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Organisée en marge de la 47ème conférence de l’OICV : La grand-messe des marchés des capitaux à Marrakech

L’AMMC réunit le gotha des marchés des capitaux à la ville ocre. Cette rencontre, organisée le 20 octobre 2022 en marge de la 47ème réunion annuelle de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) qui s’est tenue du 17 au 19 octobre, a abordé la thématique centrale «Prévoir l’imprévisible: Un trilemme pour les marchés de capitaux».

Il en découle plusieurs problématiques, à savoir : Comment les marchés des capitaux peuvent-ils mieux anticiper l’avenir ? Quel est le rôle que peuvent jouer les marchés des capitaux dans la réalisation de cet objectif ? Comment les marchés des capitaux des pays émergents peuvent-ils contribuer à la reprise post-Covid ? Blanchiment de cryptomonnaies, finance décentralisée, monnaie et cybersécurité, et leur impact sur les marchés financiers, comment le continent fera-t-il face à la quatrième révolution industrielle et aux disruptions majeures dues au numérique et quel impact cela a-t-il sur la régulation des flux financiers ?

Une source de financement importante

Pour Nezha Hayat, présidente de l’AMMC, la conjugaison des deux facteurs, à savoir un marché en ligne avec les normes internationales et une autorité de régulation forte, indépendante et à l’écoute de l’écosystème «a permis à notre marché d’être résilient lors des différentes crises auxquelles il a dû faire face». Lors de son intervention, la présidente de l’AMMC a par ailleurs indiqué que «les besoins de financement des Etats et entreprises ont considérablement augmenté ces dernières années pour faire face aussi bien aux enjeux climatiques et énergétiques qu’aux défis de réduction des inégalités et du développement des infrastructures. Ces besoins de financement ont été particulièrement exacerbés dans le contexte actuel induit par les défis de la pandémie de la Covid-19 et de la crise ukrainienne. Dans le même temps, les ressources de financement conventionnelles s’amenuisent et leurs conditions d’octroi se durcissent». Dans ce schéma, les marchés de capitaux grâce à leur mode de fonctionnement et leur capacité d’innovation, peuvent constituer une source de financement complémentaire importante. Ils permettent, selon Nezha Hayat, «d’attirer les capitaux étrangers afin de les orienter vers des investissements productifs. Ainsi, ils peuvent contribuer de manière importante à la croissance et à financer efficacement certaines catégories d’entreprises et porteurs de projets ayant des difficultés à accéder au financement traditionnel». Pour elle, il est aussi nécessaire de faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs et des petites et moyennes entreprises au financement et soutenir l’investissement. A cet égard, les marchés des capitaux sont en mesure d’apporter des réponses concrètes à ces différents besoins de financement et ce à travers la palette de solutions qu’ils proposent tels que le crowdfunding ou encore le capital investissement. La présidente de l’AMMC a également cité les green social and sustainablity bonds et les gender bonds pouvant contribuer positivement aux impératifs de développement durable.

Les risques et défis

Pour sa part Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’économie et des finances, a affirmé qu’avec «l’irruption continuelle de nouveaux risques, de nouveaux sujets, de nouveaux métiers, voire de nouveaux secteurs, la régulation des marchés occupe une place fondamentale et au cœur des préoccupations du Royaume du Maroc». Après avoir rappelé les initiatives mises en place par le Maroc pour répondre aux différents défis et faire des marchés des capitaux un vecteur de développement de l’économie, la ministre a précisé : «Comment permettre au marché de libérer son énergie créatrice et de remplir sa fonction sociale tout en protégeant notre pays d’une crise majeure ? Comment réguler les marchés comme un matériau composite qui serait dur et souple à la fois ? Telles sont selon moi les deux questions essentielles car nous sommes confrontés à une obligation de fluidité pour ne pas gripper la machine économique mais également une obligation de vigilance accrue face aux risques liés à la nouvelle économie et ses corollaires» donnant à cet égard comme exemple la dématérialisation des échanges.

«La leçon que nous pouvons tirer collectivement est que le monde n’est plus à dominer mais à partager. C’est tout le sens du projet marocain de société solidaire et durable porté par la décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui appelle de ses vœux à instaurer un partenariat d’égal à égal avec nos partenaires». Selon Mme Fettah Alaoui, sans cette nécessaire concertation entre pays tout projet de régulation est voué à l’échec. Quant à Ashley Ian Alder, président de l’OICV, il explique que «l’OICV est prêt à travailler avec le Maroc pour surmonter un certain nombre de risques». Il a axé son intervention sur le financement climatique et les cryptomonnaies. «Les grands capitaux doivent être déployés afin de réussir la transition vers la neutralité carbone», précise-t-il. Par ailleurs, il a relevé que l’OICV se penche aussi sur la protection contre les méfaits des cryptomonnaies. Notons que l’Autorité marocaine du marché des capitaux est membre du conseil d’administration de l’OICV et préside, depuis 2020, le comité régional «Afrique & Moyen Orient» regroupant 42 représentants des marchés des capitaux de la région. L’OICV établit et promeut le respect des normes internationalement reconnues en matière de réglementation des valeurs mobilières. Cette structure travaille en étroite collaboration avec le G20 et le Conseil de stabilité financière (CSF) dans le développement des projets réglementaires et l’implémentation des réformes visant à renforcer la stabilité financière mondiale.

Quelques chiffres à retenir

Il faut dire que la capitalisation boursière de la place de Casablanca s’élève à 691 MMDH à fin décembre 2021, contre 585 MMDH au 31 décembre 2020 ( 106 MMDH en glissement annuel). Pour ce qui est de l’indice de référence de la Bourse de Casablanca, il s’est inscrit en hausse, portant sa performance sur l’ensemble de l’année à 18,35%. De son côté, le volume annuel des échanges atteint 75 MMDH, en croissance ( 34%) par rapport à 2020. Concernant l’industrie de la gestion collective, il est à noter que le poids des OPC dans l’économie marocaine est en progression. Ainsi, l’actif net des OPC à fin 2021 constitue 53,7% du PIB contre 49,6% à fin 2020. Il s’avère aussi que l’encours des OPC est de 627 milliards de dirhams, en hausse de 16,2% en 2021.

L’actif net des OPCVM s’est élevé à 593 MMDH et celui des OPCI à 22 MMDH, soit presque 4 fois plus qu’en 2020. S’agissant de la dette privée, les levées de capitaux sont de 60 MMDH en 2021, contre 76 MMDH en 2020. Du côté des titres de capital, les levées ont atteint 3 MMDH (dont 600 millions sont relatifs à une introduction en Bourse à la fin de l’année 2021).


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