L’eau, un défi majeur pour l’agriculture durable – Aujourd’hui le Maroc
La gestion de l’eau fait partie des grands défis de l’agriculture durable.
Gestion : La Chambre de commerce britannique pour le Maroc a organisé, jeudi 13 avril 2023, un webinaire sous le thème «Gestion de l’eau dans l’agriculture : Défis et innovations pour un avenir durable». Cet échange a été l’occasion de plancher sur les enjeux de la gestion de l’eau pour la durabilité du secteur agricole.
La gestion de l’eau est actuellement un enjeu majeur dans le secteur agricole. Pour en débattre, la Chambre de commerce britannique pour le Maroc a organisé un webinaire sous le thème «Gestion de l’eau dans l’agriculture : Défis et innovations pour un avenir durable». A l’ouverture de cette rencontre, Stephan ORR, président de la Chambre, a rappelé les mesures importantes entreprises par le Maroc pour relever les défis en matière de la gestion de l’eau dans l’agriculture, notamment avec l’élaboration d’un plan national d’économie d’eau pour l’irrigation.
Ce plan vise à moderniser l’infrastructure, à promouvoir l’adoption de technologies d’irrigation plus efficaces et à mettre en œuvre des pratiques agricoles respectueuses de l’eau. De son côté, Tom Hill, consul général du Royaume-Uni à Casablanca, a mis l’accent sur les possibilités de coopération entre les acteurs économiques marocains et britanniques dans le domaine de l’agriculture, afin de relever les enjeux liés à une utilisation efficace de la ressource hydrique. Il cite notamment l’innovation technologique et les méthodes d’irrigation qui permettraient aux agriculteurs de diversifier leurs activités, d’optimiser l’arrosage pour limiter les gaspillages et de diminuer la consommation d’eau.
M. Hill a par ailleurs évoqué la participation du Royaume-Uni en tant qu’invité d’honneur lors du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) prévu en mai. «Nous considérons cette invitation comme une opportunité pour démontrer non seulement notre engagement à échanger avec le Maroc, mais aussi notre engagement envers le commerce dans le secteur agricole à tous les niveaux : des petits exploitants aux agriculteurs commerciaux», indique-t-il. Quant à Faouzi Bekkaoui, directeur de l’INRA, il a mis en exergue le rôle essentiel du numérique qui se veut «très important» pour avoir une agriculture durable à l’avenir au Maroc à travers une gestion efficace à la fois de l’eau, l’irrigation d’appoint et l’irrigation déficitaire. Pour sa part, Ghani Chehbouni, de l’Université Mohammed VI Polytechnique, a relevé que la production de travaux de recherche est un élément essentiel pour l’avancée de l’agriculture. Toutefois, il est crucial de trouver des moyens et des outils pour transmettre ces connaissances aux agriculteurs et pour passer de la théorie à la pratique.
À cet égard, il a rappelé l’initiative «Al Moutmir» lancée en 2018 par le Groupe OCP. En effet, cette initiative représente une opportunité unique pour les agriculteurs marocains d’améliorer leur productivité et leur rentabilité tout en préservant les ressources en eau. Les avancées technologiques et les innovations en matière de pratiques agricoles ont un rôle crucial à jouer dans le développement durable de l’agriculture. L’utilisation de l’irrigation de précision, par exemple, peut aider les agriculteurs à économiser l’eau et à améliorer la qualité de leurs cultures. De même, les outils numériques peuvent aider les agriculteurs à prendre des décisions éclairées en matière de fertilisation et de gestion des sols, en leur fournissant des données précises sur les conditions environnementales et les caractéristiques du sol.
Lors de ce webinaire, la directrice du Pôle coopération et développement durable au sein du Crédit Agricole du Maroc, Mariem Dkhil, a présenté de son côté les initiatives mises en place par le groupe bancaire afin de répondre aux défis posés par le changement climatique.
Elle a mis en avant les pratiques novatrices initiées par la Fondation du Crédit Agricole du Maroc pour le développement durable, notamment à travers un programme dédié à l’agriculture durable dans trois zones agroécologiques distinctes. Celui-ci vise notamment à promouvoir les systèmes alimentaires locaux, tout en encourageant une production laitière durable et une apiculture responsable. «Notre ambition est de faire de la transition écologique un levier de développement pour notre pays», explique-t-elle.
