ActualiteAujourd'hui le Maroc

La ligne de Crédit Modulable quasiment actée – Aujourd’hui le Maroc

La DG du FMI va recommander au conseil d’administration d’accorder une ligne de 5 milliards de dollars sur deux ans au Maroc

Finances:   Le Fonds monétaire international (FMI) va prochainement statuer sur une ligne de crédit modulable en faveur du Maroc. Le Royaume deviendra probablement l’un des rares pays à obtenir ce dispositif auprès du FMI en raison de la solidité de ses fondamentaux financiers et la résilience de son système économique dans un contexte de crise et de tensions géopolitiques. Les détails.

Le Maroc est bien parti pour obtenir ligne de crédit modulable auprès du FMI. En effet, la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, va recommander au conseil d’administration du FMI d’accorder au Maroc une ligne de crédit modulable de 5 milliards de dollars sur deux ans, indique lundi un communiqué du Fonds publié à Washington. «Compte tenu de la solidité des cadres de politique économique et du bilan du Maroc, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a l’intention de recommander l’approbation d’un accord au titre de la ligne de crédit modulable en faveur du Maroc lorsque le conseil d’administration du FMI se réunira de nouveau dans les prochaines semaines pour prendre une décision», indique l’institution financière internationale. Selon le communiqué, «le conseil d’administration du FMI s’est réuni aujourd’hui en séance informelle afin d’examiner une demande des autorités marocaines relative à un accord biennal au titre de la ligne de crédit modulable (LCM) avec le FMI, pour un montant équivalent à 3,7 262 milliards de DTS (environ 417 % de la quote-part du Maroc, soit 5 milliards de dollars)».

«Cette ligne de crédit aide les pays à se prémunir contre des chocs extérieurs en adoptant des cadres de politique économique très solides et en établissant un bilan de bons résultats économiques grâce à un accès considérable et immédiat à des ressources du FMI, sans conditionnalité a posteriori», précise le Fonds, ajoutant que les autorités marocaines ont «l’intention de traiter la ligne de crédit comme un dispositif de précaution». «Le FMI est disposé à continuer d’aider le Maroc à faire face aux risques découlant d’une conjoncture mondiale très incertaine», conclut le communiqué. Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, avait annoncé qu’une ligne de crédit modulable avec le FMI est envisagée en mars 2023. Lors du point de presse à l’issue de la 4e et dernière réunion trimestrielle de 2022 de BAM, M. Jouahri a expliqué que ce «mécanisme de financement est réputé pour sa souplesse et assure aux pays admissibles l’accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue». L’éligibilité du Maroc à la LCM dépendra en grande partie de sa sortie de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), avait encore précisé le gouverneur de la banque centrale. Le Groupe d’action financière a décidé, à l’unanimité de ses membres, la sortie du Maroc de la liste grise, et ce lors de l’Assemblée générale du GAFI, tenue à Paris du 20 au 24 février 2023.

Eligibilité

La publication par le FMI d’un communiqué consécutif à la réunion informelle de son conseil d’administration, faisant référence à la demande du Maroc d’accéder à la ligne de crédit modulable (LCM), confirme que le Maroc satisfait l’ensemble des critères d’éligibilité pour accéder à la LCM. La décision officielle du FMI sur la demande du Maroc se fera lors d’une réunion qui se tiendra au cours des prochaines semaines. Il faut préciser dans ce sens que le FMI avait mis en place, en mars 2009, des facilités destinées à certains pays dont les fondamentaux économiques ont fait montre de solidité et qui ont fait leurs preuves en matière de mise en œuvre de politiques économiques saines.

