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Fleur Hassan-Nahoum: «Nous serions heureux que davantage de Marocains rejoignent notre plateforme»

Entretien avec Fleur Hassan-Nahoum, co-fondatrice du Gulf-Israel Women’s Forum et du UAE-Israel Business Council

ALM : Que pouvez-vous nous dire sur le programme de mentorat lancé par le UAE-Israel Business Council ? En quoi consiste-t-il ?
Fleur Hassan-Nahoum : La nouvelle initiative du UAE-Israel Business Council, groupe leader qui établit des liens favorisant le commerce, l’innovation et la coopération et FemForward, l’unique programme israélien de trois mois conçu pour aider les femmes à faire avancer leur carrière dans le secteur technologique, sera lancé en janvier. Elle réunira des femmes du Maroc, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et d’Israël dans le cadre d’un programme de mentorat visant à autonomiser les femmes des pays signataires des accords d’Abraham.
Le programme de trois mois, rendu possible grâce à une subvention de l’ambassade des États-Unis en Israël, s’attaque aux défis auxquels les femmes sont confrontées lorsqu’elles passent de postes subalternes à des postes de direction. Le programme commencera par un séminaire de deux jours en Israël, suivi de conférences hebdomadaires en ligne et d’un programme de mentorat. Il se terminera par un séminaire de deux jours à Dubaï.

Pourquoi avoir choisi de focaliser l’initiative sur les industries technologiques ?
Nous constatons que l’industrie technologique dans les pays des Accords d’Abraham continue de croître, tout comme les opportunités pour les femmes d’élargir leur carrière et de devenir des gestionnaires et des leaders. En leur fournissant les outils dont elles ont besoin, nous contribuons à augmenter le nombre de femmes leaders dans la région. En investissant dans ces femmes, nous investissons dans notre région.

Comment ce programme sera-t-il déployé au Maroc ?
Pour cette cohorte, nous espérons faire participer des femmes du Maroc. Nous prévoyons d’organiser une deuxième cohorte et celle-ci commencera par un séminaire en Israël et se terminera par un autre au Maroc. Nous aimerions que des femmes du Maroc participent aux deux cohortes en tant que mentors, conférencières et participantes. Nous nous associons également à des réseaux locaux de femmes d’affaires au Maroc, tels que l’AFEM, car nous pensons que c’est la meilleure voie à suivre pour déployer le programme et attirer les femmes dans le secteur de la technologie au Royaume.

Sur quels critères vous basez-vous pour sélectionner les participantes ? Et combien de femmes comptez-vous cibler au Maroc ?
Le programme s’adresse spécifiquement aux femmes occupant des postes subalternes dans la technologie avec entre 1,5 et 5 ans d’expérience professionnelle et qui aspirent à devenir des managers. Tous les domaines de la technologie sont les bienvenus à l’instar de la programmation, le marketing, le design, les affaires, etc. La cohorte comprendra 25 à 30 femmes et nous espérons avoir un nombre égal de femmes de tous les pays de l’Accord d’Abraham y compris le Maroc.

Comment voyez-vous l’évolution de l’entrepreneuriat féminin au Maroc ?
Nous voyons de plus en plus de femmes créer leur propre entreprise et devenir entrepreneures au Maroc. Elles sont plus prêtes à prendre des risques, à assurer l’autonomisation économique et à améliorer les lois et les attitudes socioculturelles qui constituent des obstacles à l’entrepreneuriat féminin. Plusieurs associations et organisations de femmes apportent une action collective et un soutien aux changements nécessaires pour que l’entrepreneuriat devienne une véritable option pour plus de femmes au Maroc, une option à la fois encouragée et accessible. Ces femmes recherchent et partagent l’action collective, l’inspiration et l’encouragement les unes envers les autres. Le mois dernier, plusieurs conférences dirigées par des femmes ont eu lieu au Maroc.

Quelles sont les perspectives de coopération entre le Conseil et les institutions marocaines?
Le UAE-Israel Business Council est la première plateforme permettant aux entreprises des Émirats arabes unis et d’Israël de se mettre en réseau et dans de nombreux cas, de faire des affaires ensemble. En raison de son grand succès, nous avons des entreprises de Bahreïn et du Maroc qui ont demandé à participer à nos événements et webinaires afin de nouer des contacts avec des entreprises israéliennes. Nous gérons également le Forum des femmes Golfe-Israël qui compte quelques centaines de membres, dont des femmes de l’extérieur du Golfe, comme le Maroc, et de l’extérieur des Accords d’Abraham, comme l’Arabie saoudite et l’Égypte.

Nos plateformes visent à unir les gens et nous serions heureux que davantage de Marocains nous rejoignent. Je suis une émigrée marocaine de deuxième génération et je suis ravie à l’idée de développer des liens entre Israël et le Maroc. D’ailleurs, nous avons de nombreuses personnes, au sein du Conseil, ayant des liens culturels, familiaux et commerciaux profonds avec le Maroc. Sur le plan commercial, il existe un partenariat économique dynamique et en pleine croissance, qui devrait encore se développer tant sur le plan bilatéral que multilatéral. La capacité de s’associer en utilisant les ressources, les compétences et le savoir-faire que nous possédons tous se développe lentement mais très régulièrement. Nous pensons que notre projet FemForward mettra en lumière le meilleur des affaires et du leadership dans tous les pays participants et nous attendons avec impatience un avenir dirigé par des femmes extraordinaires parmi nous.


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