L’Afrique du Sud placée sur la liste grise du GAFI

L’Afrique du Sud a été inscrite, vendredi, sur la liste grise des pays dont les lois sont peu conformes aux normes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a annoncé le Groupe d’action financière (GAFI).

Cette décision qui a été prise lors de l’Assemblée Générale du GAFI, tenue du 20 au 24 février à Paris, place l’Afrique du Sud sur la liste grise en compagnie de pays tels que la Syrie, Haïti, le Yémen et le Mozambique, a indiqué le GAFI dans un communiqué.

Il a précisé que davantage d’efforts doivent être déployés pour améliorer la conformité des lois sud-africaines, notamment en matière des enquêtes et des poursuites pour blanchiment d’argent, ainsi que la saisie des avoirs.

La décision de cette institution de surveillance financière internationale était prévisible par les autorités sud-africaines, le ministre des Finances Enoch Godongwana ayant déclaré cette semaine que le pays devrait être « préparé à la possibilité » d’être placé sur la redoutable liste.

Les conséquences de cette dégradation seraient, en effet, lourdes pour l’économie du pays, déjà embourbée dans un ralentissement économique qui dure depuis plusieurs années.

Ainsi, le coût des affaires en Afrique du Sud devrait augmenter, entraînant une baisse des investissements étrangers. Les Sud-africains peuvent également trouver plus onéreux d’envoyer des fonds à l’étranger et d’effectuer des transactions avec des banques internationales.

Le groupe bancaire sud-africain Standard Bank a récemment mis en garde que cette décision risque d’exclure l’Afrique du Sud du système financier mondial. « Le fait d’être signalé par le GAFI conduirait certainement à l’inscription de l’Afrique du Sud sur la liste noire du Royaume-Uni et de l’Union européenne (UE), ce qui expulserait le pays du système financier mondial », a déclaré le directeur général du Groupe, Sim Tshabalala.

Cette décision, explique-t-il, portera inéluctablement atteinte à la réputation du pays et pourrait également entraîner des sorties de capitaux et de devises, rendre les emprunts plus chers et revoir à la hausse les coûts des transactions, de gestion administrative et de financement des banques.

« La monnaie locale, le Rand, va s’affaiblir, l’inflation va monter en flèche et les taux d’intérêt vont augmenter. Il sera ainsi plus cher d’acheter de la nourriture, de payer l’essence et de se procurer une maison ou une voiture », a mis en garde M. Tshabalala, notant que le pays ne peut pas se permettre cette situation.

Avec MAP


Continuer la lecture

Quitter la version mobile