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Le dialogue social reprend ce vendredi 14 avril – Aujourd’hui le Maroc

«A quelques jours du 1er mai, les partenaires sociaux souhaitent rouvrir le débat sur les questions d’ordre social et pourquoi pas prendre de nouvelles décisions. En attendant, les syndicats se mobilisent»…

Les partenaires sociaux reprennent langue sur fond d’une conjoncture marquée par les tensions inflationnistes. Une réunion doit se tenir aujourd’hui le gouvernement et la direc- tion de l’Union marocaine du travail en atten- dant d’autres rencontres avec les deux autres centrales les plus représentatives, à savoir l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Confédération démocratique du travail. A quelques jours du 1 er mai, les parte- naires sociaux souhaitent ainsi rouvrir le débat sur les questions d’ordre social et pourquoi pas prendre de nouvelles décisions. En attendant, les syndicats se mobilisent. L’UMT avait annoncé la couleur il y a quelques jours. La centrale syndicale avait, en effet, publié un communiqué à l’issue d’une réunion de son secrétariat national. Dans les détails, le syndi- cat avait formulé plusieurs propositions pour atténuer les effets de la hausse des prix sur les ménages. Concrètement, les syndicalistes aspirent à une suppression progressive de la TVA sur les produits de première nécessité et la réduction de la TIC (Taxe intérieure de consom- mation). Il est également question d’une aug- mentation générale des salaires et d’une réduc- tion de l’impôt sur le revenu (IR). Dans son communiqué, la centrale propose l’adoption de mesures strictes contre les spéculateurs et les intermédiaires.

Aussi, l’UMT appelle à l’accé- lération de la mise en œuvre du Registre social unifié dans le but d’accorder un soutien direct aux familles nécessiteuses. Ces points devraient être soulevés entre les deux parties au cours de la réunion de ce vendredi. D’autres dossiers pourraient être également abordés comme la hausse du salaire minimum prévue dans le cadre de l’accord déjà signé l’année dernière entre les deux parties ainsi que la réforme des lois et textes en rapport avec le milieu profes- sionnel. De son côté, l’UGTM vient de tenir une réunion ordinaire de son conseil national. A l’issue de ladite session, la centrale avait publié un communiqué dans lequel l’UGTM affirme que malgré «le démarrage de la mise en œuvre de l’accord social signé le 30 avril 2022, la revendication relative à la hausse générale des salaires reste un besoin pressant en raison de la conjoncture actuelle marquée par la hausse des tarifs des produits de base» appelant par la même occasion «à l’application intégrale des accords sectoriels signés avec les représentants des secteurs de la santé et de l’éducation confor- mément aux attentes légitimes, ce qui est de nature à renforcer la confiance dans les dialo- gues sectoriels». La même source a considéré dans le cadre de son communiqué que les efforts consentis par le gouvernement pour contrôler les prix est un signe encourageant appelant à faire plus pour des répercussions palpables sur le vécu quotidien des citoyens et des ménages à travers notamment un durcis- sement des contrôles contre toutes les pra- tiques contraires aux règles de la concurrence loyale sans oublier la lutte contre le monopole et la spéculation». De son côté, la CDT avait adressé un courrier au gouvernement début mars en perspective du round du dialogue social de ce mois d’avril. Il est question notam- ment dans ce courrier de l’application de l’accord social du 30 avril 2022 ainsi que du pouvoir d’achat des ménages.

Retraites

L’autre dossier important qui se retrouve aujourd’hui occulté par la conjoncture socio-économique actuelle est relatif à la réforme des retraites. Lors du premier tour du dialogue social d’avril 2022, le gouvernement, aux côtés des centrales syndicales, des organisations professionnelles et des associations d’em- ployeurs, a exprimé son intention de lan- cer une réforme globale des systèmes de retraite, dans le cadre d’un dialogue ouvert entre différents partenaires dans le but de mettre en place un système de retraite ciblé qui comprend deux pôles, «public» et «privé». Lors du deuxième round du dialogue social lancé le 14 sep- tembre 2022, il a été convenu de consti- tuer des commissions mixtes pour aborder un ensemble de questions d’une impor- tance cruciale, comme la réforme du sys- tème de retraite. Le gouvernement a proposé une feuille de route dans le but de parvenir à un accord d’ici quelques mois. Ainsi, la com- mission de réforme des retraites suit la réforme du système. Présidée par la ministre de l’économie et des finances, la commission est composée des représen- tants de l’Etat (ministères concernés, Autorité de régulation des assurances et caisses de retraite) ; représentants des cen- trales syndicales et ceux du patronat. Cette commission peut organiser ses tra- vaux dans le cadre de deux sous-commis- sions, l’une pour le public et l’autre pour le privé. Les missions des deux sous-com- missions reposent principalement sur la mise à jour du diagnostic et de l’état des lieux des systèmes de retraite ainsi que les scénarios de réforme proposés par l’étude en plus des orientations stratégiques pour la réforme des retraites.

Les responsables espéraient se mettre d’accord sur les scé- narios définitifs concernant la réforme au cours de cette année 2023 avant le démar- rage de la mise en œuvre. Dans ce sens, la mise en place de la commission de réforme des retraites vise à mettre en œuvre, comme indiqué dans l’accord du 30 avril, une vision commune et intégrée pour les pôles «public» et «privé» dans des délais raisonnables tenant compte des enjeux et des contraintes. Une première réunion présidée la semaine dernière par la ministre de l’économie et des finances, Nadia Fettah, avait déjà eu lieu fin 2022. Les participants ont pu découvrir un pre- mier diagnostic de la situation actuelle des caisses de retraite ainsi que les premiers détails d’une étude commandée par le gouvernement sur le sujet. La présenta- tion avait conclu à la faible couverture des systèmes empêchant plus de la moitié de la population active (environ 54%) d’obte- nir une couverture contre les risques du vieillissement. Les participants avaient alors pointé du doigt l’hétérogénéité au niveau moyen des pensions octroyées: 2.022 dirhams pour la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), 5.678 dirhams pour le Régime collectif d’allocations de retraites (RCAR) et 7.873 dirhams pour le régime des pen- sions civiles (CMR). Reste à savoir si ce round qui commence permettra aux par- tenaires sociaux de trouver un accord sur l’épineuse question des retraites. «Wait and see…»

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