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Hamid Bentahar: «Le tourisme est une industrie porteuse d’opportunités pour les jeunes»

Entretien avec Hamid Bentahar, président de la CNT

Le tourisme connaît en 2022 une reprise très encourageante comparé aux niveaux enregistrés en 2019. C’est ce que nous confirme Hamid Bentahar, président de la CNT, dans un entretien réalisé à Marrakech à l’issue d’une rencontre sous le thème «Maroc : vers un tourisme responsable et premium». Selon lui, le secteur du tourisme pourrait contribuer favorablement à la relance de l’emploi grâce aux multiples opportunités qu’il offre aux jeunes.

ALM : Comment se porte l’activité touristique en 2022 après la période tumultueuse de 2020 et 2021 ?
Hamid Bentahar : Le tourisme avait traversé comme vous le savez l’une des pires crises de son histoire, mais aujourd’hui le secteur revient en force. Depuis l’ouverture des frontières on a vu des progressions sur l’ensemble des segments et on s’approche de plus en plus des performances réalisées en 2019. La demande reprend. Les opportunités sont encore plus importantes, notamment avec le rétablissement des lignes aériennes. Si on met plus d’avions pour la destination Maroc, le tourisme pourrait contribuer encore plus aux recettes en devises et à relancer l’emploi. Il peut être un véritable facteur de croissance économique et contribuer aux défis auxquels est confronté notre pays. Il y a quelques mois, le secteur du tourisme était un problème mais aujourd’hui il est un levier de croissance économique mais il faut se donner les moyens pour prendre notre part de marché dans cette reprise mondiale qui est perceptible partout dans le monde et partout où on mise sur des capacités aériennes importantes.

Le Maroc dispose d’atouts touristiques considérables dont un patrimoine qui fait l’objet d’usurpation. Quel rôle pourrait jouer le secteur dans la protection de cette richesse ancestrale marocaine ?
Les promoteurs et les établissements touristiques au Maroc contribuent fortement à la valorisation du patrimoine matériel et immatériel. Le tourisme est une vitrine pour les savoir-faire et le «Made in Morocco». Les professionnels du tourisme ont toujours investi dans la mise en avant du patrimoine historique et naturel du Maroc. Bien évidemment, son potentiel est beaucoup plus important. Il est essentiel donc de mobiliser les acteurs de la formation, des nouvelles technologies et de l’écosystème du tourisme pour construire ensemble des solutions pour l’amélioration des compétences. Il y a beaucoup de concurrence dans ce secteur et c’est la partie qui présente le meilleur service qui partira gagnante, d’où l’importance d’investir sur ce qui est central dans cette industrie, à savoir le capital humain.

En effet, les acteurs du tourisme en sont pleinement conscients et y travaillent pour réengager l’ensemble des collaborateurs et améliorer la qualité de la formation. En effet, le tourisme offre des opportunités immenses. C’est un secteur où on peut évoluer rapidement. Si vous prenez une ville comme Marrakech, vous verrez qu’une partie des responsables d’établissements hôteliers a démarré en bas de l’échelle.
Ce sont des passionnés. Et c’est une des forces du tourisme parce qu’il ouvre des opportunités aux jeunes pour avoir des plans de carrière au Maroc et à l’international. Quand on aime voyager c’est une industrie qui est porteuse d’opportunités pour les jeunes.

Parmi les défis auxquels est confronté le secteur du tourisme au Maroc, celui de prolonger le séjour des touristes. Quelles sont vos propositions pour y parvenir ?
Dans les tendances qui se sont accélérées pendant cette crise, la première c’est le voyage de proximité et la prise en compte de l’importance du tourisme interne. La CNT a fait des propositions dans ce sens pour continuer à développer le tourisme interne qui est le premier client du tourisme marocain et qui a enregistré la plus grande croissance durant les 20 dernières années. La croissance du tourisme interne est supérieure à la croissance du tourisme international. Ce qui veut dire qu’il est important pour les professionnels du tourisme. La deuxième tendance qui s’est accélérée est celle de voyager pour des séjours plus longs qui combine entre le «pleasure» et les loisirs. Il y a des voyageurs qui sont capables de s’installer dans des destinations en travaillant à distance et qui au lieu de vivre en Europe par exemple viennent vivre à Marrakech, à Agadir ou à Essaouira. Et pour cause: toutes les conditions leur permettant d’allier business et loisir sont réunies, à savoir la qualité de vie, les connexions aériennes, les nouvelles technologies, les infrastructures, etc. A cela s’ajoute l’envie d’évasion. C’est un segment porteur.

 


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