Nadia Ayoub, une réaliste plutôt joviale !

«Pour ma part, je m’efforce de toujours apporter de la légèreté aux situations les plus difficiles, les plus pénibles».

L’auteure d’origine marocaine vient de publier son tout nouveau recueil appelé «Onze et une» nouvelles. Une œuvre dont la lecture laisse voir qu’elle y allie la joie à la tristesse à la fois. La romancière en donne des détails.

Dans la dernière publication de l’écrivaine Nadia Ayoub, basée en Espagne où elle l’a auto-éditée, la joie et la tristesse forment, d’après elle, «une dualité indissociable». Cela se confirme d’une nouvelle à l’autre. Dans ce sens, elle explicite : «Pour ma part, je m’efforce de toujours apporter de la légèreté aux situations les plus difficiles, les plus pénibles. Je peux également dire sans craindre de me tromper que j’ai toujours développé un tempérament optimiste et joyeux, en dépit des problèmes que j’ai eu à surmonter dans la vie». Mieux encore, la romancière a même une conviction à cet égard. «Je suis persuadée que ce n’est que de cette manière que l’on peut forcer le destin vers plus de positivité», enchaîne-t-elle. Et ce n’est pas tout ! Outre ces sentiments, elle laisse transparaître, dans une belle plume francophone et un style assez fluide, son caractère jovial à travers des nouvelles comme celle intitulée «La yourte» ou encore celles consacrées aux rapports familiaux et professionnels. A ce propos, elle révèle : «La bonne humeur est pour moi un parti pris ontologique dans la mesure où seule la légèreté nous sauve du tragique». Une façon, pour elle, de dire qu’après tout, tout ce que nous traversons comme difficultés sera non seulement oublié une fois la crise dépassée, mais pourra même constituer l’aliment nécessaire pour nous raconter plus tard à travers un regard nostalgique et attendri. «Preuve s’il en est que l’on a réussi à surmonter l’épreuve et qu’on y a survécu. Par ailleurs, je dirais qu’il est tout à fait naturel qu’un écrivain se serve de ce qu’il a vécu directement ou par personnes interposées pour tisser une trame qui se veut fidèle à la réalité», ajoute-t-elle. A cet effet, son recueil, visiblement inspiré de faits réels, se veut un tableau bariolé de certains usages observés ou vécus dans notre société, où se mêlent gaiement portraits satiriques aux souvenirs liés à l’innocence enfantine. Le jeu du regard enfantin ou adulte et du ressenti y prennent une place des plus importantes, dans le dessein de faire apparaître certaines manières d’être ou d’agir à travers un prisme particulier. Un fait illustré par la nouvelle dédiée à l’installation d’un membre de la famille royale à la maison des parents sans la présence de ses propriétaires. «Ceci dit, je ne vise pas à travers ce recueil une littérature de témoignage, même si certains événements transpirent le vécu. Je vise à en faire un ouvrage où chaque concitoyen puisse se reconnaître et reconnaître ses semblables, qu’il puisse en rire afin de s’en distancer ou en sourire dans une perspective de partage…», conclut Mme Ayoub qui n’a aucun lien de parenté avec la célébrissime chanteuse marocaine sinon la ressemblance des noms.

En attendant une édition par la maison marocaine Marsam Annonces 

«J’ai publié en auto-édition mon recueil parce que j’ai manqué de patience», avoue-t-elle en rappelant la conjoncture. La pandémie et la paralysie qu’elle a engendrée. «Ce qui a rendu les éditeurs relativement frileux. Beaucoup d’ouvrages sont restés en attente y compris le mien. J’avais alors décidé de tenter l’expérience, que j’ai trouvée très intéressante à certains égards et assez frustrante concernant la distribution», avance-t-elle en annonçant la sortie très prochainement de son recueil aux éditions Marsam, lesquelles ont «par bonheur réussi à le faire passer à travers le programme de subvention du ministère de la culture». Quant à ses projets, ils varient entre des recueils collectifs qui vont bientôt voir le jour, un roman en chantier et une ou deux expositions d’art en Espagne.


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