ActualiteHespress

Qui pour succéder à Macron et contrer Le Pen ?

Dans la vie politique française d’aujourd’hui, c’est une des questions les plus imposantes. Emmanuel Macron dans l’impossibilité d’un troisième mandat, Marine Le Pen face à un boulevard vers L’Elysée? Une gauche éclatée politiquement façon puzzle malgré la nouvelle alliance (NUPES) et une droite à la recherche effrénée d’une nouveau leadership.

Dans leurs cénacles les plus secrets, les leaders de la droite républicaine doivent se mordre les doigts de déception et d’amertume. Jamais les conditions politiques du pays n’ont été aussi favorables pour un retour de la droite républicaine au pourvoir, mais jamais ce rêve n’a été aussi fugace et cette ambition aussi loin à réaliser.

En effet plusieurs facteurs montrent la disponibilité du pays à choisir un homme ou une femme de droite pour succéder à Emmanuel Macron, empêché par la constitution d’envisager un troisième mandat. Les sondages ne cessent de montrer que la France de 2023 est un pays qui vote majoritairement à droite et que la gauche, même si elle est active et vocale sur de nombreuses crises sociales, il lui faut un sacré miracle statistique et de compromis pour pourvoir provoquer le consensus indispensable à souder une majorité.

Les chefs de la droite républicaine doivent piaffer d’impatience car ils savent trois choses essentielles. La première est que malgré une illusion d’optique du moment qui décrit Marine Le Pen marchant avec certitude et confiance sur l’Elysée, il n’est pas certain que l’idée de confier les rênes du pouvoir en France à l’extrême-droite soit une aussi facile évidence. Talentueuse sans doute pour capter la colère des Français, lui donner une traduction politique et médiatique, Marine Le Pen peine toujours à convaincre qu’elle est à la tête d’un groupe politique capable d’arracher la confiance d’une majorité des Français et de gouverner demain la France.

La crise de la retraite dans laquelle se débat toujours le pays, a montré une opposition intelligente et opportuniste de la part de l’extrême droite, mais elle a aussi dévoilé ses nombreuses failles en mettant en lumière l’absence de profondeurs sociales et syndicales indispensables à toute conquête du pouvoir.

Le Parti de Marine Le Pen a été dans l’incapacité de descendre dans la rue pour manifester. Et. quand l’extrême droite a voulu le faire, c’est l’ultra droite dans sa version violente qui a choqué les Français et leur a rappelé de manière spectaculaire l’héritage politique de cette droite extrême et les risques majeurs à la porter au sommet de l’Etat.

La deuxième est que les leaders de cette droite républicaine perçoivent, dans le contexte actuel, qu’ils ont face à une gauche paralysée par la guerre des égos et la compétition des chapelles. Un affrontement politique et idéologique entre ceux qui se percevaient comme faisant partie de la gauche de gouvernement et la gauche de contestation a montré les limites d’une forme d’entente qui avait porté par deux fois (1981 et 1988) le socialiste François Mitterrand au pouvoir et imposé l’expérience de la cohabitation politique au président de droite de l’époque Jacques Chirac par le socialiste Lionel Jospin (de 1997 à 2002).

Le troisième facteur d’espoir de cette droite républicaine est l’incapacité du parti présidentiel Renaissance de produire un leadership capable de continuer le travail d’Emmanuel Macron ou lui succéder tout simplement.

La plupart des noms cités pour porter les couleurs de la Macronie en 2027 sont d’authentiques personnalités de la droite républicaine qui avaient fait le choix de délaisser leur famille politique d’origine pour répondre aux avances et au travail de séduction d’Emmanuel Macron.

Parmi ces noms qui brillent dans cette course à la reprise de témoin d’Emmanuel Macron, on trouve l’ancien premier ministre, Édouard Philippe, qui a créé un micro parti Horizons pour se préparer à cette bataille. On trouve aussi l’actuel ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui essaie actuellement de vendre à l’opinion française l’idée qu’il serait le seul rempart contre l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, quitte à lui emprunter quelques idées, quelques postures et quelques intonations de voix.

On trouve enfin Bruno Le Maire qui veut exploiter son rôle de grand argentier, déterminé et responsable, de la république pour se positionner à la fois comme une possible alternative à Marine Le Pen et comme l’incarnation de cette droite républicaine.

Au jour d’aujourd’hui, ce parti des républicains est dirigé par Éric Ciotti qui avait été élu récemment à la tête du parti à la condition expresse de ne pas se porter candidat à la présidentielle. Le seul nom qui ressort dans cette recherche effrénée de leadership de la droite républicaine est Laurent Wauquiez, actuel président du conseil de la région Auvergne Rhône-Alpes.

Le nom de Laurent Wauquiez, dont le charisme est discutable, est loin de susciter l’enthousiasme des foules, laissant le parti des républicains, déjà traumatisé par la douloureuse expérience des primaires, toujours à la recherche de l’homme ou de la femme providentielle capable de porter ses couleurs et de réaliser ses rêves de retourner un jour au pouvoir.

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page