Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Abir Berriah décompose le corps féminin – Aujourd’hui le Maroc

La jeune artiste-peintre marocaine, Abir Berriah, est autodidacte. Elle allie deux disciplines qu’elle met en pratique et enseigne en même temps. Un échange téléphonique rapide avec elle permet d’en savoir plus.

Elle est non seulement artiste-peintre mais aussi pianiste. Abir Berriah a l’art dans les veines. En fait, elle est née artiste. «Je faisais la peinture depuis que j’étais toute jeune», révèle l’artiste marocaine qui se qualifie d’autodidacte dans les deux disciplines. Elle les enseigne même à d’autres. Mais avant d’en arriver là, elle est passée par un parcours particulier.

Les préludes de l’art
«Après mon bac, je me suis inscrite en cours de modélisme. J’ai participé par la suite à des défilés ici et ailleurs», raconte Abir qui met en avant son travail artistique dans ce sens. Cependant, elle finit par faire des choix. «J’ai préféré garder le piano en même temps que la peinture que je fais depuis des années», précise-t-elle à propos de ses décisions. Quant à ses expositions, elle y tape fort bien que celles-ci se comptent au bout des doigts. A commencer par celle organisée par la fondation TGCC à Casablanca. Elle doit sa participation à une recommandation d’un professeur de Bordeaux après un workshop. Le tout en aspirant à exposer à l’étranger aussi. Et ce n’est pas tout ! A voir ses œuvres, elle donne l’impression de passer par une école au-delà des frontières. Alors qu’est-ce qui fait la particularité de son art?

Une prédilection pour ses pairs
«Je travaille plus sur le corps féminin», explicite l’artiste, âgée de 32 ans, qui est passée par un moment dur. Elle se qualifie même de femme «iconoclaste» ou de personne qui n’aime pas les traditions. «C’est plus fort que moi !», s’exprime-t-elle. En d’autres termes, sa démarche artistique se distingue par le travail sur le corps féminin qu’elle «décompose». «La femme, de par le monde, se met en morceaux pour servir sa famille», avance-t-elle pour illustrer cette prédilection pour ses pairs, qu’elle justifie également par une appartenance sociale entre autres, sans trop détailler pour véhiculer d’autres messages qu’elle laisse le soin de découvrir. «Je n’aime pas trop me fixer. Je reste ambiguë, voire floue», estime-t-elle. Et bien qu’elle semble être une artiste professionnelle, elle trouve qu’elle est toujours à ses «débuts». «En toute modestie, des artistes-peintres de renom me disent que j’ai un niveau d’études, alors que j’ai fait beaucoup de travail et c’est difficile», indique-t-elle en réponse à la question d’études à l’étranger pour en arriver là. Quant à la renommée, elle est gagnée, d’après Abir, qui fait dans le mouvement surréaliste en recourant à l’acrylique sur toile entre autres, par ce dur labeur par lequel elle ne fait que jurer. Aussi des expositions nationales et internationales y contribuent. «Pour l’heure, j’ai deux propositions, mais c’est prématuré d’en parler. En tout cas, je laisse le travail s’exprimer à ma place», confie-t-elle en jurant également par « la persévérance». Par la même occasion, elle ne manque pas de fredonner des airs d’un single du chanteur marocain Rachid Berriah qui n’a aucun lien de parenté avec elle si ce n’est qu’une ressemblance de nom.

Sa démarche artistique se distingue par le travail sur le corps féminin qu’elle «décompose». «La femme, de par le monde, se met en morceaux pour servir sa famille».

Alors peinture ou piano ?
Autrement dit, quelle source de revenu pour cette artiste ? Ce sont plutôt les cours de piano et de peinture qui font sa raison d’exister. A elle seule, la peinture c’est l’art pour l’art à son sens. « Or c’est un prestige et un luxe de faire autre chose que la peinture. Je préfère ne pas être obligée de vendre une toile pour vivre », tranche-t-elle. Un credo qui semble judicieux et inspirant à la fois puisque l’art ne peut être la seule raison d’exister d’un artiste qui ne varie pas ses sources de revenus.

C’est le titre de la boite

Une palette assez colorée pour meubler les toiles

A voir les œuvres d’Abir Berriah, sa palette colorée est facilement perceptible. Quant aux corps féminins, ils donnent l’impression d’être des danseuses de ballet si ce n’est l’explication donnée par l’artiste qui appelle l’une de ses œuvres « point de fuit ». Elle s’inspire également du piano dans ses toiles. Cet instrument y prend différentes formes et couleurs. De quoi faire également la particularité de l’artiste qui en donne un bon aperçu sur son compte officiel Instagram. C’est le cas, d’après elle, d’un « piano mural en mode peinture naïve et vintage en même temps ». Sur ce réseau social, elle partage également des moments particuliers à l’instar de son «premier tableau après une longue pause». Une œuvre qu’elle conçoit en plein confinement. De surcroît, elle n’hésite pas à allier les corps féminins au même instrument de musique. De quoi donner un charme à ses œuvres en laissant y exprimer un attachement au piano. 

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