Nouvelle LGV, le Maroc à la recherche de 10 milliards d’euros – Aujourd’hui le Maroc

Après une première Ligne à grande vitesse reliant Casablanca à Tanger, les responsables mettent le cap sur le Sud. Dans ce sens, les réflexions sont en cours pour étendre le réseau à grande vitesse jusqu’à Agadir dans les prochaines années. Les détails.

Le déploiement au Maroc de Lignes ferroviaires à grande vitesse ne constitue nullement un luxe, mais plutôt une nécessité absolue et une décision audacieuse et réaliste, a tenu à souligner d’emblée le ministre du transport et de la logistique, Mohamed Abdeljalil. Le ministre s’exprimait à l’ouverture des travaux de la 11è édition du Congrès mondial de l’Union internationale des chemins de fer (UIC) sur la grande vitesse qui se tient sous le thème «La grande vitesse ferroviaire : la bonne vitesse pour notre planète». «Le déploiement de la Ligne à grande vitesse a constitué un saut qualitatif qui a contribué à améliorer la compétitivité et l’attractivité constante d’utilisation du train dans les déplacements quotidiens des citoyens, constituant ainsi un modèle de référence en matière d’amélioration des services publics, ce qui encourage à poursuivre, avec détermination, l’ambition de déploiement d’ici 2030, de la deuxième étape de ce schéma directeur, pour étendre notre réseau à grande vitesse jusqu’à Agadir qui incarne la centralité du Maroc moderne», a-t-il ajouté. «Cette étape, qui nécessite la mobilisation de près de 10 milliards d’euros, se traduira par une couverture plus dense de l’axe Atlantique par le réseau à grande vitesse la portant à plus de 800 km», a fait savoir M. Abdeljalil, relevant qu’en plus des effets intrinsèques de ce système, un tel développement est de nature à repositionner le ferroviaire, mode bas carbone par excellence, en tant qu’épine dorsale de la mobilité durable au sein de notre pays, tout en bénéficiant des capacités libérées pour un maillage du transport ferroviaire régional de proximité».

Modèle marocain
Placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 11è édition du Congrès mondial de l’Union internationale des chemins de fer (UIC) sur la grande vitesse a été l’occasion pour faire le point sur le projet des Lignes à grande vitesse au Royaume. Organisé sous l’égide de l’UIC et de l’Office national des chemins de fer (ONCF), le Congrès mondial de l’UIC sur la grande vitesse représente le meilleur cadre pour maximiser la valeur ajoutée des chemins de fer pour la collectivité et pour partager les dernières avancées technologiques.
Dans ce sens, le directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF), Mohamed Rabie Khlie, a affirmé que le Maroc a réussi à développer un modèle de lignes de trains à grande vitesse conforme aux standards internationaux et tenant compte des spécificités du contexte national. «Toute nouvelle technologie requiert l’adoption d’un nouveau savoir-faire technique et le renforcement de partenariats fructueux et constructifs avec les différents partenaires», a ajouté M. Khlie. Ce dernier, également vice-président de l’UIC et président de l’UIC-région Afrique, a ajouté que le Royaume ne ménagera aucun effort pour partager cette expérience cumulée depuis des années, avec les pays ambitionnant d’adopter ce système ferroviaire de pointe. «A la lumière des réalisations très encourageantes, l’ONCF s’attelle avec les autorités de tutelle et les acteurs concernés et privés à élaborer une nouvelle phase pour le développement du secteur ferroviaire national, dont l’objectif consiste à poursuivre la cadence de sa modernisation, préserver son efficience et élargir l’étendue du réseau, accompagner les évolutions de la mobilité et contribuer de façon efficace à relever les futurs défis conformément aux recommandations du Nouveau modèle de développement», a-t-il enchaîné.

Vision
Après avoir mis l’accent sur l’ambition du Maroc à développer une industrie ferroviaire nationale, à travers un programme important d’acquisition d’une flotte de trains, dans la perspective de mettre en place un pôle d’import à l’instar des autres secteurs dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, M. Khlie a relevé que cette 11è édition du Congrès représente une occasion idéale pour jeter la lumière sur les meilleurs choix pour ce genre de projets, tout en tenant compte des contraintes à caractère environnemental, historique, géographique, spatial, social, économique, technique et commercial. Et de faire remarquer que le choix du Maroc pour abriter l’édition 2023 du Congrès mondial UIC de la grande vitesse ferroviaire témoigne de l’intérêt que porte cette Union au développement de ce genre de systèmes dans notre continent, tout en reconnaissant l’importante évolution que connaît le secteur ferroviaire au Maroc.
De son côté, le directeur général de l’UIC, François Davenne, s’est félicité que la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ait permis que le Maroc soit le premier pays du continent à déployer une Ligne à grande vitesse, relevant que ce chantier a été dans le Royaume un immense succès, qui montre que le développement d’infrastructures ferroviaires fortes est à la fois une des principales solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi un vecteur de développement des échanges et d’une mobilité équilibrée et sobre. L’Afrique est une région clé pour le développement ferroviaire, a-t-il soutenu, faisant remarquer que toutes les autres régions de l’UIC regardent avec attention les développements ferroviaires qui se déroulent actuellement à divers endroits du continent africain. M. Davenne a aussi mis en relief la décision des pays membres de l’UIC de revoir à la hausse leurs objectifs en 2019 même s’ils étaient en avance par rapport à leur engagement de décarbonation pris en 2015.

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