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«Je voulais parler dans mon roman des femmes de ma génération et de mon pays» – Aujourd’hui le Maroc

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Dans cet entretien, la jeune Tangéroise Sanae Zaidi parle du thème de son nouveau roman «Les ailes du papillon» et comment il reflète son engagement pour la condition de la femme.

ALM : Est-ce que «Les ailes du papillon» reflète votre engagement pour la condition de la femme ?
Sanae Zaidi : Ce serait mentir que de dire le contraire, mes proches savent à quel point ce sujet me tient à cœur. Cela m’a même valu quelques surnoms… Les personnages principaux dans «Les ailes du papillon» sont des femmes, les personnages secondaires aussi. Les hommes sont quasi absents de ce récit, c’est volontaire. Je voulais parler des femmes de ma génération et de mon pays, leur donner un espace de parole sans jugement mais également leur rendre hommage, d’où également le choix de la dédicace. Cela étant, la lecture de ce texte est ouverte à tous, le lectorat masculin est le bienvenu. On peut qualifier ce roman de texte engagé envers les femmes mais pas que, j’espère que toute personne, ayant traversé des épreuves similaires, se reconnaîtra dans Samia ou Loubna, peu importe son genre.

Pourquoi avez-vous choisi ce titre pour votre premier livre ?
Quand la première version du manuscrit était prête, je n’avais toujours pas de titre pour mon roman. Je savais cependant que le mot papillon devait figurer dans le titre. C’est lors de la relecture que l’idée est venue, un soir, en discutant avec mon mari. Le titre me semblait évident, il connecte les deux personnages principaux du roman et représente le fil d’Ariane entre leurs histoires, leur passé, leur présent et leur avenir. Comme l’a si bien dit une amie et lectrice du roman, le titre symbolise aussi la lutte et le courage dont Loubna et Samia ont dû faire preuve, le papillon doit pousser et déchirer son cocon avant de pouvoir déployer ses ailes.

«Les ailes du papillon» est-il une autobiographie ?
Non, il s’agit d’une fiction. Les lieux où se déroulent les évènements aussi bien à Tanger, à Paris ou en Amérique centrale sont des lieux où j’ai vécu. Il y a forcément une pincée de réel (voire plusieurs) dans ce récit fictif. Je me suis inspirée de ce que j’ai vu, de mes expériences de vie mais également de celle de mon entourage plus ou moins proche.

Avez-vous un message particulier à transférer au public à travers ce livre?
Au travers d’un prisme féminin porté par ses personnages, le roman met en lumière les questionnements de notre génération sur plusieurs sujets : les relations amoureuses, les choix professionnels, les rapports à la famille, le mal du pays, le voyage… Et bien qu’il aborde deux sujets graves qui sont le viol et le suicide, il porte un message positif car il dessine le portrait de jeunes femmes (Loubna, Samia, Becca…) qui s’accrochent à la vie, qui se battent, qui se soutiennent… C’est une ode à la vie et à la sororité.

Pourquoi avez-vous l’idée de laisser le lecteur imaginer la fin du roman entre le suicide ou la fuite de l’un des deux principaux personnages de ce livre, en l’occurrence Samia ?
Dans ma tête, la fin que Samia a choisie est plutôt claire. Toutefois, mes premiers relecteurs n’étaient pas du même avis. Chacun d’eux a interprété cette fin à sa façon. Je n’ai pas souhaité apporter de modifications au texte initial concernant cette partie. Je pense qu’à partir du moment où le roman est entre les mains du lecteur, mon avis importe peu. L’œuvre ne m’appartient plus. Chaque lecteur est libre de l’interpréter à sa manière.

Prévoyez-vous d’écrire un nouveau livre ou un deuxième tome du roman?
En mettant le point final, je n’ai pas envisagé une suite aux périples de Loubna et Samia. Je ne pense pas qu’il y aura de tome 2, même si parfois les personnages peuvent surprendre l’auteur. Pour ce qui est d’un deuxième livre, oui sûrement… «Les ailes du papillon» est mon premier roman et j’espère que ce ne sera pas le dernier. J’ai un projet en cours de livre photographique autour de mon voyage en Amérique centrale, l’approche sera plutôt documentaire. La photographie est ma deuxième passion après l’écriture. C’est peut-être pour cela que certains critiques m’ont attribuée un style d’écriture «photographique».

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