le dispositif marocain se précise

Par Kenza El Rhana 

Le marché de l’automobile marocain a connu une belle relance en 2022, mais cela n’a malheureusement pas été suffisant pour influencer le marché de l’hybride ou de l’électrique. Avec une augmentation timide des parts de marché pour atteindre les 3,2 %, le Maroc est bien loin des 26 % de ses voisins européens et la mobilité verte peine à devenir une réalité. Et pour cause, les équipements et notamment les bornes de recharge pour véhicules électriques se font rares dans le pays. Pour remédier à cette situation, les projets se multiplient et différents partenariats voient le jour. 

Mercredi 25 janvier, une conférence au Terminal Audi de Rabat réunit constructeurs automobiles et distributeurs de bornes de recharges pour discuter de la place de la mobilité électrique au Maroc et annoncer le lancement du partenariat entre Audi Maroc et le leader mondial des équipements de recharges électriques, Wallbox. L’occasion de revenir sur les transformations qui attendent le secteur et les différents acteurs qui influencent ces nouvelles dynamiques.

Les performances commerciales des véhicules propres ont connu une augmentation de 145 %, passant de 1886 véhicules vendues en 2019 à 4196 en 2021, et 267 d’entre eux  étaient électriques. D’après Adil Bennani, président de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), la demande d’hybride rechargeable montre “l’acceptation grandissante” des consommateurs marocains face à ce type de produits automobiles. La Citroën Ami, modèle fabriqué dans les usines de Kénitra, reste le modèle le plus vendu, mais l’entrée sur le marché de nouveaux modèles abordables, à partir de 200 000 DH, devraient apparaître dans les prochains mois.

Rendre l’électrique accessible 

Pour faciliter l’adoption de ce nouveau modèle de consommation, il est nécessaire de pallier l’insuffisance des bornes de recharges à travers les routes marocaines. Avec 80 bornes présentes sur le territoire, Adil Bennani, déclare qu’un tiers serait non-opérationnel avec une présence limitée à l’axe Tanger-Marrakech et il serait rare de trouver une station-service équipée de bornes de recharge électrique.

Avec une autonomie allant de 75 à 200 km, le dispositif actuel ne permet pas aux automobilistes qui voudraient se tourner vers l’électrique de quitter le paysage urbain sereinement.

Constructeurs et distributeurs main dans la main 

Un premier accord de distribution entre Wallbox et VITAL Auto Parts pour la commercialisation de bornes de recharges destinées aux véhicules électriques et hybrides rechargeables, devrait faciliter la transition des automobilistes marocains vers la mobilité électrique et leur permettre d’avoir accès aux meilleures solutions de recharges.

En développant un réseau de points de charge intelligent à Casablanca et Rabat, la division “VITAL ENERGY Maroc” s’inscrit dans la mise en place d’une infrastructure nationale propice au lancement de ces nouvelles énergies dans le secteur automobile marocain. Dynamique renforcée par le partenariat signé avec la Centrale Automobile Chérifienne (C.A.C), concernant plus particulièrement les véhicules électriques de la marque Audi.

En offrant une borne de recharge Wallbox à chaque nouvel acquéreur d’un véhicule 100 % électrique Audi, la marque aux anneaux et Vital Energy s’engagent ainsi à augmenter le nombre de stations de recharge au Maroc, en installant dès 2023 une cinquantaine de bornes de recharges Wallbox dans les lieux publics ou semi-publics.

De premiers concurrents 

Le renforcement des équipements de recharge est un marché qui attire de plus en plus d’investisseurs nationaux et étrangers. Le groupe AKWA, à travers sa filiale Africamobility, lance son propre réseau de bornes de recharge rapide, baptisé FASTVOLT, qui devrait être présent sur l’ensemble de l’axe Tanger-Agadir. En collaboration avec l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), ces nouvelles bornes 100 % marocaines de 50 Kw, promettent 80 % d’autonomie en moins de 30 minutes. La holding marocaine se dit ainsi vouloir “développer la mobilité électrique et écoresponsable au Maroc et en Afrique”.

Le géant américain de la construction automobile électrique TESLA a également choisi d’installer, fin 2021, ses deux premières stations “superchargeurs” africaines à Casablanca et Tanger. Première étape d’une possible implantation plus importante dans le Royaume.

Une multiplication des acteurs qui ne peut vouloir dire qu’une chose : l’expansion de la mobilité électrique à travers le pays n’en est qu’à ses débuts.


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