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Rania Maadani, voix des immigrés devant la justice italienne

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Rania Maadani s’efforce d’impacter positivement la vie des immigrés et des réfugiés confrontés à des difficultés juridiques et sociales en Italie. De par son travail d’avocate, elle veille à protéger les droits de ce groupe et construire ainsi une société plus équitable.

Rania Maadani est née à Khénifra en 1989. À l’âge de deux ans, elle a immigré avec sa famille en Italie, pour s’installer à Vérone, où elle poursuit ses études primaires. A l’âge de 11 ans, elle est alors envoyée par ses parents chez sa grand-mère au Maroc, afin d’apprendre la langue arabe et de s’imprégner davantage de la culture marocaine. 

Après un an, elle retourne à Vérone où elle obtient son baccalauréat en 2008 pour intégrer l’université de la ville, où elle obtiendra, en 2014, un doctorat en droit. Elle a ensuite suivi une formation de deux ans et passé un examen de profession avec succès pour devenir la première avocate d’origine marocaine dans la ville de Vérone.

Une avocate connue et reconnue à Vérone 

«Je me suis spécialisée en droit pénal et je travaille également sur des dossiers de divorce conformément au droit marocain devant les tribunaux italiens, ainsi qu’en droit du travail et de l’immigration», confie-t-elle à Yabiladi. Selon elle, la première décision de divorce conformément à la loi marocaine a été rendue par le tribunal de Baldova en 2017, après quoi les tribunaux italiens ont commencé à rendre des décisions basées sur le Code marocain de la famille. «Le plus important est que les époux se mettent d’accord sur la garde des enfants et la pension alimentaire, et qu’un avocat puisse agir en leur nom. Six mois plus tard, le verdict est rendu et pourra être traduit et délivré au Maroc pour qu’il y soit également valable», détaille-t-elle. «Toutefois, en cas de désaccord, ils (les époux)ne peuvent pas divorcer selon la loi marocaine en Italie», explique-t-elle.

Rania travaille aussi principalement comme conseillère juridique.

«Mes clients sont pour la plupart des Marocains. Ils font appelle à moi parce que la communication est plus facile en termes de langue, d’idées et de traditions. Il n’y a pas de barrières entre nous. Dieu merci, je suis devenue bien connue et reconnue à Vérone. En 2022 j’ai ouvert un bureau à Milan et j’ai l’intention d’en ouvrir un autre à Rome.»

Rania Maadani

La Marocaine préside aussi l’Association des avocats étrangers exerçant en Italie, créée en 2022, ce qui reflète la confiance apportée par ses collègues, pour ses compétences et de son dévouement. L’association a pour objectif de «rassembler les avocats d’ascendance africaine, et les étrangers en général, inscrits au barreau italien», et «d’encourager la communication, dans la mesure où nous interagissons avec nos clients qui parlent la même langue que nous», et «également d’éduquer la société sur l’injustice ou l’inégalité subie par les étrangers», nous explique sa présidente. 

«Défendre les droits de l’Homme» et «veiller à l’application optimale du droit»

«L’un des dossiers sur lesquels je travaille actuellement est un dossier lié à un immigré marocain qui a été battu par la police en Italie. Maintenant, il y a une perquisition avec les policiers et c’est l’une des rares fois où des policiers sont arrêtés pour avoir agressé des étrangers. Le dossier est toujours devant le tribunal», confie Rania Maadani. «Notre profession nous impose de défendre les droits de l’Homme. Nous devons donc veiller à l’application optimale du droit», a-t-elle ajouté.

Pour son dévouement à son travail et au service des immigrés marocains en Italie, Rania a reçu une invitation du Palais royal marocain en 2019 pour assister aux célébrations de la Fête du Trône. «C’était une merveilleuse opportunité de rencontrer le Roi. Ce souvenir m’est cher», déclare-t-elle.

L’avocate ne manque pas, par ailleurs, d’évoquer certaines des difficultés que rencontrent les immigrés en Italie. 

«Il n’y a pas encore de bonnes idées sur les immigrés, mais avec le temps, ces idées commencent à changer, en particulier avec l’arrivée d’un certain nombre d’immigrés en Italie à des positions prestigieuses. Nos enfants vivront dans de meilleures conditions, par rapport à ce que nous vivions lorsque nous étions enfants. A l’époque, on ne trouvait qu’un seul élève marocain dans la classe et le reste étaient des Italiens. Maintenant il y a environ 40% d’étrangers dans une salle de classe.»

Rania Maadani

Quant à sa relation avec le Maroc, la Marocaine reconnait que ses vistes étaient moins fréquentes. «Dans le passé, je visitais rarement le Maroc, mais maintenant je m’assure de le visiter au moins deux fois par an», assure-t-elle.


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