ROOTS Rabat : Mise en exergue des axes de développement de l’industrie cinématographique panafricaine

lundi, 13 mars, 2023 à 18:14

Rabat – Les axes de développement de l’industrie cinématographique panafricaine ont été mis en exergue lors d’une conférence animée, lundi à Rabat, par le producteur, formateur, directeur et programmateur de festivals africains, Pedro Pimenta, dans le cadre de la première édition de ROOTS Rabat, un événement de promotion du savoir-faire du continent africain en matière d’industrie cinématographique.

Dans son intervention, M. Pimenta est revenu sur les moments clés de l’Histoire du cinéma panafricain, évoquant les faits marquants ayant mené à la naissance du panafricanisme aux Etats-Unis ainsi que “l’importance croissante” qu’il a eu pour l’indépendance des pays africains, menant à l’apparition du panafricanisme cinématographique en 1969.

“Malgré quelques années difficiles, le panafricanisme cinématographique a connu un développement extraordinaire”, a-t-il indiqué, soulignant le recensement de quelque 500 festivals de cinéma en Afrique.

Évoquant le rôle important du Manifeste de Niamey (1982), comme “document fondateur d’un cinéma engagé”, M. Pimenta a affirmé qu’il a eu une grande influence dans l’exploration des questions importantes du cinéma africain, notamment sur le plan de la “nationalisation des structures héritées de la période coloniale”.

“Dès les années 2000, beaucoup plus d’actions ont été menées dans l’esprit du panafricanisme, avec l’émergence de nombreuses formations dédiées au cinéma, de fonds de soutien aux cinémas nationaux et d’initiatives de cofinancement”, a-t-il fait savoir.

Après cette parenthèse historique, l’expert a partagé avec l’audience ses constats au sujet du panafricanisme, soulignant que ce dernier fait partie de “l’ADN” africain et qu’il est “à l’origine” des synergies animant l’industrie cinématographique du Continent.

En second lieu, il a mis l’accent sur la nécessité de travailler sur la dimension économique.

En sa qualité de consultant de l’UNESCO pour le rapport de 2021 intitulé “L’industrie du film en Afrique: tendances, défis et opportunités de croissance”, M. Pimenta a expliqué que le secteur du cinéma audiovisuel africain est en pleine “phase de restructuration” et que les gouvernements du Continent se penchent “sérieusement” sur cette industrie comme axe de développement.

“Ce n’est pas par hasard que les géants de la tech investissent autant en Afrique, ce serait dommage de ne pas pouvoir entrer dans cette mouvance pour avoir plus d’impact”, a-t-il souligné, invitant les professionnels à “se rapprocher du secteur financier”.

En plus de faire un état des lieux, M. Pimenta a poussé la réflexion en s’interrogeant sur les manières avec lesquelles les pays africains peuvent structurer les chaînes de valeurs liées à l’industrie cinématographique, afin que le Continent puisse “parler d’une seule voix”.

L’expert a aussi tenu a présenté ses propres recommandations pour faire avancer le secteur, en invitant les professionnels à “mieux se connaître”, indiquant que “les occasions comme ROOTS Rabat doivent nous pousser à mener cette réflexion”.

Dans son analyse, M. Pimenta a déploré le manque de données au sujet de l’industrie cinématographique et a appelé à établir “un système de fonctionnement facile à utiliser pour recueillir les données afin de s’approprier la RAW Data”, à développer des plans de financement personnalisés et à réfléchir à une “formation originale” pour les producteurs africains afin de répondre aux besoins de l’industrie.

Organisé du 12 au 16 mars, à l’initiative de la Fondation Hiba et avec le soutien du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, dans le cadre de “Rabat Capitale Africaine de la Culture en 2022”, la première édition de ROOTS Rabat est un événement de promotion du savoir-faire du continent africain favorisant la création de synergies et la coopération sud-sud qui participent à la pérennisation de l’industrie cinématographique africaine.

Continuer la lecture

Quitter la version mobile