Cette facilité, dite «ligne de crédit modulable », permet aux pays bénéficiaires, à l’instar de la «ligne de précaution et de liquidité » (LPL), de faire face aux chocs exogènes et de préserver leur stabilité macro-économique. Le Maroc, ayant bénéficié de la LPL entre 2012 et 2020, a demandé officiellement au FMI d’examiner la possibilité de bénéficier de la LCM. Cette facilité est offerte à un nombre restreint de pays dont les fondamentaux économiques sont les plus solides. A rappeler que cinq pays ont bénéficié à ce jour de la LCM : le Mexique, la Pologne, la Colombie, le Chili et le Pérou. Les critères d’éligibilité de la LCM sont notamment la viabilité de la situation extérieure, la prédominance des flux privés dans le compte de capital, la viabilité budgétaire et soutenabilité de la dette publique, la maîtrise de l’inflation grâce à une politique monétaire et de change saine, l’absence de problème de solvabilité des banques, la supervision efficace du secteur financier, l’intégrité et transparence des données statistiques. L’économie marocaine, malgré la résilience dont elle a fait preuve, reste exposée aux chocs extérieurs, en l’occurrence la flambée des cours des produits énergétiques et alimentaires, l’impact de la récession économique dans la zone euro et le durcissement des conditions financières internationales. Le Maroc a sollicité un accord LCM, à titre de précaution, afin de soutenir la stratégie économique nationale, en consolidant la confiance des investisseurs et des partenaires. Il est question, en outre, de contribuer à la stabilité macroéconomique et d’assurer la disponibilité de ressources financières en cas de chocs extérieurs, lesquels exerceraient une pression sur la balance des paiements. Ainsi, le recours du Maroc à la LCM s’inscrit dans le cadre de la démarche anticipative du gouvernement visant à se prémunir contre les chocs externes et contribuer à assurer les conditions propices à la poursuite de la mise en œuvre de l’agenda des réformes et à renforcer les acquis en matière de consolidation des fondamentaux économiques.

Il faut dire enfin que lorsque le Maroc avait procédé par précaution au début de la pandémie à un tirage sur la totalité de la LPL, soit trois milliards de dollars, les responsables avaient à cette époque obtenu que ce tirage n’entrave pas la négociation d’un autre accord avec ce même FMI. Le Maroc cherche en effet depuis plusieurs années à obtenir une ligne de crédit modulable, un dispositif financier du FMI mais nettement meilleur et supérieur à la LPL en termes de conditions et de flexibilité et surtout pour son impact sur la notation du pays. Car le Maroc négocie ce genre de dispositif pour obtenir de bonnes conditions au moment de ses sorties à l’international.

Cette facilité permet aux pays bénéficiaires de faire face aux chocs exogènes et de préserver leur stabilité macroéconomique. (D.R)

C’est le titre de la boite

Couronnement

GAFI.

Le Groupe d’action financière (GAFI) avait décidé, à l’unanimité de ses membres, la sortie du Royaume du processus de surveillance renforcée, connu sous «liste grise», après évaluation de la conformité du dispositif national avec les normes internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et ce, depuis l’adoption par le GAFI en février 2021 du plan d’action spécifique au Royaume du Maroc. Cette décision a été prise lors de l’Assemblée générale du GAFI, tenue à Paris, en France, du 20 au 24 février 2023.

Cette décision du GAFI survient suite aux conclusions positives contenues dans le rapport des experts du groupe, sanctionnant la visite de terrain entreprise dans notre pays du 16 au 18 janvier 2023. La décision de sortie du Maroc du processus de surveillance renforcée vient couronner les efforts et actions proactives du Royaume du Maroc, en application des Hautes directives royales, lesquels ont porté sur une batterie de mesures législatives, organisationnelles, de sensibilisation et de contrôle, mises en œuvre par les différentes autorités et institutions nationales concernées, sous la coordination de l’Autorité nationale du renseignement financier, en partenariat avec les personnes morales soumises au droit public ou privé.

 

Le recours du Maroc à la LCM s’inscrit dans le cadre de la démarche anticipative du gouvernement visant à se prémunir contre les chocs externes. (D.R)

Verbatim

Abdelatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib

«Une ligne de crédit modulable avec le FMI est envisagée en mars 2023».

Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget

«Nous avons pu maintenir les équilibres économiques et les réserves de change dans notre pays et cela nous ouvre des perspectives positives dans nos relations avec la ligne de crédit du FMI».

Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI)

«Le Royaume est un pays qui a bien avancé grâce aux différentes réformes entreprises. Il peut représenter une source d’inspiration pour les autres pays».

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page