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L’histoire d’un concept d’actualité (VIDEO)

Pour bien comprendre cette démarche qu’est la Responsabilité sociale et environnementale des entreprise, il faut remonter dans l’histoire, notamment au siècle dernier.

«Au niveau international, ce sont d’abord les États qui ont été interpellés sur des questions qui se sont
posées», indique le docteur Tariq Essaid, président du salon Préventica, invité du Cercle des ECO (Horizon press) pour le thème « Comment valoriser son impact social et environnemental? ».

Le débat a vu la participation de deux autres invités de marque: Nabila Tbeur, chargée du Programme Act4Community du Groupe OCP, et Saad Alami, secrétaire général d’Axa Services Maroc.

Pour revenir aux origines du concept, le Dr Essaid a rappelé, dans une intervention très riche, que les Droits de l’Homme ont commencé en 1948 avec la Déclaration y afférente, puis les Pactes sont venus s’ajouter. Dans un deuxième temps, il y a eu les Droits de la Femme, les Droits de l’Enfant et les Droits des Handicapés. C’est-à-dire
qu’il y a eu tout un courant des Droits de l’Homme qui s’est développé tout au long du 20e siècle, et qui continue encore.

Le consommateur a été repris par le Codex Alimentaris en 1963 entre l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et la FAO (Fonds alimentaire mondial). Les Droits des Travailleurs ont été institués par l’OIT (Organisation
internationale du Travail) depuis 1919, et ils ont évolué par des conventions et des recommandations. À ce propos, l’année 1998 a été une année phare parce qu’il y eu la publication des principes fondamentaux au travail, parmi lesquels il y a ceux de ne pas faire travailler l’enfant, de ne pas faire du travail forcé, de ne pas pratiquer la discrimination au travail et de permettre aux personnes de travailler en s’associant dans des conventions collectives…

D’autres volets ont été discutés, dont celui de l’environnement pour lequel le Meadows a publié, à la fin des années 1960, un rapport recommandant de s’occuper des ressources naturelles, faute de quoi elles risqueraient de tarir, puis de disparaître. Donc là, la question de l’environnement a été soulevée par le biais de la recherche et de Think tanks au niveau du Club de Rome.

C’est dans cette mouvance que les ONG de défense de l’environnement ont vu le jour. Les États ont pris le relais de ce mouvement à travers les Sommets de la Terre en 1962, 1972, 1982… D’ailleurs, ce sont en quelque sorte ces Sommets de la Terre qui se sont transformés en ce qui est communément appelé aujourd’hui COP, c’est-à-dire Conférence des parties à la Convention-cadre des nations Unies sur le changement climatique, dont
la première édition s’est tenue à Berlin en 1995.

Comme nous allons le voir après, vingt ans plus tard, c’est-à-dire en septembre 2015, un phénomène mondial va changer la donne dans la marche du monde, y compris dans celle des entreprises, notamment en matière de
développement durable et, bien entendu aussi, de RSE.

Démarrage officiel de la RSE en 2000
Mais auparavant, c’est-à-dire trois ans exactement avant l’an 2000, donc en 1997, il y a eu une photo – qui a largement circulé – montrant un enfant pakistanais en train de coudre un ballon. Ce qui a braqué les regards sur les entreprises et, notamment, sur les multinationales qui étaient considérées comme des États dans les États, mais non soumises à la mouvance mondiale. En 2000, Koffi Annan, secrétaire général de l’ONU, publie le Pacte mondial, plus connu sous l’appellation Global Compact, qui est une charte composée de 10 dispositions, dont quatre sont relatives aux Droits de l’Homme et les six autres au Travail décent, qui doit être incarné, et à
l’Environnement, qui doit être préservé.

Ces dix éléments ont fait l’objet de la SA 8000 qui est une norme sociale. Ils ont également jeté les bases de la RSE, puisque Koffi Annan et son équipe ont transformé ces éléments en une Charte et ont invité les multinationales à la signer. «La CGEM en est également signataire.

D’ailleurs, c’est à partir de là qu’elle a commencé à faire de la sensibilisation et a fini par créer son label qui reprend les mêmes items que la Charte de l’ONU», signale le Dr Essaid. Ce n’est pas tout, puisqu’après avoir imposé aux entreprises de s’impliquer dans la RSE, l’ONU a pensé aux structures qui les financent et au marché des capitaux. Et c’est en 2003 que l’ESG, le reporting RSE des structures de financement, a vu le jour. Il s’agit précisément d’un sigle international utilisé par la communauté financière pour désigner les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) qui constituent généralement les trois piliers de l’analyse extra-financière.

Ces critères sont pris en compte dans la gestion socialement responsable, et ils permettent d’évaluer l’exercice de la responsabilité des entreprises vis-à-vis de l’environnement et de leurs parties prenantes (salariés, partenaires, sous-traitants et
clients). Il s’agit donc d’un reporting qui est aujourd’hui exigé par les marchés de capitaux. C’est à dire que les entreprises qui veulent emprunter doivent être en conformité avec ces critères. Il y a un troisième type de reporting, qui est le plus connu. Il s’agit du GRI (Global reporting initiative), institué en 1997, suite à la marée
noire de l’Exxon Valdez qui s’est produite dans le Prince William Sound, en Alaska, le 24 mars 1989. Huit ans après cette catastrophe, le CERES (Coalition pour les économies environnementalement responsables) et l’Institut Tellus ont créé – avec l’implication du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) – le GRI.

Lequel est un organisme de normalisation, indépendant au niveau international, qui a trait à la performance en développement durable d’entreprises et d’organisations, gouvernementales ou non, ainsi qu’à
la divulgation d’informations.

Virage vers les ODD en 2015
L’histoire de la RSE, qui est intimement liée à celle des ODD (Objectifs de développement durable) ne s’arrête pas là. Puisque, comme évoqué plus haut, le 25 septembre 2015 est une date phare à retenir. C’est ce jour là que 193 pays ont adopté à l’ONU le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui définit 17 objectifs de développement durable qu’il faut atteindre à cette date pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous. Depuis, les 17 items des ODD remplacent les 10 items du Global Compact. Et c’est sur cette nouvelle base que tout le monde s’aligne en matière de développement durable. Les États, à travers leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN) pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de la planète à 2% voire 1,5% à l’horizon 2100, conformément à l’Accord de Paris signé également en 2015 lors de la COP21. Et les entreprises, à travers leurs actions de décarbonation et de RSE.




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