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l’insuline, une matière vitale qui devient rare

Ces dernières semaines, de nombreuses personnes n’arrivent pas à se procurer de l’insuline dans les dispensaires et les centres de santé de proximité, dans des villes du Royaume et notamment dans la métropole économique, Casablanca. En effet, à l’instar d’un nombre de médicaments, l’insuline est actuellement en rupture de stock dans plusieurs hôpitaux, notamment à Casablanca.

L’insuline est une hormone qui permet de réguler le taux de glucose (sucre) dans le corps et c’est le principal traitement contre le diabète de type 1 (lié à un déficit de production de l’hormone par le pancréas) ou de type 2, le plus souvent chez des personnes en surpoids. Ce médicament devenant de plus en plus introuvable dans les centres de santé, les diabétiques inscrits dans ces établissements sont obligés de se rabattre vers les pharmacies pour se la procurer au prix courant ce qui n’est pas à la portée de nombreuses bourses. Même des comprimés pour le traitement du diabète le sont, ce qui inquiète fortement les personnes atteintes. En effet, les personnes atteintes du diabète se procuraient gratuitement de l’insuline dans les établissements de santé de proximité (centres et autres dispensaires…).

Cette situation n’est pas inédite, car ce n’est pas la première fois qu’un tel phénomène de rupture d’approvisionnement de médicaments intervient dans le Royaume provoquant ainsi cette pénurie d’insuline. Entre mars et avril derniers et pour une bonne période, ce traitement vital pour diabétiques avait également disparu des dispensaires et hôpitaux publics provoquant un désarroi des patients, surtout ceux, issues de milieux défavorisés. Cela étant, il faut savoir que ce sont près de trois millions de Marocains qui souffrent de diabète, dont plus de deux millions de prédiabétiques et que 40 % s’ignorent. Un vrai fléau puisqu’un citoyen sur cinq est diabétique ou le deviendra.

L’Etat prend en charge près d’un million de diabétiques. Ces derniers sont suivis dans les centres de santé de proximité. Trois personnes sur cinq parmi les malades pris en charge sont des ramedistes, alors que 40 % des malades restants se soignent grâce aux injections d’insuline qu’elles reçoivent gracieusement dans les centres de santé. N’ayant eu aucune idée sur le stock national d’insuline et de sa durée et de la pénurie qui prévalait dans certains centres de proximité, Hespress en français a sollicité le ministère de la Santé, en vain.

Certes, Khalid Ait Taleb, le ministre de la Santé, a balayé d’un revers de la main les rumeurs de pénurie dans une réponse à une lettre d’un parlementaire, mais seulement, dans certaines régions du Maroc notamment, dans le Centre du pays, Aït Melloul et Inezgane. Le ministre avait assuré que l’approvisionnement de l’insuline n’avait connu aucune interruption. Le Dr Hamza Guedira, Président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) nous a éclairé sur la question. Bottant en touche les rumeurs d’une rupture des stocks de certains médicaments notamment d’insuline, le Dr Guedira a plutôt axé ses déclarations sur le volet intermédiaire de la ventilation de cette matière vitale.

Il a dénoncé « les complicités de nombreuses associations et communes qui s’insurgent dans la distribution d’un médicament sensible en ne respectant pas la chaîne du froid et le circuit de distribution de puis la production, la livraison à la pharmacie d’officine ». Le Président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a déploré que de plus en plus de médicaments se vendent hors du marché légal des pharmacies d’officine, dont la distribution à titre gracieux des médicaments qui peut être gérée par les soins du CNOP. Ces états de fait sont du domaine du non-respect de la loi 17.04, portant code du médicament et de la pharmacie, qui peuvent être fatals aux patients atteints du diabète.

C’est le problème des parapharmacies et des associations voire de quelques communes qui vendent des médicaments et des produits de santé, tels que définis par la loi 17.04, sans en avoir le droit. Ils ne doivent plus avoir lieu d’être. Dans ce contexte le président du CNOP, a invité à une promulgation de la part du législateur, et ce pour créer une loi qui éviterait les dysfonctionnements de l’indisponibilité ou de rupture de médicaments, en vue d’éviter tout dérèglement pour le patient et sa santé. « Nous travaillons avec plusieurs secteurs, ministériels, CNSS… à la digitalisation du système pharmaceutique, histoire de mettre fin à l’intermédiaire, dans la chaîne de distribution pour permettre une vraie mise à niveau de tous les maillons du secteur pharmaceutique et parallèle. Aujourd’hui, ils sont plus de 22 millions de Ramedistes qui sont concernés ».

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