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Maroc-Algérie: L’impossible réconciliation ?

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Ces dernières semaines, il n’était question que de possible réconciliation entre l’Algérie et le Maroc. Le sommet de la ligue arabe à Alger avait aiguisé les appétits sur une possible accélération de l’histoire sur le rythme d’une éventuelle visite du Roi Mohammed VI.

Le Mondial du Qatar était aussi l’occasion de nombreuses supputations avec une image rêvée du prince Tamim, à sa droite le Souverain marocain, et à sa gauche le président algérien.

Les frissons d’une rencontre au sommet entre les deux chefs d’Etat parcourraient l’astre diplomatique régional. L’idée que tout cela puisse aboutir à déclencher une vraie dynamique de réconciliation entre Rabat et Alger, était perçue comme possiblement réalisable dans le mesure où le Roi Mohammed VI du Maroc a choisi la stratégie de la main tendue envers l’Algérie au point de lancer une invitation ouverte au président Abdelamajeed Tebboune à venir au Maroc discuter paix et réconciliation.

A cette atmosphère bilatérale, s’ajoutent les nombreuses tentatives de médiations internationales pour mettre fin à cette brouille entre deux pays voisins, qui dure depuis longtemps et menace de dégénérer à n’importe quel moment.

Parallèlement à ces espoirs de rapprochement entre les deux grands pays d’Afrique du Nord, est montée une musique angoissante du régime algérien qui investit dans son armement comme si une guère de cent ans allait avoir lieu. Plus on parle de paix, de possible ouverture des frontières, plus les bruits de bottes se font entendre avec insistance.

Il est vrai que l’hypothèse d’une vraie guerre entre le Maroc et l’Algérie, sous forme de confrontation directe entre les deux armées, semble moins plausible que les pyromanes algériens des réseaux sociaux ne le laissent entendre. Le scénario d’une confrontation comme en ont connu des pays comme l’Iran et l’Irak ou l’Arménie et l’Azerbaïdjan, est pour le moment difficilement imaginable ente le Maroc et l’Algérie.

D’abord parce que les deux protagonistes font preuve d’une grande retenue, limitant les affrontements aux domaines politique, diplomatique et médiatique. Les réseaux sociaux sont devenus le théâtre d’un spectaculaire bras de fer entre le deux pays. Et les forums internationaux une scène où ils croisent le fer avec beaucoup d’intensité.

Ensuite aussi bien le voisinage européen que la Russie et l’Amérique n’ont pour le moment intérêt à une nouvelle déflagration régionale en Afrique du Nord. Le chaos libyen et l’éternelle instabilité au Sahel sont des facteurs suffisamment angoissants pour ne pas contenir l’éclosion d’une nouvelle guerre qui aura un impact déstabilisateur aussi bien sur l’espace européen que sur l’Afrique subsaharienne.

La réconciliation entre le Maroc et l’Algérie paraît peu probable dans un avenir proche, non par manque de volonté politique marocaine, mais parce que cette rupture entre les deux pays et le maintien de la fermeture de leurs frontière sert des objectifs algériens de politique intérieure.

Le maintien des tensions avec le Maroc permet au régime algérien de se nourrir du mythe de l’ennemi extérieur vers lequel sont dirigées les haines et les frustrations des Algériens. D’ailleurs c’est pour ces raisons que dans sa propagande, le régime algérien amplifie aux oreilles des citoyens algériens les dangers sécuritaires que représente l’alliance tripartite signée entre le Maroc, les États Unis et Israël.

Le Roi Mohammed VI a beau rassurer les algériens qu’aucun mal ne leur viendrait du Maroc et que la sécurité de l’Algérie fait partie intégrante de la sécurité du Maroc , ce message a été rendu inaudible par la propagande algérienne qui veut absolument s’accrocher au spectre du danger et de l’ennemi étranger.

La réconciliation devient une entreprise difficile à réaliser parce qu’elle entre en collusion directe avec les intérêts d’une partie, l’Algérie, qui profite de la politique de la tension permanente, de la rupture installée dans le temps et n’a aucun intérêt, pour le moment, à envisager un autre avenir que celui de la fermeture et du langage guerrier.

Car en fin de compte s’impose une réalité politique à tous: Le régime algérien ne peut supporter d’avoir une relation normale, voire fraternelle avec son voisin marocain. Car cela suppose qu’il aura sacrifié son principal instrument de guerre contre le Maroc, le Polisario. Cela suppose aussi qu’il aura abandonné tous les mythes de superpuissance et domination qu’il a entretenus pendant des années pour assoir sa propre légitimité et consolider sa propre existence.

Pour beaucoup, la paix avec le Maroc signifie automatiquement une changement de régime en Algérie, l’apparition d’une nouvelle culture de gouvernement et la fin du mythe algérien basé sur l’arrogance et la domination.

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