« Une atteinte grave à la réputation » du Parlement européen, déplore le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni

Dans cette affaire, un juge belge enquête sur « le versement d’importantes sommes d’argent ou l’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d’influencer les décisions » de cette institution, a rappelé dimanche le parquet.

Six suspects ont été interpellés vendredi en Belgique, dont la vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili, l’ex-eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri et le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI) Luca Visentini, lui aussi Italien.

Quatre des six interpellés ont été inculpés et écroués ce dimanche, dont Kaili.

« C’est une atteinte très grave à la réputation » du Parlement européen, « une affaire honteuse et intolérable », a déploré Gentiloni lors d’une émission sur la Rai.

« Le Parlement européen a toujours été fer de lance en termes de droits, il n’a sans doute pas été doté de pouvoirs suffisants mais sur les principes il a toujours constitué un point de référence« , a-t-il souligné.

« S’il est confirmé que quelqu’un a reçu de l’argent pour chercher à influencer l’opinion du Parlement européen, je pense que ce sera vraiment une des affaires de corruption les plus dramatiques de ces dernières années », a ajouté le commissaire italien.

L’épouse et la fille de Pier-Antonio Panzeri ont aussi été arrêtées en Italie en vertu d’un mandat européen émis par le parquet belge, soupçonnées d’avoir connu et bénéficié des avantages financiers ou en nature perçus par l’ex eurodéputé. Elles ont été placées en résidence surveillée.

Selon des documents de justice belge accompagnant le mandat d’arrêt européen consultés par l’agence Ansa, Panzeri est soupçonné d’avoir usé de son influence au Parlement européen « au bénéfice du Qatar et du Maroc ».

L’affaire éclate en plein Mondial-2022 de football, alors que le pays organisateur doit déployer des efforts pour défendre sa réputation décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs.

Elle survient aussi à la veille d’une session plénière du Parlement européen à Strasbourg, où la relation entre l’UE et le Qatar devrait inévitablement resurgir dans les débats.

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