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 »L’immigration arabo-méditerranéenne au Canada, entre la fiction et le réel », nouvel ouvrage de Fayrouz Fawzi

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Hibapress / Communiqué

«L’immigration arabo-méditerranéenne au Canada, entre la fiction et le réel», tel est
l’intitulé du nouvel ouvrage de Fayrouz Fawzi qui vient de paraître aux éditions La Croisée
des Chemins. Fruit de plusieurs années de recherches et de réflexions, ce livre de 320 pages
aborde l’immigration arabo-musulmane au Canada dans ses multiples facettes. «Il nous a
semblé déterminant de mener une réflexion sur le sujet de l’immigration comme mode
d’articulation entre la matière littéraire et la représentation du monde social. La mise en
fiction du processus de l’immigration semble constituer un matériau original. C’est ainsi que
nous avons choisi des écrivains arabo-méditerranéens issus de l’immigration qui racontent
la réalité et l’imaginaire d’un pays, qui cherchent à sensibiliser le lecteur à des réalités
sociales en véhiculant implicitement des messages à travers le traitement littéraire des
personnages immigrés. Ils dressent des passerelles entre le passé et le présent», explique
l’éditeur à propos du choix de la thématique. Et de souligner que «l’écrivain migrant, tout
comme les personnages qu’il invente, se construit grâce aux différents mouvements et
déplacements qu’il effectue. Par moments, il pleure la déchirure et dénonce la violence du
milieu d’origine et le rejet du milieu d’accueil. Le romancier soulève des questions inédites
auxquelles il essaiera de découvrir sa propre identité. Son intégration suppose-t-elle
l’effacement de sa propre personnalité, de son caractère, de ses valeurs ?».
Il faut dire que ce livre met en lumière la complexité des questions posées par l’intégration,
la quête identitaire évoquant la violence symbolique des discours d’infériorisation, de
stigmatisation et de disqualification collective qui touchent les immigrés arabo-
méditerranéens et leurs descendants au Québec. L’auteure utilise ainsi la littérature, dite de
l’immigration, pour la lier au réel et aux enquêtes terrain. Un exercice aussi intéressant
qu’instructif. Représentations, imaginaires, identités, intégration… plusieurs thèmes sont
disséqués dans cet essai édité en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à
l’étranger (CCME). «Il est naïf de croire que le rôle de la littérature est un rôle passif, se
limitant à renvoyer à la réalité sa propre image. L’influence entre la littérature et la réalité est mutuelle. En fait, le personnage ou l’auteur migrant se définit d’abord autour d’une
conscience, en fonction de représentations de soi et à partir de pressions culturelles qui
viennent à la fois du milieu dans lequel il est né et de celui dans lequel il vit. Puis, par les
valeurs, les croyances, les connaissances et les expériences particulières qu’il a vécues et
qu’il vit dans son pays d’origine et dans son pays d’accueil», lit-on dans l’introduction de
l’auteure. Et d’ajouter : «Ces dernières font partie intégrante de son identité ; elles lui
donnent un sens et il les revendique pour lui-même. C’est avec l’ensemble de ces aspects
qu’il participe à la nouvelle collectivité qui est désormais la sienne. Cette convergence de
cultures donne naissance, chez lui, à une identité interculturelle, c’est-à-dire à
l’appropriation de la langue et de la culture de sa nouvelle patrie […]».
Pour l’écrivaine, cet exil constitue «une occasion d’effectuer un retour sur soi pour certains
immigrants, qui se figeaient dans leur identité d’origine et refusaient la communication avec
le milieu d’accueil, là où d’autres évoluaient dans leur manière de penser et d’écrire.
Certains, encore, se limitaient à cultiver une littérature de la nostalgie reproduisant les
formes du passé. En ce sens, la société d’accueil devient un espace de redéfinition du sujet
social et historique, un espace de fréquentation de l’histoire de l’Autre et un condensé d’une
tranche de vie».


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