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que va faire le Maroc ?

Le Maroc fait face à un manque d’eau quasi inédit. Face aux réserves du précieux liquide qui s’amenuisent au fur et à mesure, l’Exécutif, après avoir mobilisé  6 MMDH, multiplie les initiatives pour conjurer la grande soif et appelle les entreprises grosses consommatrices d’eau à faire preuve de sobriété. Un nouveau plan d’efficacité hydraulique est d’ailleurs dans le pipe.

Le Maroc a soif. Les apports en eau ont baissé de 85% en moyenne dans la totalité des bassins hydrauliques du royaume. C’est du jamais-vu ou presque. Dans certaines grandes villes, comme Marrakech, il ne resterait pas beaucoup de réserve de ce précieux liquide. Face à cette situation quasi-inédite, le gouvernement, qui multiplie les initiatives, n’est pas resté les bras croisés.

Depuis le mois de décembre dernier, l’exécutif a mis en place un plan d’urgence articulé sur trois niveaux. Il s’agit, notamment, de renforcer la mobilisation de l’eau à travers la recherche de capacités hydriques dans tout le Maroc par le biais de forages ainsi que l’amélioration des rendements de la denrée qui subit de nombreuses pertes dans la chaîne de distribution.

Concernant le troisième axe du plan de guerre contre le stress hydrique, il a été décidé de procéder à la mobilisation des eaux non conventionnelles à travers le dessalement et la réutilisation des eaux usées, à la mise en place de contrats de nappes pour mieux gérer de manière intégrée la ressource ainsi qu’à la sensibilisation des populations à travers des campagnes de communication et d’explication sur la situation hydrique actuelle du pays. «Nous avons aussi mis en place des mesures afin de réduire la consommation démesurée et le gaspillage d’eau. Nous allons également installer une autoroute de l’eau pour répondre aux problématiques majeures qui risquent de se profiler à l’avenir», a assuré Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau.

Approché par Les Inspirations Éco lors d’une rencontre à Casablanca, le ministre a fait savoir qu’une enveloppe de 6 milliards de dirhams a été débloquée cette année dans le cadre de cette opération. Il faut noter que la plupart de ces chantiers ne datent pas d’aujourd’hui. C’est le cas notamment du projet de l’autoroute de l’eau qui consiste en la construction d’un vaste ensemble de canaux artificiels qui devra permettre de transférer l’eau à partir des bassins excédentaires vers ceux déficitaires sur plusieurs centaines de kilomètres. A cela s’ajoute aussi le projet de dessalement de l’eau de mer de la région Casablanca-Settat qui sera lancée à la mi-2023.

Pour rappel, ce projet permettra la fourniture 200 millions de m3 d’eau par an, destinée à l’irrigation et à l’approvisionnement en eau potable dans les villes de Casablanca, Settat, Berrechid, Azemmour et El-Jadida. L’objectif étant de réduire la pression sur les eaux de surface dont les réserves ont drastiquement chuté à cause de la sécheresse. Le gouvernement veut aller plus loin et a décidé récemment de suspendre les subventions accordées à certaines cultures considérées comme trop consommatrices d’eau. Il s’agit, notamment, de celle de la pastèque et de l’avocat dont les superficies s’étendent sur 88.000 hectares.

Fini le gaspillage, place à la sobriété
Dans cette grande mobilisation, il est prévu le lancement de nouveaux chantiers et d’autres initiatives dans le cadre d’un partenariat public-privé allant dans le sens de faire d’importantes économies d’eau au Maroc. «De manière générale, notre objectif est de travailler avec l’ensemble des entreprises. Dans ce cadre-là, nous sommes en train de discuter avec le ministère de l’Industrie pour aboutir à une convention pour l’efficacité hydraulique au niveau de toutes les entreprises et les secteurs les plus consommateurs d’eau en particulier», a ajouté le ministre.

Certains professionnels n’ont pas attendu l’offensive du gouvernement pour devenir sobres. La Fédération nationale des associations des propriétaires et gérants des hammams traditionnels et des douches au Maroc a été la première, parmi les parties prenantes, à chercher des solutions appropriées à même de garantir la gestion et l’économie de l’eau, a récemment affirmé son président, Rabii Ouachi, au micro de «Le site Info». Au Maroc, l’usage irrationnel et le gaspillage d’eau est un vrai fléau. Il y aurait plus de 230.000 puits clandestins dans le pays.

Khadim Mbaye



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