«Marianne» tente de répondre à «Comment le Maroc nous tient»

Le Maroc intéresse tout particilièrement la presse française cette semaine. Après les informations du quotidien Le Figaro sur des mandats d’arrêts qui viseraient «plusieurs responsables marocains», en lien avec le scandale de corruption au Parlement européen, c’est au tour de l’hebdomadaire «Marianne». Le magazine a réservé la couverture de son édition, du 16 au 22 février, aux relations maroco-françaises, en tentant d’apporter des réponses à la question : «Comment le Maroc nous tient ?». Un dossier qui rappelle trait pour trait la couverture du magazine parue en 2017.

Mais avant d’aborder les cartes entre les mains du Maroc pour exercer de supposées  «pressions» sur la France, la parole est donnée à une source des renseignements français affirmant que «les services marocains se sont toujours mal comportés en France». Pour étayer ses dires, elle a effectué un retour dans le passé, exactement à octobre 1965 avec un rapide rappel de l’affaire Mehdi Ben Barka pour ensuite revenir sans transition aux allégations d’infiltration par le logiciel Pegasus des téléphones de Claude Mangin, l’épouse du détenu sahraoui Naama Asfari, condamné à 30 ans de prison dans le  cadre du procès Gdim Izik.

«Marianne» observe que l’«ancien protectorat déploie ses réseaux dans tous les rouages de la République, du sommet de l’Etat au conseil municipal d’Ivry-sur-Seine». Un constat qui n’est pas sans rappeler les nombreuses plaintes des autorités algériennes sur le «grand pouvoir de nuisance» attribué au Maroc.

Tirs médiatiques avant la visite de Macron au Maroc

L’hebdomadaire revient sur sa principale question pour énumérer les armes du Maroc pour faire plier la France, citant notamment : l’immigration, le terrorisme, la drogue, la communauté marocaine installée en France, le soutien de l’Afrique ou encore la paralysie de l’Espagne, avec «un Pedro Sanchez dont la capacité à avaler les couleuvres marocaines semble sans limites», déplore «Marianne».

Cet «engouement» de la presse française au Maroc intervient alors que le projet de visite d’Emmanuel Macron au royaume parait encore une fois repoussé à une date ultérieure. Le déplacement, mi-décembre à Rabat, de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, pour préparer l’arrivée du président français, a montré ses limites. La visite est désormais annoncée par Le Monde pour la fin avril, après le Ramadan. Pour rappel, Macron avait effectué un voyage «d’amitié et de travail» au Maroc durant le Ramadan 2017.

Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La reconnaissance de l’administration Trump de la marocanité du Sahara a totalement chamboulé la donne stratégique. Mise à l’écart des négociations ayant conduit à cet acte, la France du président Macron refuse d’emboiter le pas aux Etats-Unis alors que le Maroc ne se contente plus de voir les responsables français continuer de qualifier son plan d’autonomie au Sahara occidental de «sérieux et crédible». En attendant qu’une partie cède à l’autre, des escarmouches se font entendre via les médias parisiens ou au Parlement européen, où les eurodéputés macronistes ont voté l’adoption de la résolution du 19 janvier appelant à la libération des journalistes détenus au Maroc.


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