Pourquoi les prix des fruits et légumes flambent – Aujourd’hui le Maroc
La montée actuelle des températures de 20 à 30% dans les sites de production devrait générer plus de produits et réguler le marché, rassurent les professionnels.
Denrées alimentaires
Le froid engendrant la réduction de l’offre et les intermédiaires sont à l’origine de la hausse des prix. Le marché devrait bientôt être régulé avec la montée des températures. 40% de la production de tomate n’est pas encore récoltée. L’origine Maroc oscille entre 1,80 et 2,20 euros le kg exporté.
L’envolée des prix des denrées alimentaires continue d’être de toutes les discussions et des préoccupations actuellement. Au marché de gros d’Inezgane, principal hub commercial des fruits et légumes de tout le Royaume, la caisse de tomate de 32 kg est au prix de 122 à 160 DH, suivant le calibre et la variété. Sa rareté en raison du froid pendant le mois de janvier a engendré une flambée des prix de gros, indique un producteur. «Les zones d’exploitation ont enregistré des températures très basses pendant 22 jours durant le mois de janvier allant de 1,5 à 2° la nuit qui ont freiné la maturité du fruit et engendré sa rareté», explique-t-il. C’est ainsi que 40% du tonnage de cette campagne n’a pas encore été récolté, avance le producteur. Cette situation conjuguée à la multitude d’intermédiaires dans le marché a causé l’envolée des prix sur le marché de détail où la tomate se commercialise à 12 et 13 DH le kg.
Le poivron deux fois plus cher que la tomate
Dans cette conjoncture, les producteurs et les consommateurs sont les deux maillons perdants de la chaîne. Le prix producteur ne dépasse pas 5 DH le kg alors que le coût de production est de 4 DH le kg. Sur le marché, la tomate n’est pas le produit le plus cher. Le poivron enregistre des cours deux fois plus chers atteignant des prix de vente producteur autour de 13 DH.
La montée actuelle des températures de 20 à 30% dans les sites de production devrait générer plus de produits et réguler le marché, rassurent les professionnels. Pour eux, le marché ne devrait pas manquer de tomates durant le mois de Ramadan, mais il est important de fixer un quota à ne pas dépasser à l’export pour un bon approvisionnement du marché. «Le marché à l’export est ce qui permet aux producteurs de s’en sortir. Et pour des prix bon marché à l’échelle locale, il est nécessaire que 50 à 60% de la production soit exportée», souligne un professionnel. Mais de son avis, «en temps de forte demande telle la période de Ramadan, chaque producteur doit contribuer au prorata de ce qu’il a exporté entre le 1er octobre et le 1er décembre». «Dans un contexte de forte demande sur le marché local, les exportateurs n’ayant pas d’engagement avec les stations de conditionnement doivent réserver leur production au marché local.
La superficie de cette catégorie de professionnels est estimée à 900 ha», avance l’agriculteur. Selon lui, il est possible ainsi à travers cette démarche de réserver 700 tonnes par jour pour le marché local. En attendant, le marché de la tomate à l’export cartonne.
L’origine Maroc oscille entre 1,80 et 2,20 euros le kg exporté, sur le marché de St-Charles à Perpignan. Sur les marchés extérieurs, là aussi une chute de l’offre de toute origine est à l’origine de cette situation. La production mondiale étant freinée par le froid. Pour rappel, ce regain des cours intervient après une longue période de marché à la baisse d’octobre à fin décembre dernier. C’est donc sur le plan commercial de bonnes performances à l’export qui se profilent pour les exportateurs. Pour la variété tomate ronde le regain des cours devrait toutefois avoir un impact tout relatif. «60% du tonnage de la production de la tomate ronde est déjà récolté», indique un agriculteur. A noter que les exportations de tomates marocaines ont augmenté de manière significative au cours des dix dernières années.
la tomate représente 50% des exportations marocaines en fruits et légumes. Sur le plan régional, plus de 90% des exportations de tomates proviennent du Souss-Massa. Pour rappel, selon les données du département ministériel de l’agriculture, le volume global des exportations de tomates marocaines a enregistré 670.000 tonnes lors de la campagne 2021-2022, soit une hausse de 19% par rapport à la campagne précédente. Au cours de la campagne 2020-2021 quelque 629.510 tonnes de tomates ont été exportées pour une valeur de 9,2 milliards DH.
