Marché des capitaux. Les régulateurs face aux nouveaux défis

L’AMMC (Autorité marocaine du marché des capitaux) a réuni à Marrakech le 20 octobre le gotha mondial des régulateurs des marchés des capitaux. Cette rencontre, placée sous le thème « Prévoir l’imprévisible: Un trilemme pour les marchés de capitaux », a  permis aux participants de discuter des nouveaux défis qui touchent le secteur au niveau mondial.

Organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, en marge de la 47ème réunion annuelle de l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV), tenue du 17 au 19 octobre 2022, cette rencontre a permis aux participants, dont aussi des membres du gouvernement, des économistes de renoms, des experts des marchés financiers de discuter des nouveaux défis qui touchent le secteur. Notons que la thématique centrale de la rencontre était : « Prévoir l’imprévisible: Un trilemme pour les marchés de capitaux ». Dans son discours d’ouverture de la Conférence, la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, a mis en exergue l’importance de la régulation des marchés au Maroc.

Elle a notamment rappelé les initiatives et réformes entreprises par le Maroc pour répondre à ces enjeux et défis multiples, et faire du marché des capitaux un réel vecteur de développement de l’économie. « Il s’agit, premièrement, de la consolidation de la stabilité financière dont jouit le système financier, à travers un ensemble de réformes législatives et réglementaires pour mettre en place un dispositif de coordination pour la surveillance des risques systémiques entre les pouvoirs publics et les autorités de régulation, dont l’AMMC, renforcer les pouvoirs des autorités de régulation et améliorer la transparence financière », a-t-elle souligné.

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Elle a ensuite indiqué qu’il est également question du développement de la performance de l’infrastructure du marché national qui renforce les systèmes opérationnels ainsi que la gouvernance et le développement des effets de synergie entre les différentes infrastructures existantes, Bourse de valeurs et dépositaire central. Elle a aussi mis en lumière l’approfondissement du marché des capitaux et la diversification des instruments financiers, grâce au développement de solutions de financement et de refinancement alternatives à travers le crowdfunding et les obligations sécurisées, ainsi que la promotion du rôle du secteur du capital investissement dans le financement en fonds propres des entreprises à travers la réforme du cadre juridique régissant ce compartiment. Nadia Fettah Alaoui a aussi fait remarquer que le système financier national a toujours fait preuve de résilience à la faveur de ses infrastructures, en dépit des crises successives et des chocs financiers mondiaux.

Pour sa part, la présidente de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), Nezha Hayat, a rappelé, dans son allocution inaugurale, que les marchés des capitaux, grâce à leur mode de fonctionnement et leur capacité d’innovation, peuvent constituer une source de financement complémentaire importante. Selon elle, ils peuvent également contribuer à stimuler de manière importante la croissance et à financer plus efficacement certaines catégories d’entreprises et de porteurs de projets ayant des difficultés à accéder aux financements traditionnels. « Il est nécessaire de faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs et des petites et moyennes entreprises au financement et de soutenir ainsi le financement de l’investissement. A cet égard, les marchés des capitaux sont en mesure d’apporter des réponses concrètes à ces différents besoins de financement et ce, à travers la palette de solutions qu’ils proposent », a-t-elle assuré. Soulignons que les différents panels qui se sont succédé ont mis l’accent sur les nouveaux défis auxquels doivent faire face les marchés de capitaux à l’aune de la digitalisation, des cryptomonnaies, etc. D’ailleurs, le président sortant de l’OIVC, Ashley Alder, a bien pris le soin d’insister sur ce point dans son intervention.

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« Nous sommes confrontés, plus que jamais, à des défis de systèmes financiers qui ne respectent tout simplement pas les frontières nationales », a-t-il fait observer. Pour lui, il est nécessaire d’avoir une approche cohérente à l’échelle mondiale, à même de permettre aux régulateurs des marchés financiers de bien remplir leurs missions. Il a aussi estimé que malgré toutes les tensions économique et géopolitique que connait le monde actuellement, le changement climatique demeure une véritable menace pour l’humanité, soulignant, à cet égard, le rôle et l’engagement des régulateurs financiers. Pour rappel, l’OICV est l’institution de référence pour les régulateurs des marchés des capitaux dans le monde. Elle collabore avec le G20, le Conseil de stabilité financière (FSB), ainsi qu’avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International ayant adopté les normes de l’OICV comme référence pour le secteur.


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