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Une grève générale réprimée dans le sang à Fès et l’ascension politique de Chabat

Le 14 décembre 1990, le Maroc connait une grève générale de 24 heures dans la fonction publique, les collectivités locales et le privé. Le débrayage est à l’appel de la Confédération démocratique du travail et l’Union générale des travailleurs du Maroc, les deux bras syndicaux respectivement de l’USFP et l’Istiqlal.

C’était la première action préparée conjointement par les deux formations. Elle intervient seulement une année après le mémorandum de réformes politiques et constitutionnelles signé entre le premier secrétaire de la Rose Abderrahim Bouabid et le secrétaire général de la Balance, M’Hamed Boucetta.

Le débrayage marque un tournant dans l’histoire du royaume. C’est en effet le dernier acte de contestation qui a connu un nombre important de morts, tombés sous les balles des forces de sécurité. Le premier bilan officiel des autorités faisait état de cinq morts et plus de cent blessés à Fès. Un chiffre revu à la hausse, quelques mois plus tard. Une commission d’enquête parlementaire conduite par l’ancien premier ministre Maâti Bouabid, alors secrétaire général de l’Union constitutionnelle (majorité), faisait état d’une quarantaine de décès.

Fin novembre 2005, les investigations menées par une équipe de l’Instance Equité et Réconciliation révélaient l’existence de 106 tombes des victimes de la grève du 14 décembre 1990, enterrées secrètement dans deux cimetières à Fès (Bab El Guissa et Boubker Ben Larbi).

L’ascension politique et sociale de Hamid Chabat

Plusieurs décennies se sont écoulées, il semble pourtant encore prématuré d’avancer avec certitude le chiffre exact des personnes tombées sous les balles des forces de l’ordre lors de cette journée du 14 décembre, particulièrement à Fès. Une des zones d’ombres dans le Maroc des années de plomb que l’IER n’a pu être totalement élucidé. Et il en est de même pour la CCDH et l’actuel CNDH auquel incombe la responsabilité de poursuivre les recherches de l’instance de feu Driss Benzekri.

C’est dans la capitale spirituelle que s’était cristallisée la confrontation entre les forces de l’ordre et les manifestants, conduits à l’époque par un jeune militant de l’UGTM et de la Balance, un certain Hamid Chabat. Depuis, l’ancien ouvrier d’une usine de montage de moto a connu une ascension fulgurante.

Après avoir disparu, pendant quelques mois de Fès, il est acquitté par la justice et revient avec force sur la scène politique locale. D’abord en prenant les rennes de la section fassie de l’UGTM et comme l’appétit vient en mangeant, l’horizon de ses ambitions s’élargi. Le modeste ouvrier cumule les titres jusqu’à accéder, en septembre 2012, au secrétariat général de l’Istiqlal.


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