ouverture du forum sur la réduction des coûts de transferts de fonds de la diaspora africaine

Coprésidé par le Maroc et le Togo, le forum, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’agenda 2021-2031 sur “les racines africaines et la diaspora africaine”, vise à mener une réflexion d’ensemble sur les leviers et mesures à même de soutenir la dynamique des flux de transferts de fonds de la diaspora africaine tout en accélérant les efforts de réduction des coûts associés, pour s’aligner sur les Objectifs de développement durable de 2030 (ODD) et l’objectif 20 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, à savoir rendre les envois de fonds plus rapides, plus sûrs et moins coûteux et favoriser l’inclusion financière des migrants.

Afin de parvenir à des solutions pratiques, les sessions de cet évènement se focaliseront sur la proposition de nouveaux modèles et canaux innovants, digitaux et inclusifs et la mise en place d’infrastructures adéquates et de cadres réglementaires favorables, ainsi que la mise en place d’une cartographie au sein de la diaspora africaine dans le monde, y compris dans les compétences, de manière à optimiser et renforcer son implication dans le développement socio-économique de leurs pays d’origine.

Les participants s’attelleront également à l’étude de la mise en place d’une plateforme e-business qui permettra de mettre en lien la diaspora africaine avec les investisseurs/porteurs de projets et créer un effet d’émulation en capitalisant sur les success-stories des migrants africains. L’objectif est de canaliser les flux financiers des diasporas vers l’économie formelle et faire appel à l’expertise des ressortissants africains pour élaborer des modèles d’implication financière innovants.

“Ce forum marque la transition d’un discours politique et diplomatique vers une approche plus pragmatique”, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita à l’ouverture des travaux de cet évènement de deux jours, soulignant la nécessité de “gérer de façon concrète et tangible les questions liées au transfert de fonds de la diaspora”.

La diaspora africaine forme aujourd’hui la 6e région du continent avec une population totale de plus de 150 millions d’individus en 2021, avec des transferts de fonds vers le continent qui n’ont cessé d’augmenter pour atteindre les 95,6 milliards de dollars en 2021, dont 10 milliards au Maroc, a poursuivi le ministre, notant que cette diaspora n’est pas seulement un pourvoyeur de fonds, mais aussi de stabilité économique dans le continent, dont la contribution dépasse l’aide publique au développement et les IDE.

Bourita a déploré les coûts de ces transferts, “les plus chers au monde”, précisant que les frais moyens s’élèvent à près 8 % pour l’Afrique subsaharienne, contre 6 % dans le monde, soit près du triple du pourcentage ciblé par le dixième objectif du développement durable 2030.

Cela fait de cette problématique “un sujet fondamental” et “une priorité pour le continent”, a-t-il fait savoir, appelant à traduire les débats et la volonté politique en politique volontariste, à travers la réflexion sur des mesures pragmatiques concernant les outils technologiques, à l’instar du digital, la mise en place d’un cadre juridique cohérent et la mise en place d’un environnement propice à la concurrence entre les prestataires.

(avec MAP)

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