Des éoliennes innovantes pour les vents faibles – Aujourd’hui le Maroc

Utiliser les petites vitesses du vent pour produire de l’électricité. C’est l’idée ingénieuse qu’a développé Mounia Zemamou en concevant des éoliennes à petite échelle parfaitement utilisables aussi bien dans le milieu rural que dans le milieu urbain. Pour son travail sur ce sujet, la jeune chercheuse marocaine avait décroché le prix allemand «Green Talents».

 

Il est tout à fait possible d’économiser sa consommation d’électricité grâce à de nouvelles solutions à la fois pratiques et propres. Titulaire d’un Doctorat en energie de la Faculté des sciences de l’Université Ibnou Toufail de Kénitra après avoir obtenu un Master en énergies renouvelables et une Licence Professionnelle en énergies renouvelables de la même faculté, Mounia Zemamou a fait des énergies propres son domaine de prédilection. Elle a développé des éoliennes dotées de petites turbines à usage facile. Ce dispositif peut être installé sur les toitures des bâtiments et ne nécessite pas d’être placé à grande hauteur. « Le projet vise à fournir une production alternative d’énergie propre à petite échelle pour les personnes souffrant d’un manque d’accès à l’électricité, ou en «pauvreté énergétique».

Ces éoliennes pourraient être utilisées comme système autonome dans les zones rurales et reculées confrontées à des pénuries d’électricité, mais aussi dans les zones urbaines pour réduire les coûts énergétiques. Elles peuvent par exemple être installées sur les toits des bâtiments comme sources d’énergie décentralisées», indique la jeune chercheuse. Une autre application envisageable pour ce type d’éoliennes concerne l’éclairage (comme solution pour les lampadaires où les éoliennes sont montées sur les lampadaires). Elles ont une capacité testée d’environ 380 KW/ an. «Ces nouvelles éoliennes pourraient également être utilisées comme système énergétique autonome pour soutenir l’agriculture durable, par exemple pour pomper l’eau ou d’autres usages à petite échelle », ajoute-t-elle.
S’agissant de la mise en marche de ces éoliennes par rapport à celles installées à grande échelle dans les parcs, la chercheuse explique que «le principe de fonctionnement est quasiment le même. Les pales des éoliennes transforment l’énergie cynétique du vent en énergie mécanique. Par la suite, une génératrice installée au sein de la turbine transforme à son tour l’énergie mécanique en énergie électrique». Par ailleurs, la différence entre les deux types d’éoliennes réside dans l’axe de rotation. Les petites éoliennes fonctionnent sur un axe de rotation verticale alors que les autres fonctionnent sur un axe de rotation horizontale.

Une technologie qui concurrence le solaire
A la différence du solaire, l’énergie éolienne est exploitable de jour comme de nuit. Elle présente aussi de nombreux avantages. «La technologie du solaire a été largement exploitée et développée dans un grand nombre de pays. Lorsqu’on parle de l’énergie éolienne, la première image qui nous vient à l’esprit est celle des éoliennes à axe horizontal, c’est-à-dire les grandes éoliennes installées qui produisent une puissance électrique énorme destinée à alimenter des grandes unités industrielles ou des villes par exemple. L’idée de base des petites éoliennes vient de celle d’utiliser l’énergie du vent (à savoir l’énergie disponible que ça soit dans le milieu urbain ou dans le milieu rural) qui n’est pas assez exploitée. C’est-à-dire les petites vitesses du vent. La force du vent est toujours présente que ça soit pendant la nuit ou durant la journée», souligne la jeune chercheuse. Et de préciser : «On ne voit pas encore des turbines éoliennes installées sur les toits des bâtiments, des unités industrielles ou au niveau des exploitations agricoles d’où l’idée de travailler sur des petites éoliennes à axe vertical ». Il s’agit de développer le concept aérodynamique et mécanique des pales pour une production électrique plus remarquable et plus intéressante, selon la chercheuse. Elle explique : « Ces éoliennes pourraient être utilisées comme système autonome dans les zones rurales et reculées confrontées à des pénuries d’électricité, mais aussi dans les zones urbaines pour réduire les coûts énergétiques. On a trouvé une conception des pales qui a permis d’atteindre 30% d’amélioration de rendement. C’est un développement remarquable dans la technologie des petites éoliennes et puisqu’on a ce rendement là pourquoi pas utiliser ces éoliennes comme le solaire parce que l’énergie éolienne est disponible tout le temps par contre le solaire est disponible seulement pendant la journée. C’est une technologie qui entre en compétition avec le solaire».

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«Green Talents»

Consécration: Le domaine des énergies renouvelables connait une véritable effervescence au Maroc. Ainsi, la recherche et développement dans ce secteur séduit de nombreux jeunes talents dont Mounia Zemamou qui a été primée dans le cadre du prix allemand «Green Talents» 2021. Elle a été la seule arabe et marocaine sélectionnée. La jeune «Green Talents» a soumis au programme une présentation de son projet durable, ses objectifs de recherche ainsi que son dossier scientifique comprenant les articles scientifiques qu’elle a publiés et les efforts qu’elle a déployé en participant à des conférences internationales dans de nombreux pays (Afrique du Sud, Allemagne, Tunisie, Egypte, Malte, Turquie…) pour contribuer à un avenir plus durable. «Environ 1,2 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité. La plupart, mais pas tous, vivent dans des zones rurales. Le projet de Mounia est animé par une volonté de contribuer à un avenir plus durable en apportant des solutions d’énergie renouvelable pour les zones reculées et pour les zones habitées par des populations défavorisées», relèvent les organisateurs de concours international. Et de poursuivre : «Mounia étudie également comment l’interaction entre la source d’énergie renouvelable et les communautés d’accueil affecte le développement local. L’objectif principal de son projet est de promouvoir l’exploitation de l’énergie verte en rendant l’utilisation de l’énergie éolienne facile et largement disponible. Ses recherches soutiennent l’objectif de développement durable 7 des Nations Unies (énergie propre et abordable)». Selon la même source, elle a capté l’attention du jury avec sa combinaison de mérite académique et d’engagement social. «Elle est non seulement une scientifique expérimentée et bien avisée dans le domaine des énergies renouvelables, en particulier l’énergie éolienne, mais aussi une personne socialement engagée dans le domaine de l’éducation pour le développement durable, le développement et les droits de l’Homme», rapporte la même source.

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