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Une pluie intense est plus que nécessaire, et l’épuisement des nappes doit cesser (écologiste)

En cette période de sécheresse que traverse le Royaume, tous les Marocains prient pour que la pluie tombe et soulage le stress hydrique que nous traversons, et sauver ainsi la campagne agricole 2023.

Pour qu’une campagne agricole soit bien menée, on compte deux périodes très importantes de son cycle, nous confie Mohamed Benata, Ingénieur Agronome, Docteur en Géographie, Président de l’Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental (ESCO), Coordinateur de l’ECOLOPLATFORME du Maroc du Nord (ECOLOMAN).

Il s’agit du premier cycle de pluie qui devrait normalement tomber en octobre novembre, jusqu’à fin décembre, puis celle du printemps pour finaliser la campagne agricole.

« On a besoin en moyenne 500 à 600 millimètres par an qu’on divise par deux. Nous avons besoin de 50 % des précipitations immédiatement, puis l’autre moitié au printemps pour pouvoir sauver cette campagne agricole », nous confie l’expert qui précise que malgré les quelques précipitations observées récemment, on est très en retard de l’objectif escompté, demandant ainsi à Dieu de nous irriguer en cette fin de mois de novembre et décembre.

Par ailleurs, le gros problème qu’a tenu à soulever l’écologiste Benata, c’est le gaspillage de nos ressources hydriques observées ces dernières années.

« On a malheureusement mal géré nos ressources hydriques, que ce soit au niveau des barrages, qui sont presque vides (taux de remplissage ce vendredi à 34,6 %), ou encore au niveau des nappes phréatiques. Aussi, le problème majeur à mon sens, c’est l’excès de consommation de notre nappe phréatique, le stock stratégique qui permet aux Hommes et aux animaux de boire et de vivre. Mais il y a eu une exagération, qui a laissé place à l’anarchie, notamment dans le creusement des puits », a-t-il souligné.

En effet, l’écologiste Benata revient sur la déclaration du ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, qui a confié devant la Chambre des conseillers en juillet que 91 % des puits construits sur le plan national sont clandestins.

« C’est-à-dire que n’importe quelle personne disposant de moyens financiers peut creuser un puits, installer des photovoltaïques et commencer à pomper l’eau en masse. Et du coup, on a commencé à pomper de l’eau, qui ne devait pas servir normalement pour l’agriculture, mais qui devait être préservée en tant que stock stratégique en cas de sécheresse, comme ce que nous vivons actuellement », a-t-il déploré.

L’autre problématique soulevée par Mohamed Benata est l’insouciance des citoyens de la situation critique que nous traversons actuellement.

« Le citoyen lambda n’est pas encore suffisamment conscient de l’ampleur de la crise et continue à consommer l’eau comme s’il y en avait en grande quantité, alors que notre pays traverse un stress hydrique sans précédent. Les habitudes doivent absolument changer, si nous voulons préserver le peu d’eau qu’il nous reste actuellement en réserve. D’ailleurs, nous commençons déjà à observer des coupures dans plusieurs grandes villes du Maroc. Qu’attendons-nous de plus pour réagir ? », a-t-il conclu.

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