficus carica L. plutôt connu sous le nom de Figuier comestible devrait subir une faible aridification climatique.

« Nous avons estimé la niche d’aridité en utilisant les données d’occurrence disponibles, mais elles peuvent ne pas refléter les limites réelles de tolérance à l’aridité pour certaines espèces, par exemple, en raison de lacunes dans les données d’occurrence dans certaines zones arides chaudes telles que le désert du Sahara », indiquent les écologues, notant que ce facteur pourrait également jouer un rôle prépondérant dans le déclin futur des espèces d’arbres dans les zones arides.

Les biologistes constatent ainsi que le changement climatique est une menace majeure pour la biodiversité et son impact sur le risque d’extinction des espèces peut être largement négligé dans les évaluations à grande échelle telles que la Liste rouge de l’UICN.

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