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Une ONG sahraouie demande l’ouverture d’une enquête internationale sur les crimes du Polisario

Après la reconnaissance officielle, le 12 octobre, de la direction du Polisario de violations commises par ses milices sur la population des camps des Tindouf, une ONG sahraouie demande une investigation internationale sur ces crimes. «Nous sollicitons la participation à l’enquête de médecins légistes internationaux lors de l’exhumation des fosses communes et des corps des victimes, sous la protection et la sécurité du pays hôte, l’Algérie», indique dans des déclarations à Yabiladi Messoud Ramdane, président de l’Association Sahraouie de Défense des Droits de l’Homme (ASADEH).

«Un communiqué ne peut tourner facilement la page de décennies d’exactions. C’est un long processus qui nécessite de mettre la lumière sur toutes les identités des victimes et non pas uniquement celles de la prison d’Errachid, comme le souhaite le Polisario. L’enquête internationale doit couvrir les victimes des autres bagnes et fosses communes, depuis 1973 jusqu’à nos jours», précise-t-il. Ramdane appelle aussi à ne pas oublier dans les investigations «les étrangers, notamment les Espagnols originaires des Iles Canaries» ayant souffert d’attentats terroristes revendiqués par le mouvement séparatiste dans les années 70 et 80 du siècle dernier.

Intégrer la reconnaissance dans les poursuites contre Brahim Ghali en Espagne

Le président de l’ASADEH affirme que le communiqué de la direction du Polisario, du 12 octobre qui porte la signature de Brahim Ghali, constitue une preuve et un aveu de sa responsabilité dans la commission de violations des droits de l’Homme. «Aussi, nous sollicitons la cour suprême en Espagne pour prendre en considération cette reconnaissance dans la plainte que notre association a déposée contre le chef du Polisario pour génocide, détentions arbitraires et disparitions forcées».

Et de rappeler, dans ses déclarations à Yabiladi, que Manuel Ollé, l’avocat espagnol de Brahim Ghali, avait affirmé devant la presse internationale le 1er juin 2021 lors de la comparution de son client par visioconférence devant un juge du tribunal de l’Audience Nationale, que le chef du Polisario «n’a commis aucun crime. Ces plaintes répondent à un agenda politique visant à saper la crédibilité du peuple sahraoui». 

Messoud Ramdane estime le nombre des victimes du Polisario à 357 survivants torturés, environ 100 disparus et 189 tués. Sur la même longueur d’onde que Bachir Dkihl, ancien fondateur du Polisario, et du Mauritanien Mohamed Val El Ghadi Ekkah, le président de l’ASADEH pointe aussi «la responsabilité du pouvoir algérien qui a couvert pendant des décennies ces crimes».

La «réparation» initiée par le Polisario propose d’accorder une indemnité équivalente à environ 3.000 dirhams par mois pendant seulement une année pour chaque victime ou ses ayants droits. En échange de cette somme, les personnes intéressées doivent signer un document de «réconciliation» dans lequel, elles s’engagent à s’abstenir de porter leurs dossiers devant la justice internationale. Une condition afin d’éviter que n’essaiment des plaintes contre l’Algérie devant les tribunaux européens et que sa responsabilité ne fasse l’objet de condamnations des instances des Nations unies.  

Pour rappel, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, basé à Genève, avait épinglé l’Algérie en juin 2022, pour sa responsabilité dans les actes de torture et mauvais traitements infligés en 2014 par les milices du Polisario sur le territoire algérien, à M’Rabih Ahmed Mahmoud, un opposant qui vit actuellement au Maroc.


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