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une histoire de Rocky Balboa et de symboles

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Dans une tentative de rétrospective, The Athletic affirme d’ores et déjà que cette Coupe du monde 2022 est « la plus réussie pour les nations africaines ». Le site spécialisé met notamment en avant les performances des équipes du continent comme le Cameroun et la Tunisie, qui ont battu respectivement le Brésil et la France lors du premier tour.

Le site souligne également les performances d’un Sénégal éliminé en huitièmes de finale malgré la maîtrise tactique de son sélectionneur Aliou Cissé (et en dépit de l’absence de son élément clé Sadio Mané). Le beau jeu du Ghana qui s’est défait de la Corée du Sud mais a buté face à l’Uruguay et au Portugal est également mis en avant.

Michael Cox, spécialiste de la tactique et auteur de cet article, rappelle également que pour la première fois de l’histoire de la Coupe du monde, cinq entraîneurs locaux étaient à la tête des équipes du continent. Et ce à un moment où l’internationalisation du jeu a permis d’intégrer des talents binationaux au sein des sélections africaines. Le Maroc est justement un symbole de cette nouvelle symbiose, selon l’auteur de l’article. Ce dernier affirme même que le parcours des Lions de l’Atlas lors de ce Mondial renforce davantage la crédibilité du continent en vue d’accueillir une Coupe du monde après celle organisée par l’Afrique du Sud en 2010.

Il défend aussi l’idée selon laquelle l’Afrique devrait se voir accorder davantage de place en Coupe du monde, sachant que les qualifications africaines pour le Mondial sont parmi les plus difficiles. Michael Cox rappelle ainsi que les participations de l’Egypte, vice-championne d’Afrique, et de l’Algérie, championne d’Afrique 2019, se sont jouées à des détails… Il espère également que la présence de neuf équipes du continent lors du Mondial 2026 (qui verra la participation de 48 équipes) permettra de mettre davantage en valeur le football continental.

« Lorsque vous voyez Rocky, vous avez envie de le soutenir et je pense que nous (le Maroc, ndlr) sommes le Rocky de cette Coupe du monde. Je pense maintenant que le monde entier soutient le Maroc ». Ces mots prononcés par l’entraîneur marocain Walid Regragui à l’issue du quart de finale Maroc-Portugal ont eu un écho particulier au sein de la presse anglaise. Au point que The Athletic demande au monde d’avoir « une pensée pour la France, cette équipe que tout le monde veut voir perdre lors des demi-finales »


« Les champions en titre sont clairement favoris pour se qualifier en finale. Mais en tant que spectateur neutre, comment ne pourriez-vous pas soutenir le Maroc (…) le ‘Rocky’ de cette Coupe du monde ? (…) Le Portugal, l’Espagne et la Belgique se sont tous inclinés face au Maroc et même d’autres demi-finalistes (la Croatie, ndlr), ont fait match nul 0-0 lors de leur premier match de ce tournoi. Ce ne sont pas que les neutres qui soutiendront le Maroc (…). En tant que première nation africaine à atteindre une demi-finale de Coupe du monde, c’est le monde entier et le monde arabe qui est derrière eux », peut-on lire dans les colonnes de The Athletic.

Pour le site spécialisé, la France devra puiser dans ses ressources mentales pour se qualifier face à une équipe du Maroc évoluant quasiment à domicile sachant que la pression est du côté des doubles champions du monde qui auront à cœur de défendre leur titre acquis en 2018.

La réaction la plus touchante reste sans doute celle de la journaliste de The Athletic Mina Ibrahim pour qui le parcours du Maroc a « redéfini ce que le football signifie pour un Africain musulman ». La journaliste affirme se reconnaître dans les gestes adoptés par les Lions de l’Atlas sur le terrain. Comme lorsqu’ils se prosternent sur le terrain. Ou lorsque Zakaria Aboukhlal effectue une « doua » avant d’entrer sur le terrain. Ou encore lorsque des joueurs vont embrasser leur mère. « Voir des joueurs ayant une plus grande carrière que la mienne faire ces gestes me rend humble et montre à quel point la foi nous rend humbles », écrit la journaliste.

Bono et la VAR,  une histoire

Symboles toujours, The Guardian a choisi de se pencher sur le lien étrange unissant le gardien de l’équipe nationale Yassine Bounou et la VAR. S’il est désormais connu comme étant le titulaire indiscutable dans les buts de son club du FC Séville, son histoire du côté du Sud de l’Espagne n’a pas été un long fleuve tranquille.

Arrivé en début de saison 2019 avec le statut de numéro 2 au poste de gardien de but, Bounou a pu gratter quelques minutes de jeu suite à une blessure du gardien titulaire Tomas Vaclik. Le Marocain est titularisé pour une rencontre d’Europa League face au club roumain de Cluj.

Une rencontre pour laquelle les Sévillans partent favoris. Mais ces derniers finissent par encaisser un but catastrophique suite à une erreur du gardien de but. Celui-ci, qui n’a eu jusque-là que peu de temps de jeu, envisageait déjà sans doute un retour à un club plus modeste. Sauf que le but inscrit par Cluj sera annulé par la VAR en raison d’une faute de main.

Suite à cette rencontre, Bounou réalise des prestations brillantes qui lui permettront d’emmener Séville vers un titre en Europa League après des succès face à Manchester United et l’Inter notamment. Le joueur continuera sur sa lancée en devenant un titulaire indiscutable dans les cages sévillanes et en remportant le trophée Zamora du meilleur gardien de but du championnat espagnol en 2022. « Cela pourrait paraitre étrange à imaginer mais son évolution doit quelque chose à la VAR, mais elle est essentiellement le fruit de ses efforts » a déclaré José Luis Silva, entraîneur des gardiens de Séville au quotidien britannique. Espérons tout de même que Bounou pourra un peu compter sur la VAR et beaucoup sur lui-même ce mercredi…


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