La justice brésilienne entame le procès des partisans de la « tentative de coup d’Etat »

Le 8 janvier, huit jours après l’investiture de Luiz Inácio Lula da Silva (gauche) en tant que président, des milliers de personnes ont pris d’assaut les sièges de la Présidence, du Congrès et de la Cour suprême, exigeant une intervention des forces armées pour renverser le leader progressiste, vainqueur des présidentielles d’octobre dernier aux dépens de Jair Bolsonaro (droite) qui briguait un nouveau mandat.

Le procès sur la recevabilité des charges qui a débuté mardi se déroule virtuellement sur la plateforme numérique de la Cour suprême, dans laquelle les accusations et les défenses ont été publiées. Les juges ont jusqu’à minuit lundi prochain pour argumenter et rendre une sentence.

Le magistrat en charge de l’affaire, Alexandre de Moraes, a décidé d’accepter les charges retenues contre les 100 premiers accusés et a été soutenu par son collègue José Dias Toffoli. Huit autres juges doivent encore s’exprimer.

Les accusations présentées par le Parquet général comprennent une longue liste de délits, dont « l’abolition violente de l’État de droit démocratique », « dommages qualifiés », « association illicite » et « incitation au crime », tous relevant du Code pénal.

Les cas de ces cent premiers accusés seront analysés un par un et individuellement, puisque la loi brésilienne ne prévoit pas la « responsabilité collective ».

Le jour de la tentative de coup d’État, 2.151 personnes avaient été arrêtées, dont quelque 300 sont toujours en prison, les autres répondant aux accusations en liberté et sous de strictes mesures préventives.

Alors que la Cour suprême se penche sur l’analyse des cent premières plaintes, la Police fédérale, qui poursuit les investigations sur cette « atteinte à la démocratie », est descendue dans les rues de huit Etats du pays à la recherche d’autres suspects.

Selon la police, il s’agit d’exécuter 16 mandats d’arrêt et 22 ordres de perquisition dans des résidences et des bureaux situés dans les États de Goiás, Minas Gerais, Mato Grosso, Pará, Paraná, Rio de Janeiro, Sao Paulo et le District fédéral de Brasilia.

Au moins 13 des 16 suspects ont été localisés et arrêtés et les trois autres ont été déclarés « fugitifs ».

Parmi les détenus figurent au moins deux militaires : le lieutenant-colonel (Force de l’air), Vieira Magalhães et le colonel de la police militaire Benito Franco.

L’opposition de droite, pour sa part, presse le Parlement pour la mise en place d’une commission mixte (députés et sénateurs) qui va enquêter sur les événements du 8 janvier.


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